Raphaël Sorin

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Raphaël Sorin, regardant Nabe (août 2016)

Raphaël Sorin est un journaliste, critique littéraire et éditeur né le 12 août 1942 à Chambéry et mort le 16 mai 2021 à Paris.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Marc-Édouard Nabe avait entendu parler de Raphaël Sorin dès le milieu des années 1970, l’ayant vu dans une émission sur Céline défendre celui-ci avec son comparse Gérard Guégan. Pour Nabe, Sorin était un critique littéraire de gauche, ce qui était tout à fait exact lorsque le futur auteur du Régal rencontrera Raphaël Sorin dans une émission de Michel Polac début novembre 1984, faite en compagnie de Philippe Sollers. Le même Sollers — qui qualifiera plus tard Sorin dans un de ses livres de « vieux flic fatigué » — avait déjà dit à Nabe, un jour, au sujet d’un article de Sorin sur André Suarès dans Le Monde : « Mais rien à voir avec votre façon vivante d’aimer ces morts. Sorin est un chercheur d’épaves morbides.[1] »

Sur cette première rencontre chez Polac, Nabe note dans son Journal que « Raphaël Sorin est très gentil avec moi, attentif et placide ». Les deux hommes discuteront ensemble après l’émission, c’est même Sorin qui apprendra à Nabe que le père de BHL était « un archi-milliardaire (bois précieux) soudoyant Françoise Verny en renflouant les caisses de Grasset pour que son fils mal doué ait l’impression de devenir quelqu’un » (Nabe’s Dream, p. 670). De Sollers, Sorin dira à Nabe que l’auteur de Femmes n’est qu’un « ambitieux jusqu’au crime, manipulateur, combinard, au bord du gouffre… » (Nabe’s Dream, p. 670). Ce côté langue de pute littéraire perdurera dans tous les témoignages de ceux qui ont approché Sorin, puisque dans la dernière période de sa vie, il n’aura pas assez de mots durs sur son ex-poulain, Michel Houellebecq, « pingre, monstre d’ingratitude, mégalo, grossier, etc. ». Leur relation a d’ailleurs été parfaitement décrite dans un trait célèbre et cruel du Vingt-Septième livre de Nabe (voir Citations)…

C’est à la sortie d’Au régal des vermines en 1985 que Sorin se rappellera aux bons souvenirs de Nabe en publiant honteusement un article négatif et paternaliste dans Le Monde, intitulé « Un imprécateur à la mie de pain » :

Le Monde, 22 février 1985, reproduit dans Tohu-Bohu, pp. 848-849

Nabe, dans son Journal encore, notera : « Ni très convainquant, ni très convaincu… Le type même du patapouf sans force. Un éreintement de lumbago. Lèche sournoise au jazz, à-quoi-bonisme, fraternalisme… Sorin aime Sam Woodyard ? Sait-il qu’il vit encore, ici à Paris, depuis dix ans ? Gros vide de soupe ![2] » Après cet article, Sorin prit la décision de ne jamais plus écrire sur Nabe, même pour l’attaquer. Sorin justifiera d’ailleurs cette politique envers Nabe par une pleutrerie avouée, chez Michel Polac toujours, dans une émission de juin 1986 où Jean-Edern Hallier était, lui, venu défendre l’auteur de L’Âme de Billie Holiday et de Zigzags (voir Citations).

Par la suite, Nabe et Sorin se croiseront souvent dans différents cocktails littéraires, au Dilettante chez Dominique Gaultier, comme au Flore et ailleurs. Notamment, lors d’un dîner particulièrement épique dans un restaurant chinois de Saint-Germain où étaient présent à la table Sorin, Nabe, Houellebecq, et Zagdanski, juste avant le succès des Particules élémentaires. Raphaël Sorin, bourgeois germanopratin, influenceur avant la lettre, intrigueur, menteur, magouilleur, plus qu’éditeur au sens strict du terme (il ne faisait qu’un travail d’intermédiaire entre les auteurs et les maisons, sans jamais avoir découvert lui-même un véritable auteur — même pas Houellebecq) restera pour l’histoire, au vu des éloges nécrologiques convenus à sa mort, comme le factotum qui a aidé Bukowski à sortir ivre mort du plateau d’Apostrophes de Bernard Pivot en 1978 et le sherpa de l’autre alcoolique Houellebecq, le guidant dans les montagnes éditoriales de Saint-Germain, du mont Flammarion au pic Fayard, sans réussir personnellement à lui faire obtenir le Prix Goncourt…

De moins en moins à gauche, Sorin le sera surtout à partir du 11 Septembre où il était le matin même chez le recteur des musulmans de France en train de plaider la cause de Houellebecq poursuivi pour « injures raciales » et « incitation à la haine contre la communauté musulmane », pour leur roman Plateforme et des propos reproduits dans une interview dans Lire dirigé par Pierre Assouline, autre faux renard foireux du milieu éditorialo-journalistique parisien et grand rival de Sorin (relire la scène du Train Bleu dans L’Homme qui arrêta d’écrire dans laquelle Nabe transpose leur détestation réciproque — voir Citations).

Sans doute à cause d’une nostalgie pour le monde des Lettres d’avant, teintée bien sûr d’une islamophobie difficile à cacher, Sorin a basculé, comme beaucoup de sa génération, de bobo de gauche à bobo de droite. Plus ou moins viré des maisons d’édition traditionnelle, il aura fini sa carrière par une dernière tentative pour rendre crédibles deux tout petits écrivains pseudo maudits, comme il adorait en dénicher dans le passé (Alain Chany, Lucien Gachon, Jean-Pierre Martinet, Henri Pollès, Marc Bernard...) : d’abord Jean-Louis Costes chez Fayard, puis Maurice G. Dantec aux « éditions » Ring dirigées par l’infect David Serra dit David Kersan. Celui-ci se fendra d’ailleurs sur son blog d’un post nécrologique particulièrement grotesque dépeignant sous de fausses couleurs un Raphaël Sorin fantasmé qui n’exista jamais[3]. À signaler également que c’est ce même Kersan qui, en 2010, essayera de voler rien de moins que le système de l'anti-édition auprès du distributeur de Nabe, Topplers, pour le compte de son auteur Dantec (tout est expliqué sur cette affaires dans Les Porcs tome 2, pp. 140-142[4]). Que Costes et Dantec aient été, pour Sorin, et comme pour tant d’autres, des anti-Nabe ou plus exactement des contre-Nabe, au sens de sous-produits faciles à promouvoir à la place du modèle (comme Houellebecq d’ailleurs), donne une bonne idée de ce que Sorin, au fond, a pensé toute sa vie de Nabe qu’il s’était interdit d’apprécier publiquement : du bien...

Exactement comme Arnaud Viviant et Marc Weitzmann, ou Jérôme Garcin, Sorin maintint pendant trente-cinq ans des gestes-barrières intellectuels avec Nabe. Comme si l’auteur de L’Enculé, par son exemple d’indépendant irréductible[5], renvoyait à Sorin ses propres compromissions de faux libertaire vendu, son manque de discernement et son mauvais goût infaillibles. Sorin restera comme celui qui en 1998 s’était écrié en lisant le manuscrit des Particules élémentaires « nous tenons là un chef d’œuvre ! » alors qu’il était passé à côté d’Au régal des vermines quelques années auparavant… Seul un silence honteux peut seoir aux donneurs de leçons qui se sont toujours trompés.

Nabe retrouvera Sorin en août 2016 dans sa galerie où lui et sa femme Muriel viendront par hasard le visiter après un bon déjeuner chez le traiteur libanais d’à côté. Cet Éclat est particulièrement intéressant à voir et à écouter pour prendre conscience de la retenue gênée qu’a eue finalement toute sa vie d’« éditeur » et de critique Sorin envers ce drôle d’« imprécateur à la mie de pain » : un mélange étrange d’agacement et complicité, d’approbation a posteriori et de points communs dans l’hostilité, par exemple à l’encontre de Cavanna, Val, Richard Malka, et de tout le milieu des éditeurs et de la presse dans lequel Sorin a tant baigné, et qu’il semble ici dégorger, tel un noyé crevant d’être repêché… Sorin en arrivera même à complimenter Nabe pour son « nouveau look » (un peu barbu), et entre deux éclats de rire au feuilletage de Patience 2, il semblera comprendre le nouveau combat du futur auteur des Porcs contre les complotistes, jugé par Sorin comme une « cinquième colonne ».

Citations

Sorin sur Nabe

  • « Je crois que c’est un bon » (Sorin à Gérard Guégan, décembre 1984, dans Nabe's Dream, 1991, p. 740)
  • « J’ai écrit une fois un article sur Nabe, j’ai reçu des lettres vraiment très menaçantes, il était entouré de drôles de personnages ! Écrire sur Nabe, c’est vivre dangereusement. C’est vrai que ce livre sur Billie Holiday est pas mal mais si je l’écris, je vais encore recevoir des lettres et ça m’ennuie un peu » (Droit de réponse, TF1, 29 juin 1986, repris dans Inch’Allah, 1996, p. 1685)
  • « Marc-Édouard Nabe, looser autocélébré » (« Pourquoi tant de haine ? », Blog de Libération, 30 mars 2011)
  • « Pour Choron, en fait, il n’y a qu’à lire l’abondant Journal de Marc-Edouard Nabe dont il est l’inénarrable héros. » (« En attendant Al Zeimer », Blog de Libération, 1er octobre 2015)

Nabe sur Sorin

  • « Vendredi 7 décembre [1984]. — [...] Guégan appelle Barrault un moment et lui pose quelques questions : il avait entendu parler de moi par Sorin qui lui a dit m’avoir trouvé un peu fou... » (Nabe’s Dream, 1991, p. 740)
  • « Vendredi 8 février [1985]. — Le journal Elle a téléphoné à Barrault pour s’étonner qu’il ose publier un livre pareil. Au Monde, j’ai maintenant tout le monde contre moi (Poirot-Delpech, Bott, etc...), et en première ligne : Sorin, le “suarésien” si sympathique. » (Nabe’s Dream, 1991, pp. 811-812)
  • « Mercredi 24 septembre 1986. – […] Au détour d’un corridor, on tombe sur Raphaël Sorin, reluquant les livres de Turpin que j’ai sous le bras. Édern l’invite à déjeuner avec nous. [...] Comme Sorin traîne, il part le chercher chez Albin, me laissant seul à la table…
—Tu as assez de vie intérieure pour rester seul cinq minutes, non ?
Le revoilà avec “Raphaël”… On déjeune frugalistiquement tous les trois sur le dos d’Albin. La conversation vaque de Polac (que Sorin méprise, mais moins que moi je ne le méprise, lui) ; de mon Billie Holiday qu’il n’a pas trouvé bon (“pas assez serré”) et auquel il préfère Chacun mes goûts ; de Klossowski ; de Joë Bousquet ; de Turpin qui a l’intention d’écrire son livre sur Céline comme dans un phénomène de possession, chamaniquement ; de Barillé (qui obsède Édern) ; de Barrault ; de Muriel Cerf ; de Manganelli dont je lis l’excellent Amour ; du film de Tavernier que Sorin trouve nul (il me pousse à écrire cet article dans le Fig-Mag qui soulagera tous mes fans jazzfan)… » (Inch’Allah, 1996, pp. 1794-1795)
  • « Son éditeur va s’excuser auprès du recteur de la mosquée de Paris. Quand ça ? Le mardi 11 septembre, au matin (heure française) ! L’après-midi, il n’est pas sûr qu’une telle mission aurait été accomplie... Sauvé par le gong, le best-seller ! Qui va trouver Houellebecq too much pour avoir dit du mal de l’Islam ? » (Une lueur d'espoir, 2001, p. 98)
  • [Adressé à Houellebecq] : « Tu t’es déplacé, comme lui en 1932, devant chez Drouant pour écouter le résultat, mais Céline, lui, s’était fondu dans la foule avec sa mère et sa fille. Toi, on t’a vu au grand jour, flanqué de tes deux chiens (Clément et Raphaël), tout dépité et pestant contre le jury. » (Le Vingt-septième Livre, 2009, p. 81)
  • « Je souris quand j’entends dans mon dos le ricanement de Raphaël Sorrin. Je me retourne. Il est là, gros, gras, gris, les yeux cernés, les paupières pleines de givre, mais toujours avenant avec mois.
— Il vous a cité dans son blog, me dit sa femme qui l’accompagne.
— Ah bon, tu as un blog ? demandé-je à Raphaël.
— Tu ne le savais pas ? Ça marche bien. Oh, bien sûr, il est moins lu que celui de machin, là.
Avec mépris, il me désigne plus loin Asouline avec sa petite moustache, qui paraît-il cartonne avec sa “République des lettres”, deux mots qui vont trop bien ensemble, et où il déverse tous les jours ses pensées convenues sur l’actualité littéraire, surtout quand elles cadrent avec ses obsessions collaborationniste. Sorrin en est jaloux. Sa femme surtout. Sans me poser aucune question, ni sur moi, ni sur la petite, ni sur le fait qu’Anny Galimard soit en train de lui donner le biberon, madame Sorrin me dit :
— C’est moi qui tape ses textes parce qu’il en est incapable. Il les écrit d’abord à la machine à écrire, une vieille Olivetti que lui avait vendue Maurice Pialat il y a quarante ans et moi je les transpose sur l’ordinateur. Après il corrige et revoit les fautes, le style, c’est merveilleux. Et puis ça l’occupe depuis qu’il est à la retraite, sinon il ne foutrait rien. Aller au café, lire son journal.
— Oui, ça m’amuse, ajoute son gros mari, et puis ça me permet de dire certains choses qu’on me refuserait de publier dans les journaux. Par exemple, j’ai attaqué durement Robbe-Grillet… Oui, je sais, Asouline l’avait déjà fait une semaine avant.
— Et tes articles font combien de pages ?
— Oh, 10 à 15 lignes. Mais ça provoque beaucoup de commentaires. Mon dernier en a eu 16. Je suis content.
Raphaël Sorrin… De Champ libre à Fayard, quel parcours aux cent fautes. De Lebovici à Claude Durant. Il y a de quoi en effet ne pas se prendre pour de la merde… Ni vraiment éditeur, ni vraiment critique, ni vraiment découvreur de talents. Un peu de tout ça et tout ça pour ça… Ce n’est même pas Sorrin qui a découvert Houellebeckq, mais depuis son premier roman à succès jusqu’à son prix Interallié, il n’a pas relâché sa mâchoire de bulldog du pantalon saumon de Michel…
— Ça fait trois fois que tu lui fais louper le Goncourt, lui dis-je. Tu transformes les best-sellers en échecs, bravo.
— En fait, je travaille pour Grasset depuis le début ! rigole Raphaël.
Ce qui m’étonnera toujours, c’est que ces gens qui sont plongés toute la journée dans l’histoire de la littérature ne s’aperçoivent pas qu’ils ressemblent à se damner aux figures détestables du petit personnel littéraire d’autant... Sorrin, comme Asouline et les autres, sont des hommes du XIXe siècle, réacs mais bien-pensants, nostalgiques mais humanistes, cultivés mais chiants, qui ne voient la littérature que sous la forme d'histoires sans grand intérêt entre lettrés étriqués, jamais comme un art réservé au grandiose, et toujours du point de vue du critique ou de l'éditeur. Ils ne s’intéressent aux écrivains que lorsque ceux-ci ont été “injustement” oubliés par la grande machinerie de la postérité, quand ce sont des demi-valeurs qui valorisent leur idée du bon goût telle qu’ils se la font. En vérité, c’est leur mauvais goût infaillible qui les a mis définitivement en dehors de la vraie littérature, mais ils sont si prétentieux qu’ils ne le voient pas, et tout vieux et blasés, perclus d’approximations, vidés de toute énergie et curiosité, ils croient encore la servir, la “Littérature” menacée, et avec courage en plus… Rien que ça. » (L'Homme qui arrêta d'écrire, 2010, pp. 267-269)
  • « Ces gens-là sont morts : ils ne font que répéter les clichés que les journalistes avaient au XIXe siècle. Les Pierre Assouline, les Raphaël Sorin, tous ces types-là qu'on oubliera : ils font du mal, comme d'autres ont fait du mal à Bloy, Alfred Jarry ou Mallarmé. » (Chronic’Art, avril 2010, p. 22, repris dans Pierre Chalmin, Dictionnaire des injures littéraires, 2010, p. 637)
  • « Influencés par des toquards évidents à la Laurent Schang ou Juan Asensio, et même dans le “Système”, le pire de tous : Raphaël Sorin... Alors que moi je m’écartais du milieu éditorial classique, et qu’à bientôt quarante-cinq ans, j’avais fini de brûler tous mes vaisseaux, les pas encore trentenaires de Cancer ! se recentraient, parce qu’ils pensaient qu’être ouvertement sionistes-branchés-de-droite-dans-ce-monde-stupidement-gauchiste-et-pro-arabe, c’était tendance… » (Les Porcs tome 1, 2017, p. 134)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, Nabe’s Dream, Éditions du Rocher, 1991, p. 579
  2. Marc-Édouard Nabe, Tohu-Bohu, Éditions du Rocher, 1993, p. 848
  3. Ring 16 Mai 2021
    COMMUNIQUÉ
    Nous avons l’infinie tristesse de vous annoncer la disparition de notre ami et collègue Raphaël Sorin, légende de l’édition passée par Le Seuil, Albin Michel, Flammarion, Fayard puis Ring comme directeur littéraire. Ancien journaliste, conteur de talent, homme très intuitif et ami fidèle, Raphaël Sorin a toujours défendu l’audace, les textes et l’inventivité unique des éditions Ring et dénoncé les attaques d’une certaine presse de censeurs, « flics de la pensée », partisane et très identifiée. Il n’était ni de droite, ni d’extrême droite mais défendait le droit absolu d’informer des Éditions Ring et soulignait systématiquement la force nouvelle de nos textes. Esprit libre, éditeur de Michel Houellebecq, Philip K. Dick, Bukowski, je lui avais présenté Jean Louis Costes en 2006 pour l’édition grand format de Grand Père et à toute l’équipe Ring et nos auteurs qui n’avaient alors pas conscience du monstre sacré qui entrait en nos lieux. Homme à la culture infinie, au cœur généreux et emphatique, solaire et bienveillant, d’un accès simple et naturel, ton amitié, ta tendresse et ton génie sensoriel resteront à jamais dans mon cœur et ma mémoire. Ton sourire, nos centaines d’heures de discussion depuis 2003, tes conseils permanents mais aussi ton art de dompter le feu me manqueront terriblement. Tu m’avais averti de tant, de tant de choses. Tes arrivées en chapeau Panama rue de l’arbalète, ta voix grave si chaleureuse, ton humour anglais et la façon dont tu parvenais à tout relativiser, toujours porté par cette ondoyante lueur d’une vie nouvelle, au fond de cet indescriptible regard, d’humanité pure.Tu n’avais peur de rien ni personne. Ton souvenir, l’admiration et l’amour que nous te portons nous resteront impérissables. Que le ciel te garde Raphaël et apaise la douleur de ton épouse, tes enfants et petits-enfants, repose en paix mon ami, mon confident, mon guide.
    Avec nous, à jamais.
    David Serra, Ring
  4. « David Kersan – cette ordure mi-agent mi-éditeur qui magouillait déjà à l’époque Cancer ! – avait harcelé Frank pour que celui-ci me laisse tomber et distribue Dantec à ma place, jusqu’à le menacer d’un contrôle fiscal s’il n’acceptait pas ! Frank tint bon ! », dans Marc-Édouard Nabe, Les Porcs tome 2, chapitre L, « Quand Dantec et son agent David Kersan essayaient de voler mon anti-édition », 2020, anti-édité, p. 141.
  5. « Irréductible », c’est cet adjectif qui est venu à l’esprit de Jérôme Garcin pour qualifier son ami Raphaël Sorin dans son article nécrologique de L’Obs... Si Sorin était un irréductible, qu’est-ce que Nabe est, alors, Jérôme ?