Lucien Grand-Jouan

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Lucien Grand-Jouan

Lucien Grand-Jouan est un journaliste et éditeur né à Nantes, petit-neveu du dessinateur Jules Grandjouan (L’Assiette au beurre), et le fondateur de la revue Satirix, publiée entre 1971 et 1976, et relancée en 2017 pour un 27e numéro sur Marc-Édouard Nabe.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

En février 1985, deux semaines après son passage à Apostrophes, Marc-Édouard Nabe reçoit une lettre de Lucien Grand-Jouan, qui lui exprime son admiration pour son premier livre, Au régal des vermines :

« Cher Monsieur,
À la suite de l’émission de Bernard Pivot, j’ai acheté votre livre : Au régal des Vermines et me suis effectivement régalé.
Je vous remercie d’avoir réveillé en moi, non pas de bas instincts de haine raciale, mais une joie simple de lire une plume alerte, trempée dans la jeunesse des sentiments.
Il est vrai que notre œil critique finit par dormir à force de vivre dans cette société soporifique des frigidaires et des poncifs montés en épingle !...
J’ai appris que la Licra, vous demandait des comptes de vos écrits. Si je voulais faire un mauvais jeu de mots, je dirais que les chacals se nourrissent et se régalent de la vermine... RI SI BLE. Ça me rappelle les juges demandent à DAUMIER de rendre compte des caricatures faites d’eux-mêmes à juste titre. Leurs procès incessants prouvaient bien d’ailleurs que la caricature était exacte et le temps a bien sûr mille fois donné raison à l’artiste.
Que devraient dire les cathos et les pédés, les cocos et les blancs de vos satires au vitriol ???
Étant blanc, ma seule excuse à vos yeux serait sans doute que je joue du Jazz à la clarinette comme votre père. Mais je ne me sens en rien brimé par vos critiques dont je prends avec plaisir une bonne dose à mon actif. Mais n’a t’on plus le droit de se moquer de soi-même ??? Peut-on s’offusquer de la vérité même si elle est un peu cinglante ?
Quand j’ai publié le n°23 de SATIRIX, j’ai été mis en prison pour “outrages aux bonnes mœurs”. En fait, c’était outrage au président de la République en fonction. On a (le ministère de l’intérieur) saisi mes 30 000 exemplaires de revue mises sous séquestre 2 ans par Pompidou. Mais j’ai gagné le mauvais procès qu’il m’incriminait. Pourquoi ? PARCE QUE... L’ART NE PEUT SUBIR AUCUN PROCÈS...[1] »

En 2016, Lucien Grand-Jouan se rend à la galerie située rue Frédéric Sauton et renoue avec Nabe. Il lui propose de reprendre Satirix avec un numéro consacré à ses œuvres de jeunesse. En avril 2017, après 42 ans d’absence, Satirix, la « revue qu’on ne jette pas », réapparaît dans les kiosques pour un numéro 27 : « Tabous par Nabe ».

Satirix n°27

Citations

Nabe sur Grand-Jouan

  • « Mercredi 27 février 1985. — [...] J’en reçois une autre encore, d’un certain Grand-Jouan, éditeur de la revue Satirix dont je me suis gavé dans ma jeunesse... Siné, Dubout, Longue, César, Vasquez, avaient rempli plusieurs numéros formidables. Grand-Jouan a dû renifler sur ma plume la vieille odeur d’encre de Chine... J’adorais cette revue. Ça me fait drôle, à moi qui aurais rêvé d’être publié dedans en tant que dessinateur, d’être félicité par son directeur en tant qu’écrivain ! » (Tohu-Bohu, 1993, p. 865)

Grand-Jouan sur Nabe

  • « Bonjour l’ami, nous arrivons au moment crucial de la sortie publique du fameux N°27. Tu te souviens de notre rencontre dans ta galerie. J’étais à 1000 kilomètres de penser à Satirix que j’avais enterré définitivement avec des regrets bien sûr!! Et puis c’est toi, avec ta foi indestructible que j’admire tant et aime si fort qui m’a subitement réveillé. Le chiffre 27 la naissance de Mozart et de mon épouse et aussi la tienne!! J’ai admiré tous les aspects de ton talent,mais je dois avouer que j’étais loin de me douter de tes dons de dessinateur à la fois caricaturiste et aussi peintre.. (ce qui n’est pas toujours le cas)! Ainsi je suis fier après Dubout, Effel, Siné, Tetsu ou Pino Zac d’afficher un grand NABE » (mail de Lucien Grand-Jouan à Marc-Édouard Nabe, 12 avril 2017)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, Tohu-Bohu, Éditions du Rocher, 1993, pp. 865-866