Mansur al-Hallaj

Sauter à la navigation Sauter à la recherche
Mansur al-Hallaj

Mansur al-Hallaj est un mystique et poète persan né vers 858 à Bagdad, et mort le 26 mars 922 à Bagdad.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Après avoir travaillé longtemps sur sa pensée et son destin, à travers les œuvres de Louis Massignon, Marc-Édouard Nabe a eu l’occasion en 2003 de visiter le « tombeau » d’Hallâj, en Irak, épisode raconté en détail dans son roman sur la guerre en Irak, publié en septembre 2003, Printemps de feu[1].

Nabe devant le tombeau d’Hallaj, mars 2003

Citations

  • « Hallâj sur le gibet disait encore à un de ses disciples : “Ton Moi, si tu ne l’asservis pas, il t’asserviras.” Découpé en morceaux en 922 à Bagdad pour avoir atteint le point de non-retour du non Moi, Hallâj soutenait qu’il n’était plus lui-même. Se vider comme un lapin de sa personnalité et laisser place à Dieu au point qu’Il se trouve chez Lui chez soi. “Faites comme chez Vous !” semble dire Hallâj à Allah. Quelle hospitalité ! Il pouvait oser dire alors, sans mentir : “Je suis la Vérité.” Une telle phrase mérite la mort parce que justement, la Vérité c’est la mort (Céline). » (L’Âge du Christ, 1992, p. 10)
  • « Quand Dieu aime quelqu’un, Il pousse les autres à le persécuter pour que son chouchou vienne se blottir contre Lui seul. Comme Kafka qui voulait se blottir contre la poitrine de Strindberg ou comme saint Jean qui se blottissait contre celle de son Pélican de Christ, Hallâj n’a pas quitté le buste de Dieu ! Il se baladait dans les rues de Bagdad en criant :
I am the Truth ! (traduction pour George W. Bush)
On pourrait croire à tort que seule la philosophie raisonneuse et raisonnable suffit à donner une direction valable dans l'existence, mais la plus irrationnelle poésie soufie le peut aussi... C'est dans les paroles d'évangile de la démence amoureuse envers Dieu la plus violemment exprimée que j'ai trouvé, moi, de quoi me remplir de sagesse pour toute ma vie ! Je parle de la vraie sagesse, celle qui fait accomplir, en toute conscience, toutes les folies... Hallâj en regorgeait ! Déjà, pour qu'un Iranien (arabe par sa mère) parte accomplir trois pèlerinages, non pas à Nadjaf et à Kerbala mais à Médine, afin de tremper son sunnisme aux sources du Premier Sang, puis jette aux orties son froc de mauvais cardeur, il en fallait de la ferveur ! C'est ça qui a inspiré sa dilatation en Allah ! Pour lui, c'était l'humilité suprême de se prendre pour Dieu... » (Printemps de feu, Éditions du Rocher, 2003, p. 153)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, Printemps de feu, Éditions du Rocher, 2003, pp. 152-159.