Clifford Brown

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Clifford Brown

Clifford Brown est un trompettiste de jazz né le 30 octobre 1930 à Wilmington et mort le 26 juin 1956 à Bedford.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

C’est à New York que le père de Marc-Édouard Nabe, Marcel Zannini, a rencontré et fréquenté Clifford Brown jusqu'en 1956, date de l’accident de voiture qui l’a emporté. Une photo que Nabe a déjà fait beaucoup circuler montre son père Marcel et Clifford lui tenant l’épaule, en compagnie de deux autres légendes : Billie Holiday et James Moody.

« Brownie » et Zanini, New York, 1955

C'est donc dans une sorte de mythologie de « Brownie » que le jeune Alain vivra son éducation musicale. Adorateur de Miles Davis, pour ne rester que dans les trompettistes bebop, Nabe a toujours considéré Clifford Brown comme le plus grand, parce que le plus virtuose et précis. Il en parlera dans différents textes et interviewes.

Citations

Nabe sur Clifford

  • « Mercredi 15 juin 1988. — [...] La maturité de Clifford épate toujours Lelann : cette virile détermination du son brownien est incroyable vu l’âge qu’il avait quand il crachait ses flammes de dragon par sa trompette. Lelann n’est pas loin de partager mon goût : je préfère de loin Clifford à Dizzy. Le mélodisme agressif du cadet a quelque chose de plus que la virtuosité drolatique du l’aîné : la précision. Plus le solo est précis, plus il est fou. L’énergie ne suffit pas à être toujours génial comme l’est Clifford, le Rimbaud du hard bop ! C’est vrai, il en a soufflé des Illuminations, c’est pas de la blague. Max Roach peut le dire. À eux deux, ils ont fracassé la convention qui commençait sérieusement à encarcaner le parkérisme. Clifford, avec son phrasé simple et pas “cool” du tout, a trouvé la voie qui sortirait les soufflants de l’alternative Dizzy/Miles. Et même avec les “strings” ! Clifford joue sucré mais sublimement : il est doux et lourd, chocolaté comme un “brownie”, en effet, un peu chaud se recouvrant lui-même de crème fraîche ! Tout en son et sans nervosité, les solos découpés au chalumeau de Brownie jouent sur une mélodie autrement chantante que celle de ses pairs : il discute les harmonies. » (Kamikaze, 2000, p. 2714)
  • « Je pense que Nimier a fait beaucoup de mal, curieusement. C’est un écrivain très passionnant qui a eu un rôle déterminant, mais il me rappelle, par exemple, dans le jazz, que je connais bien, un trompettiste de “hard-bop”, qui avait exactement l’âge de Nimier, qui était du même signe astrologique que lui : Scorpion. Il s’appelait Clifford Brown. Il avait un magnétisme très fort et il a créé une technique, un ton, un souffle assez comparables à ceux de Nimier, à sa façon d’écrire et de se déplacer dans l’art romanesque. Il est mort dans un accident de voiture, également. Et tout le monde, ensuite, pendant trente ans, a copié Brown, a imité le son de sa trompette, les clichés qu’il développait. » (Table ronde “Nimier écrivain d’après-guerre, écrivain fin de siècle ou écrivain d’avenir ?” animée par Erik Orsenna avec Alain Dugrand, Éric Holder, Bernard Frank et Philippe Sollers. Bibliothèque nationale, auditorium Colbert, 23 mars 1990 ; repris dans Coups d’épée dans l’eau, 1999, pp. 139-140)
  • « Vous avez sur les sites YouTube ou Dailymotion des extraordinaires documents. Même moi et les miens, je dirais, qui connaissons déjà beaucoup de choses, nous sommes surpris. Tout à l’heure vous avez passé Pastorius, moi j’avoue que la plus grande partie de ce que j’avais à découvrir de Pastorius, je l’ai trouvé sur Dailymotion, et il y a des concerts extraordinaires avec Toots Thielemans qu’on peut voir, donc plus personne ne doit être excusé de se confiner dans une ignorance. J’ai eu même la grande joie par exemple de découvrir un document ultra rare où on voit Clifford Brown en train de jouer, et j’ai pu le montrer à mon père qui n’avait pas vu Clifford Brown depuis la photo qui est dans mon Billie Holliday, c'est-à-dire depuis 1955. C’est-à-dire qu’il a pu revoir son ami vivant en train de jouer de la trompette, quelques minutes, dans un document d’une qualité très médiocre mais au moins on voit Clifford vivre encore aujourd’hui en 2008 et ça c’est fantastique. » (Ascenseur pour le jazz, France Inter, 10 février 2008)

Intégration littéraire

Notes et références