Bernard Barrault

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Bernard Barrault, 2011

Bernard Barrault est un éditeur, dirigeant des éditions Barrault de 1983 à 1992, puis Julliard de 1995 jusqu’à 2019.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Dirigé vers lui par Gérard Bourgadier et Philippe Sollers (Denoël), Marc-Édouard Nabe trouve son premier éditeur en la personne de Bernard Barrault. Après bien des tergiversations, il accepte fin 1984 de publier Au régal des vermines. Il soutient l’écrivain dans sa démarche artistique, y compris après son passage dans l’émission présentée par Bernard Pivot, Apostrophes. En janvier 1986, Barrault fait paraître le deuxième livre de Nabe, qui sera également son dernier chez lui : Zigzags.

Citations

Barrault sur Nabe

  • « Bien sûr que vous n’êtes pas raciste. Sur les Noirs c’est très fort. Vous expliquez bien aussi ce que signifie le fascisme. Et vous aviez raison quand la dernière fois vous insistiez pour redire ce qui a été oublié. Il y a tant de cons sur terre ! » (8 juin 1984, retranscrit dans Nabe’s Dream, 1991, p. 466)
  • « À une époque où tout le monde se cache sous la table, vous montez dessus et vous hurlez : “Écoutez-moi bande de cons !” Même si vous pensez que vous serez célèbre dans cent ans (ce qui est probable), il est important qu’aujourd’hui on vous écoute jusqu’au bout. » (23 juillet 1984, retranscrit dans Nabe’s Dream, 1991, p. 533)
  • « Si vous vous obstinez, on vous traitera d’antisémite, ce qui n’est pas vrai. On dirait que c’est ce que, masochistement, vous cherchez... » (23 août 1984, retranscrit dans Nabe’s Dream, 1991, p. 576)
  • « Je vous le répète Marc-Édouard : je vais attendre un peu et puis si la situation ne change pas, si je suis toujours incapable de publier des gens comme vous, c’est pas la peine de faire ce métier : j’abandonnerai. Vous rigolez ? Pour moi, ça ne veut plus rien dire de continuer si je ne peux pas vous publier... » (10 décembre 1984, retranscrit dans Nabe’s Dream, 1991, pp. 742-743)
  • « Allô !... Marc-Édouard ? Je vais le faire... Oui, j’ai passé un très mauvais week-end à cause de vous... Je ne dors plus, j’ai beau me persuader que vous avez tort, l’idée de ne pas vous publier m’est insupportable. Je ne peux pas continuer à être éditeur si je ne vous publie pas. Quand on a un écrivain de votre talent à sa portée et qu’on le laisse passer on ne mérite pas de faire ce métier. C’est pour prendre des risques comme les vôtres que je suis parti de chez Stock : je veux le faire. On repart à zéro, vous avez eu raison de me haïr, je reviens sur ma décision, je vous publie intégralement. Tant pis pour les dangers financiers. Si ma boîte s’effondre, je préfère que ce soit avec vous. J’aurai moins honte. De toute façon, si ça arrive, je retrouverai du travail : toutes les maisons attendent que je me casse la gueule. Mes enfants auront toujours à manger et n’auront pas à rougir de leur père. J’aurai au moins rencontré un écrivain, un vrai. Vous êtes le seul jusqu’à présent. Gilles Perrault qui est passé lundi après votre départ, et à qui j’ai raconté notre aventure, a lu quelques pages du Régal et n’a pas compris que je puisse hésiter une minute à vous publier... Tout cela nous aura retardé de quelques semaines : imaginons qu’il y ait eu grève à l’imprimerie... Revenez, Marc-Édouard, nous signerons immédiatement le bon à tirer. Je suis un regonflé » (12 décembre 1984, retranscrit dans Nabe’s Dream, 1991, p. 752)

Nabe sur Barrault

  • «  Mercredi 23 mai [1984]. — [...] J’aime assez ce Barrault. Il est foncièrement “porté” sur la littérature : c’est agréable pour un écrivain. Je lui parle d’homme à éditeur : cartes truquées sur table. Je bouge. Je ris, je délire. Il me parle de mon “énergie rare”, ma ferveur. Dommage qu’elle ne soit pas “canalisée”. Ça “lasse” au bout d’un moment... C’est à bâtons rompus dans les brancards ! Ce qui gène le plus Barrault, c’est l’écriture trop verbale du torrent. » (Nabe’s Dream, 1991, p. 440)

Collaboration

Intégration littéraire

Notes et références