Fiodor Dostoïevski

Sauter à la navigation Sauter à la recherche
Dostoïevski

Fiodor Dostoïevski est un écrivain russe né le 30 octobre 1821 à Moscou (Russie) et mort le 9 février 1881 à Saint-Pétersbourg (Russie).

Liens avec Marc-Édouard Nabe

En novembre 1989, dans L’Idiot international, Marc-Édouard Nabe publie un article sur Dostoïevski, « L’idiostoïevskidiot »[1]. En janvier 2001 paraît aux éditions Bartillat un Dostoïevski de John Cowper Powys que Nabe a fait traduire (par Guillaume Villeneuve) pour pouvoir le lire, en échange de la rédaction d’une préface sur ses deux idoles réunies, « L’athlète de la larme »[2].

En mars 2010, en pleine interview avec Frédéric Taddeï, dans Ce soir (ou jamais !) à l’occasion de la sortie de L’Homme qui arrêta d’écrire, Marc-Édouard Nabe évoque Dostoïevski en sortant de sa poche Le Magazine littéraire et l’attaquant :

« Vous avez Le magazine littéraire, ça vient de sortir, c’est très récent ça. Un numéro spécial sur Dostoïevski, qui fait quand même 70 pages, avec les soi-disant plus grands spécialistes de Dostoïevski, qui sont des branleurs totaux, pseudo-intellos, qui comprennent rien ni à l’œuvre ni à la souffrance de Dostoïevski. Et là nous avons, et ça c’est le plus drôle, nous avons à la fin un article tendant à démontrer la correspondance entre Nietzsche et Dostoïevski. Le petit problème, c’est que la photo que vous avez n’est pas celle de Dostoïevski. Celle-là, ce n’est pas Dostoïevski ! Donc ils font un numéro sur Dostoïevski et ils ne connaissent pas la tête de Dostoïevski. Il s’agit de Michel Dostoïevski et non pas de Fédor Dostoïevski, c’est-à-dire le frère de Dosto, celui pour qui il a payé ses dettes. Personne, ni la documentaliste, ni les patrons de cette revue que je ne veux pas citer pour pas salir ma bouche, n’ont réagi une seule fois en se disant “peut-être que c’est…”. Non, ils s’en foutent ! Ils font ça par négligence pure, et on retrouve ça dans tous les domaines. Et ça, c’est grave ! C’est pour ça qu’il ne faut pas avoir de complexe vis-à-vis des lettrés d’aujourd’hui. Ce sont des branleurs ![3] »

Dostoïevski a toujours été un pilier de l’art romanesque de Nabe. Il n’a cessé de l’étudier, de dresser des plans détaillés de ses romans (L’Idiot, Crime et Châtiment...). L’auteur des Porcs a toujours dit que ce livre avait été inspiré par Les Démons : « Refaire Les Possédés mais en vrai ». Nabe n’a cessé de le suivre à la trace, même dans l’ordre spacial : après avoir retrouvé en 2006 l’immeuble où Dostoïeveski avait continué d’écrire L’Idiot à Florence (Italie), Nabe a retrouvé en 2018 celui où le Russe avait commencé son roman, à Vevey (Suisse).

Maison de Dostoïevski à Vevey, 2018

Le 30 octobre 2020, pour l’anniversaire de la naissance de Dostoïevski, une vidéo inédite de 6 minutes est diffusée montrant Nabe filmé en 2014 par Constant Candelara parlant des traductions de Dostoïevski et de Félix Fénéon depuis son appartement d’Aix-en-Provence.

Citations

Nabe sur Dostoïevski

  • « Il faut avoir beaucoup lu Dostoïevski, et pas seulement L’Idiot, pour comprendre que l’homme à venir sera un barbare sans armes. Un tueur en pleurs. Nous attendons des Al Capone désarmés, qui ne se vengeront de plus rien après avoir brisé les images des idoles comme les Byzantins iconoclastes. » (« L’Idiostoïevskidiot », L’Idiot international n°25, 1er novembre 1989) 
  • « Proust, Gide, Suarès, Claudel, Somerset Maugham, beaucoup d’écrivains ont très bien parlé de Dostoïevski, et même Léautaud : “C’est une hygiène intellectuelle, de s’en tenir éloigné, de ne pas vouloir le connaître.” Pourtant, il est impossible de lire Dostoïevki, on ne peut que le relire, et le re-relire. Je ne souviens pas de ma première lecture des Possédés. En revanche, je sais que j’ai fini par les lire lorsque j’ai accepté de les avoir lus une fois sans les avoir compris, et surtout sans m’en souvenir. Ce sont juste de petites recettes pour amortir le choc, car qui peut prendre en plein cœur, sans l’avoir mal lue auparavant, l’histoire de la petite souffre-douleur, Marie, que le prince Mychkine (que Powys appelait “The noble Jesus Crazy Idiot”) raconte aux fille Épantchine ? C’est un exemple parmi des millions. Si Powys ne pouvait pas plus qu'un autre rappeler à son lecteur chacun des moments splendides que Dostoïevski lui a donné en le lisant, ce n'est pas parce qu'il manquait de mémoire, de temps ou d'espace. C'est parce que, devant Dostoïevski, on manque de force. On recueille comme on peut ses larmes dans le creux de ses mains et on se rafraîchit le visage avec. » (Préface à John Cowper Powys, Dostoïevski, 2001)

Intégration littéraire

Portraits

Portraits de Fiodor Dostoïevski sur le site de Marc-Édouard Nabe

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, « L’idiostoïevskidiot », L’Idiot international n°25, 1er novembre 1989, repris dans Oui, Éditions du Rocher, 1998, pp. 123-124.
  2. Marc-Édouard Nabe, « L’athlète de la larme », in John Cowper Powys, Dostoïevski, Bartillat, 2001, 235 p.
  3. Ce soir (ou jamais !), France 2, 22 mars 2010.