Catsap

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Catsap, 2006

Catsap est né le 24 octobre 1962 à Lorient.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Catsap (« mouton noir » en russe) apparaît dans l’univers nabien au début des années 1990. Il est notamment présent dans le film de Fabienne Issartel, réalisé à l’occasion de la sortie de Tohu-Bohu, en novembre 1993. Entre novembre 2003 et février 2004, il publie dans La Vérité des séries d’aphorismes. En 2005, ils se retrouveront d’abord devant le cadavre, puis à l’enterrement du Professeur Choron au cimetière Montparnasse, Catsap étant comme Nabe un connaisseur et admirateur de l’oeuvre de Bernier. En 2006, c’est au Sénégal que Nabe retrouvera Catsap qui l’avait fait venir pour qu’il soit son témoin à un mariage qui n’a pas eu lieu. C’est à cette occasion que l’écrivain donna une conférence sur Raymond Roussel et ses Impressions d’Afrique dans un collège de la banlieue de Dakar.

DVD du film « Catsap à Auschwitz »

En octobre 2012, à l’occasion de ses cinquante ans, comme « cadeau d’anniversaire », Nabe l’invite à visiter Auschwitz, où le grand-père de Catsap a été exterminé. L’écrivain en ramènera un film d’une heure quinze qui constituera le documentaire « Catsap à Auschwitz » joint à chaque exemplaire du numéro 3 de son magazine Patience.

Catsap en chemin vers Auschwitz (octobre 2012).
Le rire de Catsap

En 2015, venu à Paris à la galerie de la rue Frédéric Sauton pour une période illimitée afin de vendre Patience 2 à la criée dans la rue, Catsap retournera au bout de 24 heures en Bretagne.

Aphorismes

La Vérité - novembre 2003

  • Homme libre, toujours tu chériras ta mère !
  • Plus je me connais, moins je m’en veux.
  • Si je suis gros, c’est pour ressembler à un gros mot.
  • Je suis trop intelligent pour être un intellectuel, et suffisamment con pour le devenir.
  • La gentillesse c’est d’accepter les défauts des autres ; la méchanceté, c’est n’accepter que les siens.
  • Mon père était psychiatre, et je n’ai même pas réussi à devenir fou.
  • Je suis un mélange d’Hitler et de Gandhi.
  • La conversation rend sourd.
  • Je suis moins con que tout à l’heure.
  • Qui se souviendra de moi dans dix mille ans ?
  • Quand je chie, j’ai les larmes aux yeux.
  • Ça amuse Dieu qu’on croie en lui.
  • Le chômage rend libre.
  • J’espère qu’on n’est pas obligé de vivre quand on est mort.
  • Si je me tue, je ne suis pas sûr que c’est moi qui vais mourir.
  • J’aurais pu devenir quelqu’un si je n’avais pas été aussi pressé de devenir moi-même.
  • Je n’ai rien contre le mensonge s’il est au service de la Vérité.
  • Seul mon corps sait à quoi je ressemble.
  • J’ai essayé de me faire taire, mais je ne suis arrivé qu’à me répéter.
  • Je ne connais qu’un truc qui ne demande aucune qualité : vivre.
  • Les femmes me font l’effet de la Vierge Marie se prostituant pour une hostie.
  • Quand je me regarde dans la glace, je vois bien que je suis en train de mourir.
  • La Vérité ne peut être « belle », sinon elle serait cachée par la Beauté.
  • Je voudrais être la mère de mes amis et le père de mes ennemis.
  • Tout foutre en l’air est le début de la sagesse.
  • Le père Noël ne fait pas de cadeau, il les rend.
  • Le suicide est une preuve d’intelligence ; se suicider est une preuve de connerie.
  • Le temps nous grignote comme des olives.
  • Tel père, tel sacrifice.
  • Ni vieux ni traître.

La Vérité - décembre 2003

  • J’adore mes doigts.
  • Tous les métiers sont délicieux quand on n’en exerce aucun.
  • Mon programme ? Un peu de mépris, beaucoup de haine et que de l’amour !
  • Une partouze ressemble à un suicide collectif.
  • Je m’évanouis quand je gagne de l’argent.
  • Comme une limace, je glisse sur ma petite salade de vie.
  • Il n’y a que la réalité qui blesse.
  • Ah ! Pédophilie, quand tu nous tiens !
  • L’argent ne fait que le bonheur.
  • Si Dieu est amour, alors faire l’amour c’est faire Dieu.
  • Les animaux ne sourient pas : ils n’ont rien à vendre.
  • On doit tout dire, quitte à se faire des amis.
  • Une fille qui a de gros seins risque d’avoir de gros ennuis.
  • J’aimerais avoir une girafe, lui lécher la vulve et après me promener sur son dos.
  • Ce dont on ne peut parler, il faut le faire.
  • Dans mon testament, il est écrit que je ne suis pas mort.
  • Je ne laisserais jamais tomber mes couilles.
  • Les meilleures choses n’ont pas de fin.
  • Toutes des putes, sauf les putes.
  • Un petit cri vaut mieux qu’un long silence.
  • Si je pouvais choisir, j’aimerais mourir un mardi en fin de matinée.
  • Je n’ai pas eu de sœur, alors je me branle.

La Vérité - janvier 2004

  • Himmler est mon idole.
  • Nul n’est prophète dans son lit.
  • C’est quand on est dans la merde qu’on reconnaît la crotte de ses amis.
  • Tout les goûts sont dans la culture.
  • Il n’y a d’échec là où la culpabilité palpite.
  • Ce que je sais de moi, je l’ai appris en m’ennuyant.
  • J’aimerais qu’on dise de moi : « Dire qu’il a existé… ».
  • Quelle gloire à être connu quand on s’aime déjà ?
  • C’est ce que je n’ai pas écrit qui me perdra.
  • Entre baiser une conne et violer une intellectuelle, je préfère me branler.
  • Vivre me paraît un peu juste pour exister.
  • Avant de tirer la chasse, je dis à mon caca : « au revoir, chéri ».
  • J’offre des fleurs pour sentir bon.
  • Savoir qu’on va mourir n’est pas une raison pour réussir sa vie.
  • J’adorerais que le mot « enculé » fasse penser à moi.
  • Ce que j’ai de plus que les autres ? Je prends trois prozac par jour.
  • J’aime bien faire la vaisselle, j’ai l’impression de me purifier.
  • Le bisou nous protège du reptile.
  • Tant d’anus et si peu de sodomie !
  • J’ai envie de baiser avec une tortue.
  • Ce n’est pas d’amour qu’on a le plus besoin, c’est d’indulgence.
  • Un peu de malheur, et la vie est belle.

La Vérité - février 2004

  • Revenons à nos roustons.
  • Même le Mal a besoin d’amour.
  • La vie vaut la peine d’être vaincue.
  • Ne me faites pas dire ce que j’ai dit.
  • J’ai envie de m’enculer.
  • Je danse tellement bien, que parfois la musique a peur.
  • Mon cadavre sera une énigme.
  • Pour plaire à quelqu’un, je suis prêt à déplaire à tout le monde.
  • Je m’estime trop pour ne pas me branler.
  • Embrasser une femme, c’est la rendre vivante.
  • Choses promises choses dures.
  • Dire que mon père m’a trimballé dans ses couilles jusqu’à ce qu’il m’éjacule !
  • Quand je vais au cinéma, j’ai l’impression d’avoir réussi ma vie.
  • L’amour, c’est de la haine gentille.
  • Je suis né le 24 octobre 1962, à 22 heures à Lorient, et c’est pas pour ça que je la ramène.
  • J’emmerde les légumes !

Citations

Catsap sur Nabe

  • « Tu m’étonnes que les autres mecs soient jaloux de ce que tu vis avec les femmes ! Parce qu’il n’y a que ça qui les intéresse ! Alors eux, pour aller contre toi, pour dire que c’est immoral ce que tu fais, ils vont dire que tu n’aimes pas les femmes ! Or toi, tu les aimes bien sûr, et tu as même la capacité d’en aimer plusieurs en même temps ! Et tu vas les aimer vraiment, les valoriser, tout en étant quand même le Mandrake de la bite ! Quand je dis “le Mandrake de la bite”, c’est que dès que tu es près d’une femme, je te vois comme un Mandrake, avec le chapeau haut-de-forme, la cape rouge, les petites moustaches, la gomina... Et la baguette magique, c’est ta bite, noire et blanche... Tu délivres les chattes enchaînées dans l’illusion de la réalité. Et les femmes, elles le sentent très bien ! Tu as le charme des vampires ! Tu arrives comme ça et tout est clair : on voit que tu veux baiser. On voit que la gonzesse te plaît. On voit que tu n’as aucune envie de la marier. On voit que tu as envie d’en baiser d’autres et qu’en même temps, tu es là pour son bonheur à elle, pour l’immédiateté !... Ton seul projet, c’est de vivre la seconde qui va arriver, et de la vivre avec le plus de plaisir, de tendresse, de délicatesse, de sexe, d’amour possibles !... Mais en liberté totale ! Les autres mecs, ils n’en sont pas capables. Ils n’ont pas cette capacité, parce que c’est un don ! Même la polygamie, à côté, c’est un truc complètement social, institué par une société ! Ce n’est pas un don. Moi, la polygamie en Afrique, je croyais que c’était se marier avec quatre femmes, dormir avec quatre femmes... Il y en aurait une qui te suce la bite, l’autre qui te suce le trou du cul, la troisième qui t’embrasse, la quatrième qui te prépare un petit café... En fait, pas du tout ! C’est une gonzesse le lundi, une autre le mardi, le mercredi... Et tout doit être fait pour que tu fasses des gosses ! Que tu fasses une petite famille ! Toi, Alain, ta famille, c’est tes chattes. Tu es un gros chat, et toutes tes petites chattes veulent être la petite souris qui se fera bouffer le cul ! Mais par contre, tu ne les tues pas, les nanas ! C’est tellement grandiose ce que tu leur donnes ! Et en plus tu l’écris... Donc tu les immortalises ! Les nanas, si elles ne t’avaient pas connu, elles n’existeraient pas. Elles auraient une petite vie, etc. Là, maintenant, toute leur vie, elles pourront dire : “Tu te rends compte, l’écrivain qui a écrit ça, il m’a baisée ! Il m’a enculée ! J’ai bouffé son sperme ! Dieu ne m’a pas oubliée ! J’ai eu un vrai destin littéraire !” Et qu’est-ce qu’on dit ? Merci Alain ! Toute ta vie tourne autour de ta bite. Plus tu te vides les couilles, plus tu remplis des pages ! Tu écris avec ta bite. Et où est l’encrier ? L’encrier, c’est la chatte des femmes... “Vous la voulez comment votre chatte ? Bien baveuse ? Ou bien bavarde ?...” Et elles le sentent ! Comme la fille d’hier, la contrôleuse. Ah, les yeux ! Les yeux qu’elle avait ! Elle te regardait comme si elle venait de jouir. Elle te regardait, mais tu ne la voyais pas. On a l’impression que tu leur permets d’être enfin lubriques... Tu leur redonnes leur instinct de pute, tu vois ? Avec toi, les femmes sont enfin libres d’être des trous, des trous d’amour ! Elles peuvent être les plus grandes putes du monde, de toute façon tu les adores ! Et tu les adores parce qu’elles ont une chatte ! Parce que Dieu leur a fait la grâce de leur faire une chatte ! Toi, avec ta bite magique, tu viens leur rappeler qu’elles sont faites pour le sperme d’Alain ! Et qu’elles ont besoin du sperme d’Alain pour que Dieu soit content ! » (Patience 3, 2017, p. 62)

Nabe sur Catsap

  • « À peine installé dans le wagon-lit de notre Nachtzug, Catsap me sort une chemise bleu ciel (ce ciel sur lequel le noir des fumées ressortait si bien), “Auschwitz Forever”, bourrée de tout un tas de documents qu’il m’a photocopiés : des planches d’objets privés de nazis, des articles sur Mein Kampf, un extrait de l’agenda d’Himmler avec sa décision de lancer la solution finale, des plans de Birkenau.
Ensuite, il appelle sa mère. Je le filme avec la petite caméra d’Audrey que j’ai apportée. Il communique à sa mère ses impressions.
— Maman, ça y est ! Alain m’emmène à Auschwitz ! Pour mes cinquante ans ! Même dans tes rêves les plus fous, maman, tu n’aurais jamais pu imaginer que ton fils parte à Auschwitz. 
“Vous revenez quand ?” lui demande sa mère. “On ne revient pas d’Auschwitz, maman, tu devrais le savoir. Ton père y est resté !” “Pourquoi tu ne vas pas en Israël ?” “Il y a trop de Juifs en Israël. À Auschwitz, il y en a autant, mais ils sont morts.”
Sa mère connaît bien l’humour de son oiseau préféré (elle en a fait cinq), et en plus, elle a Alzheimer. » (Patience 3, 2017, p. 52)

Collaborations

Intégration littéraire

Notes et références