Oscar Wilde

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Oscar Wilde

Oscar Wilde est un écrivain irlandais né le 16 octobre 1854 à Dublin (Royaume-Uni) et mort le 30 novembre 1900 à Paris.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Après l’avoir beaucoup lu dans sa jeunesse, en décembre 1983, Marc-Édouard Nabe manifeste un « réintérêt » pour Oscar Wilde :

« Mercredi 21 décembre [1983]. — Curieux réintérêt pour Oscar Wilde. Sébastien Malmoth, j’avoue, m’avait quitté un peu : je le retrouve aujourd’hui dans son procès qui reste sa meilleure pièce : j’aime cet odieux hallali d’une morale décadente persécutant l’amoraliste le plus victorien de tous les temps ! On a du mal à croire qu’un pédé tel qu’Oscar ne s’en soit pas sorti à l’heure où l’assassin de Pasolini (dont je viens de lire la saisissante interview) est libre après huit ans de vacances.
La geôle a sanctifié Oscar, certes. Elle l’a dédandysé, mais avant ce drame, il y avait déjà quelque chose d’authentique chez Oscar, c’était la littérature, même si elle ne s’est exprimée que dans une écriture mineure : les contes sont beaux, les lettres et les épigrammes époustouflants. S’il est tant aimé de Borges c’est que, à son exemple, Oscar est pour la moitié dans les témoignages des autres. Que ça vienne de Gide, de Daudet, de Lord Alfred Douglas, de ses fils ou même d’Arthur Cravan, tout ce qui se dit sur lui est passionnant parce que ça lui donne la consistance que ses œuvres lui refusent.[1] »

En 2017, dans le premier tome des Porcs, Nabe fait une rapide analogie de la relation Oscar Wilde-Lord Alfred Douglas avec celle de Paul-Éric Blanrue-Yann Moix : « Oh, il devait y avoir bien d’autres secrets que je ne connaissais pas, entre Blanrue et Moix, dans leurs petites magouilles privées de tantes en communion “intellectuelle” ! S’ils avaient été moins laids, on aurait pu essayer de les comparer à Oscar Wilde et Lord Alfred Douglas, mais c’était plutôt Tocard Wilde et Lord Affreux Dégueulasse...[2] »

En 2019, dans sa « galerie virtuelle », Marc-Édouard Nabe expose les portraits de « Grands Pédés », dont Oscar Wilde.

Citations

Nabe sur Wilde

  • « Bien sûr j’aime Oscar Wilde. Pourquoi, c’est interdit ? Pourtant, Oscar n’est pas uniquement une montgolfière : il y a une brèche chez lui, et pas seulement à cause de sa destinée, sa tantouzerie, sa geôle... Non, il y a, sous la vulgarité de l’élégance, une véritable élégance chez Oscar. Tout vieux et gros, à Naples, l’anus défoncé à la boutonnière, racontant quelques fables, ou avec Gide en Algérie se rinçant l’œil aux éphéberies des jeunes arabes... Une certaine aisance indiscutable, une sorte de grandeur que n’ont pas Jules Renard, Alphonse Allais, Tristan Bernard, ou Jarry. On a trop mésestimé Oscar. Je suis d’accord avec Borges, qui est trop anglais pour rejeter Wilde, quand il lui trouve une certaine métaphysique... J’ai trop été passionné par les conversationnalistes, pour ne pas bercer l’éléphantin Melmoth ! Oscar Wilde est le dernier Anglais. Il ne fut rien d’autre que le stérilet de la reine Victoria. Il n’y aura plus jamais de dandy dans l’Ile Infâme... Qui serait assez snob pour décliner un voyage dans le temps, ne pas s’imaginer une rencontre avec cet hippopotame précieux gorgé de fiel ?... » (« Le Sucrier Velours et autres dandys », Zigzags, pp. 10-11)
  • « On dit toujours que c’était quelqu’un qui faisait scandale à l’époque victorienne, mais aujourd’hui même, il ferait scandale. Le même Oscar Wilde, avec ses mêmes vices, si on peut dire, serait absolument rejeté par la société d’aujourd’hui. Je ne vous parle pas de la pédophilie et des petits séjours qu’il faisait avec Gide, il suffit de lire Si le grain ne meure, où ils se repassent les petits marocains. C’est quelqu’un de totalement immoral à toutes les époques, aussi bien jadis qu’aujourd’hui. Ça ne dépend pas uniquement de la société victorienne, ou alors nous sommes actuellement dans une société victorienne. » (Ce soir (ou jamais !) , France 2, 25 septembre 2006)

Intégration littéraire

Portraits

Portraits de Wilde sur le site de Marc-Édouard Nabe

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, Nabe’s Dream, Éditions du Rocher, 1991, pp. 196-197.
  2. Marc-Édouard Nabe, Chapitre CCXXIV « Paul-Éric Blanrue, historien à la mords-moi-le-Moix », Les Porcs tome 1, anti-édité, 2017, p. 702.