Louis-Ferdinand Céline

Sauter à la navigation Sauter à la recherche
Louis-Ferdinand Céline

Louis Destouches, dit Louis-Ferdinand Céline est un écrivain né le 27 mai 1894 à Courbevoie et mort le 1er juillet 1961 à Meudon.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Louis-Ferdinand Céline est le premier vrai contact de Marc-Édouard Nabe avec la littérature. En 1973, sur les conseils de son père, Marcel Zannini, Marc-Édouard Nabe choisit de lire Rigodon, le dernier livre de Céline, publié en 1969. « À la première page, j’éclatai de joie », écrira-t-il plus tard[1]. Il lit Céline, en fait de nombreux portraits, avant de lui réserver un chapitre dans son propre premier livre, Au régal des vermines, publié par Bernard Barrault en janvier 1985. Le 15 février 1985, dans l’émission Apostrophes, il défend publiquement les pamphlets d’avant-guerre de Céline, ce qui lui vaudra l’amitié et la confiance de bien des céliniens, en particulier des témoins directs ayant approché l’auteur de Mort à crédit, et dont Nabe retranscrira les conversations qu’il a eues avec eux dans son journal intime (Jacques d’Arribehaude, Pierre Monnier, Claude Autant-Lara...) En 1987, Nabe rencontre dans sa maison à Meudon la veuve de Céline, Lucette Destouches, et en fait le personnage principal de Lucette, paru chez Gallimard, en collection Blanche, en février 1995. Ici encore, Nabe a recueilli les réflexions et les souvenirs, non seulement de la femme de Céline, mais de ses amis et proches qui avaient connu l’écrivain à Meudon et à Montmartre.

En janvier 2011, Nabe intervient dans L’Express dans le débat autour de l’inscription de Louis-Ferdinand Céline au programme des célébrations nationales par le ministre de la Culture, Frédéric Mitterand, dénoncée par Serge Klarsfeld[2] En avril 2011, Nabe participe au documentaire Le Procès Céline, réalisé pour Arte par Antoine de Meaux, Alain Moreau et Louis Coat et diffusé en octobre[3]. Les auteurs ne gardent que deux minutes des propos de Nabe, mais ce dernier parvient à récupérer les rushes de l’enregistrement. Pendant près de deux heures, il évoque Céline et sa place dans la littérature du XXe siècle, et se distingue par son analyse des quatre pamphlets (Mea Culpa en 1936, Bagatelles pour un massacre en 1937, L’École des cadavres en 1938 et Les Beaux draps en 1941) et même le cinquième (inconnu de la plupart des « céliniens »), projeté et commencé à l’approche de la Libération et intitulé : Le Drapeau à coulisse. Cette video devient une référence sur Céline et circule depuis avec succès sur Internet.

En janvier 2018, après l’annonce, puis la suspension, par Gallimard de la publication en France des pamphlets autorisée par Lucette Destouches qui en a été forcée par son avocat maître Gibault, Nabe s’exprime sur la polémique dans le numéro 11 de Nabe’s News (30 janvier 2018) dans un entretien intitulé « Bagatelle pour un Klarsfeld »[4]. Le texte est illustré par une photo inédite de Céline, tirée de la collection personnelle de Nabe.

Citations

Nabe sur Céline

  • « Il y a une ruse pour essayer d’échapper à Céline. C’est de faire semblant de lui préférer d’autres types. Si on n’apprécie que lui, on est foutu. Moi je bénis Léon Bloy, Suarès et Powys (pour ne citer que ceux que j’adore vraiment et dont j’essaie de me rapprocher) d’avoir été charitables pour me permettre d’écrire. Bien que je sache pertinemment au fond de moi-même (pourquoi hésiter à l’avouer) que ma vision est célinisée, je me félicite, avec tous les atouts que j’avais contre moi au départ, d’avoir réussi à sortir du guêpier célinien où mon écriture me poussait. Il y a une tentation qui fait que Céline écrase tous les autres. Écrire, c’est jouer avec cette tentation. » (Au régal des vermines, 2012 (1985), p. 171)
  • « Mais on ne peut pas être un grand écrivain et un salaud. Céline n'est donc pas un salaud dans le sens où ses pamphlets, qui s'inscrivent totalement dans sa littérature, n'ont pas été écrits pour servir une force gouvernementale ou policière, qu'ils n'ont été récupérés par aucun parti collaborationniste ni par les Allemands, qu'ils n'engageaient que lui seul avec tous les risques, et dont on surévalue aujourd'hui l'influence directe sur les vrais “salauds” actifs de la collaboration. Céline était pris au sérieux comme écrivain, mais pas comme pousse-au-crime, il faut ne rien savoir de l'époque pour soutenir le contraire. » (L’Express, 27 janvier 2011)
  • « Il y a des écrivains qui ont une partie : ils ont l’humour, mais ils n’ont pas la tragédie. Il y en a qui ont beaucoup de profondeur mais à la fois, c’est un peu lourd. D’autres sont très légers et ils tombent dans une sorte de superficialité. D’autres écrivent pour pas dire grand-chose, mais ils ont de belles formules. La littérature, c’est comme un bloc, et il y en a certains qui sculptent dans un endroit du bloc, qui font de petites variations, qui font des arabesques, des dessins sur le bloc. Lui, il prend le bloc entier de la littérature et il le sculpte en entier ! » (Rushes du Procès Céline, 1er avril 2011)

Intégration littéraire

Portraits

Portraits de Céline sur le site de Marc-Édouard Nabe

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, Nabe’s Dream, Éditions du Rocher, 1991, p. 14.
  2. Marc-Édouard Nabe, « “Célébré ou pas, Céline, c'est la star de 2011. Il n'y aura personne d'autre.” », L’Express, 27 janvier 2011.
  3. Sabine Audrerie, « Céline à charge et à décharge », La Croix, n°39100, 17 octobre 2011.
  4. « Bagatelles pour un Klarsfeld », Nabe’s News n°11, 30 janvier 2018, lire : http://www.nabesnews.com/bagatelle-pour-un-klarsfeld/