Arnaud Viviant

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Arnaud Viviant, 2009

Arnaud Viviant est un journaliste, critique et chroniqueur (télé, radio) né le 27 avril 1963 à Tours.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

En février 1995, Arnaud Viviant écrit la première critique (négative) d’un livre de Marc-Édouard Nabe publiée dans Libération, après dix ans de publications tenues dans le plus grand silence par le quotidien de Serge July : « La féérie, c’est pour une autre fois » sur Lucette (article au sujet de deux livres parlant de Céline parus à ce moment-là : l’un de Charles Bukowski, l’autre de Nabe)[1]. En 1997, dans un texte publié dans L’Éternité, « Le KGB des miettes » analysant l’émission de Daniel Schneidermann dans laquelle Viviant est chroniqueur, l’écrivain dira de ce dernier :

« un timide petit lutin, finaud, avec ses cheveux en brobrosse et ses lunettes de personnage de B.D. belge années 50, on lui donne quinze ans. En fait, il en a deux cent cinquante : c’est un impitoyable sans-culotte de la Terreur : rien n’est assez politique pour lui, il adore argumenter sans trop sourire (ses vilaines dents ne le supporteraient pas)[2] »

Le 27 mars 2000, chroniqueur dans l’émission de Thierry Ardisson sur Paris Première, Rive droite rive gauche, Viviant attaque le quatrième tome du journal intime de Nabe, Kamikaze, alors que ce dernier est défendu par Frédéric Beigbeder, également chroniqueur.

Aussi ambivalent que Marc Weitzmann, son « collègue » aux Inrockuptibles (magazine dans lequel les deux séviront et appliqueront un « black-listing » total sur Nabe pendant une dizaine d’années), Viviant en décembre 2006 signale plutôt favorablement sur France Inter, dans l’émission de Frédéric Bonneaud, l’existence des tracts de Nabe, notamment celui imprimé un mois plus tôt, Et Littell niqua Angot.

En 2010, Viviant est intégré au premier roman en anti-édition de Nabe, L’Homme qui arrêta d’écrire, dans une scène imaginée de cocktail littéraire au Train Bleu.

En décembre 2011, Éric Naulleau, animateur de l’émission Ça balance à Paris, organise un débat autour du vingt-neuvième livre de Nabe, L’Enculé, qui a pour sujet l’affaire DSK. Selon le principe de l’émission, les chroniqueurs ignorent, ou font semblant d’ignorer, que l’auteur est en coulisse et prêt à entrer sur le plateau. Parmi eux, Arnaud Viviant attaque le livre et son auteur pour antisémitisme et assimile Nabe aux nazis. Lorsque Nabe entrera « en surprise » sur le plateau, celui-ci lira un passage de L’Homme qui arrêta d’écrire sur Viviant. Le chroniqueur vexé « s’engueulera » avec Nabe en lui reprochant son goût de la délation et en lui conseillant d’envoyer des lettres à la Gestapo.

Lors de l’« affaire Moix » en 2019, Arnaud Viviant, sans surprise, et comme son collègue Marc Weitzmann, prend le parti de défendre Yann Moix (qui était son employeur dans l’émission Chez Moix sur Paris Première). Dans le numéro de mars 2020 de Vanity Fair, Viviant publiera un portrait-fleuve de Yann Moix en toute complicité et complaisance, validant les omissions et les mensonges de l’auteur d’Ushoahia. Nabe est plusieurs fois cité dans l’article, toujours à tort, et au profit de la stratégie de réhabilitation de Moix[3].

Le 7 octobre 2020 sur Twitter, Arnaud Viviant, piqué par on ne sait quelle mouche, se lance dans une série de tweets sur les livres et la personne de Marc-Édouard Nabe en multipliant les erreurs et les contre-sens, les clichés et même les aberrations comme par exemple : « Sinon, ça se passe bien la cohabitation de @marcedouardnabe et Alain Soral à Lausanne? Ils font des quenelles ensemble au bord du Léman dans une mystique de l'action? »

Au sujet de L’Homme qui arrêta d’écrire, Viviant écrit « @marcedouardnabe déforme tout, même mon nom. Fiabilité zéro.[4] » ignorant le critère romanesque consistant à modifier l’orthographe des personnages « vivants ». Viviant ajoutera également que « Le Journal de Nabe n’a aucun intérêt puisque rien n’y est vrai. Tout y est transformé au gré de la mégalomanie de son auteur et de ses intérêts. Une réalité apprêtée à des taux d’usurier.[5] ». Ses propos suscitent la réaction de lecteurs, tels que « Henri Moulinier », « Vie Sublime », « Alex Soudry » ou « Docteur Marty », etc., qui croiseront le fer avec l’ancien chroniqueur d’Arrêt sur images (Daniel Schneidermann), de Ça balance à Paris (Éric Naulleau) ou de Chez Moix.

Viviant réagira aussi à sa fiche WikiNabia, la qualifiant de « petite fiche de police », et enjoignant son créateur, « Docteur Marty », à devenir « commissaire de police ». Les échanges houleux se poursuivent toute la journée, alternant remarques assassines des lecteurs de Nabe et réponses soi-disant ironiques de Viviant, révélant parfaitement ses névroses de critique littéraire complexé sur fond de frustrations sexuelles évidentes. En effet, on découvre un Viviant qui voit Nabe comme un « étalon » pratiquant des « saillies » sur ses lecteurs traités de « trous du cul », ou bien des « quenelles », et lui, Viviant réclamant « une fessée », appelant son interlocuteur « bébé », ou le trouvant « maso », alors que lui n’a « même pas mal », et pour finir fantasmant que Nabe l’« AIME » !… 


Rarement un critique, après plusieurs décennies de silence sur un auteur qui l’avait immortalisé négativement dans ses livres et à la télévision, se sera dévoilé ainsi en vieux vexé jamais guéri, d’une mauvaise foi et d’une vulgarité de pensée stupéfiantes. 

Exemples d’échanges sur le Twitter de Nabe (7 octobre 2020)

Citations

Viviant sur Nabe

  • « Marc-Édouard Nabe, défenseur de la veuve, transforme Céline en personnage lucettien. C’est la grande thèse du livre : “Pour être vraiment célinien, il fallait être lucettien parce que c’était Lucette la seule célinienne vivante depuis la mort de Céline lui-même, qui était le seul célinien du monde et par la même occasion le seul lucettien également.” Sainte-Beuve pas mort, non plus, on l’aura compris. Marc-Édouard Nabe aussi s’est absenté. Bien effacé, transformé en simple scribe. Ou presque... On le retrouve quand même pour les coups de griffe sous-pamphlétaires, contre Bernard-Henri Lévy, ou encore les universitaires. [...] Bref, jamais très rassurant, l’anti-intellectualisme ordinaire... À la fin, l’écrivain s’absente tellement de son livre que celui-ci devient la simple transcription d’une longue interview de Lucette, où celle-ci défend son grand homme, en tous sens. [...] Il n’y a pas grand rapport entre Bukowski et Nabe. Sauf peut-être, l’étrange besoin d’embrigader l’écrivain du Voyage dans les troupes du présent. Et si l’époque ne manque peut être pas trop de Louis-Ferdinand Destouches, ces deux romans prouvent en tout cas qu’elle manque sérieusement de Céline. » (« La féérie, c’est pour une autre fois », Libération, 23 février 1995)
  • « À chaque fois, Nabe, il ramène quoi ? Il ramène sa pulsion de mort à lui, qui est l’antisémitisme. C’était son premier livre, Au régal des vermines, déjà antisémite. Donc là, il s’est dit “Affaire DSK, donc je vais faire un DSK antisémite, à cause de sa femme, Anne Sinclair, de son communautarisme exacerbé”. Il montre par exemple qu’elle l’oblige à porter des pyjamas rayés la nuit pour ne pas oublier. Voyez, c’est ce genre de blague de Jungen SS, un peu, quoi, voilà… » (Avant l’arrivée de Nabe, Ça balance à Paris, Paris Première, 3 décembre 2011)
  • « C’est marrant cette histoire de chapeau, parce que moi je portais un chapeau comme Mitterrand, mais Marc-Édouard imagine que tout le monde portait un chapeau comme lui. », (En présence de Nabe, Ça balance à Paris, Paris Première, 3 décembre 2011)

Nabe sur Viviant

  • « C'est une sorte de nain raté que je n’avais pas vu en avançant, avec un grand chapeau et une barbiche toute blanche, des yeux exorbités. Je ne le reconnais pas tout de suite. C’est Arnaud Viviand, l’ex-journaliste des Inrockuptibles. Plutôt grossi, et ce chapeau le rapetisse encore. Un Borsalino du genre de celui que je portais du temps où lui sévissait. Visiblement il veut faire ici couleur locale. Se donner un style 1900, Exposition universelle. Mais c’est loupé, pauvre Viviand. Un des critiques de gauche les plus redoutés des années 90. Et ce qu’il a pu me mépriser, par ses attaques ou par son silence…
– Salut. Tu sais, moi aussi, ils m’ont cassé, m’ont éjecté de tout… Ah, ce n’est pas facile pour des hommes comme nous.
– Des hommes comme nous ?
J’adore. Il plaque son cas sur le mien. À force de m’avoir nié ouvertement pendant des années, Viviand se prend maintenant pour moi, jusqu’au chapeau. Il imite celui que j’étais du temps où, pour lui, je n’existais pas… Et il faudrait le plaindre de ne plus avoir désormais le pouvoir de me nuire. Lui qui a participé avec tant d’acharnement à ma censure. Ces journalistes ne doutent de rien. » (L’Homme qui arrêta d’écrire, 2010, pp. 261-262, passage lu à l’antenne devant Viviant à Ça balance à Paris, Paris Première, 3 décembre 2011)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Arnaud Viviant, « La féérie, c’est pour une autre fois », Libération « Cahier livres », 23 février 1995, p. IV.
  2. Marc-Édouard Nabe, « Le KGB des miettes », L’Éternité n°2, mars 1997, p. 10 ; repris dans Non, Éditions du Rocher, 1998, p. 293.
  3. Arnaud Viviant, « “Je suis un mythomane qui ne ment pas” », Vanity Fair n°77, mars 2020, pp. 74-81.
  4. https://twitter.com/arnaudviviant/status/1313784829503254531?s=21
  5. https://twitter.com/arnaudviviant/status/1313790384334610434?s=21