Frédéric Pajak

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Frédéric Pajak

Frédéric Pajak est un dessinateur, peintre et écrivain né le 10 décembre 1963 à Suresnes.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Dédicace de Pajak à Nabe

Attiré depuis la Suisse où il vit par les articles de Marc-Édouard Nabe dans L’Idiot international, et désirant faire partie de l’équipe, Frédéric Pajak rejoindra celle-ci en 1990, mais Nabe aura déjà quitté le journal. En 1991, Pajak fonde et dirige L’Imbécile de Paris, journal dans lequel Marc-Édouard Nabe publie des articles. En décembre 1991, Nabe et Pajak se rendent en Israël : le premier pour effectuer sa communion le jour de son trente-troisième anniversaire, le second pour partir à la trace de ses racines juives. En 1997, ils créent avec le dessinateur Vuillemin un mensuel qui existera le temps de deux numéros : L’Éternité. Vexé par la notoriété de ses deux autres collaborateurs, Pajak, prétextant des problèmes d’argent, se fâche avec Nabe et rentre en Suisse.

C’est là que Pajak rencontrera l’éditrice et mécène Vera Michalski qui fera de lui en 2002 le directeur artistique d’une collection « Les Cahiers dessinés », chez Buchet/Chastel (plusieurs albums consacrés à Gébé, Siné, Topor, Fournier, Copi, Buzzelli...). En avril 2004, Pajak relance L’Imbécile (tout court) en avril 2004 avec parmi les contributeurs le plus possible d’anciens amis et de jaloux de Nabe (Gregory Protche, Dominique Charnay, Philippe Muray...). Par ailleurs, Pajak se fera connaître par les volumes de son Manifeste incertain (2012), dans la lignée de L'Immense Solitude (1999), tous recueils de vignettes dessinées à l’encre et aux légendes à caractère philosophique.

Sur sa relation à Nabe, c’est Patrick Besson qui sera le plus disert. Dans Le Point, en novembre 2014, il écrira :

« Marc-Édouard me parle de son nouveau roman : 2 000 pages sur les conspirationnistes. Nabe s'est fait de nombreux ennemis sur Internet en soutenant que les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis étaient l’œuvre d'Al-Qaida et en refusant de nier l'existence des chambres à gaz. Cette explosion permanente de bêtise, de démence et de méchanceté : est-ce le décor de notre vie pour les trente prochains siècles ? Le fisc a privé Nabe de la moitié des gains de sa dernière exposition triomphale ; du coup, il a, comme beaucoup de chefs d'entreprise européens, du mal à investir. Il va falloir qu'il édite un ouvrage court pour financer le long. Je lui propose La Circoncision de Frédéric Pajak. Ce serait le récit à peine romancé du voyage en Israël que Marc-Édouard et Frédéric (prix Médicis Essai 2014) firent ensemble au début des années 90. Marc-Édouard n'y consacre que quelques pages dans L’Âge du Christ, sans doute son plus beau livre (Le Rocher, 1992) : “Les Palestiniens sont des Arabes comme les autres. Ils se cachent derrière la fumée que font leurs brochettes. Ils font semblant d'être occupés pour que les soldats ne s'en occupent pas. Ils n'ont pas plus l'air terroristes qu'à Barbès.”[1] ».

En décembre 2017, Marc-Édouard Nabe publie Patience 3, contenant le récit du voyage en Israël avec Pajak en décembre 1991, publié sous la forme du journal intime. Toujours Besson, cette fois dans L’Infini (printemps 2019), commentera ce texte :

« Leur amitié me parut d’abord problématique ; du reste, elle n’a pas duré. Car Marc-Édouard est aussi dessinateur, et Frédéric est aussi écrivain. Ça faisait beaucoup de rivalité pour ces deux beaux ego. Néanmoins — le mot préféré de Pajak, qui s’est longtemps refusé de dessiner les nez —, belles phrases de Nabe sur leur relation dans Patience 3 (35 euros) : “... j’aime bien quand on travaille tous les deux, Frédéric et moi, en silence, en tensions parallèles. Il est évident qu’il s’agit d’un artiste, c’est pourquoi nous formons les meilleurs compagnons de voyage.” Avec les années, chacun a suivi son chemin : de croix pour Nabe et pavé de bonnes intentions pour Pajak. L’un publie ses textes à compte d’auteur maudit et l’autre ses textes et ses dessins aux frais d’une princesse suisse[2] ».

Citations

Pajak sur Nabe

  • « Le problème avec toi, c’est l’excès que tu suscites : soit on t’attaque injustement comme si tu étais un nullard, soit on t’adule comme un saint. » (Patience 3, 2017, p. 38)
  • « Toi, tu écris comme tu respires ! Tu ne tiens pas compte de la mort de l’art... À coups de canon, tu essaies de faire un trou artistique. Toi, tu es fait pour créer une œuvre comme tous les artistes monstrueux que je déteste : Mozart, Picasso, Joyce, Céline, Parker, etc. Inhumains et dégoûtants personnages qui ne souffrent jamais. Trop occupés à créer, créer, créer, toujours créer ! » (Patience 3, 2017, p. 47)

Nabe sur Pajak

  • « Frédéric Pajak ? Ça ne vous dit rien ? C’est ce dessinateur suisse qui fabrique des livres chics exprès pour les “fromages blancs” de Saint-Germain (comme il les appelait à l’époque), sur les solitudes de Nietzsche, de Pavese et de Van Gogh, et où il fait s’alterner copies à l’encre et à la plume de leurs portraits et réflexions creuses de son cru... Ô Télérama ! Bref, un raté qui croit qu’il a “réussi”. » (Patience 3, « Éditorial », 2017, p. 2)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Patrick Besson, « La magie d’Alexandra », Le Point, 13 novembre 2014, lire : https://www.lepoint.fr/editos-du-point/patrick-besson/patrick-besson-la-magie-d-alexandra-15-11-2014-1881384_71.php
  2. Patrick Besson, « Silhouettes du scandale », L’Infini n°144, printemps 2019, p. 55, cité dans « Nabe et Pajak à Jérusalem par Patrick Besson », Nabe's News n°20, 25 mars 2019, lire : http://www.nabesnews.com/nabe-et-pajak-a-jerusalem-par-patrick-besson/