Thelonious Monk

Sauter à la navigation Sauter à la recherche
Thelonious Monk

Thelonious Monk est un musicien de jazz né le 10 octobre 1917 à Rocky Mount et mort le 17 février 1982 à Englewood.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Portrait de Monk réalisé par Nabe en 1976, illustrant son article « Monk my dear », publié en 1983 dans Le Jazzophone n°15

Passionné par le jeu et les compositions du pianiste depuis son enfance, Marc-Édouard Nabe rencontre Thelonious Monk avec son père, Marcel Zannini, dans les coulisses de l’Olympia, le 28 octobre 1972, après le concert des « Giants of Jazz » (avec Dizzy Gillespie et Art Blakey). Si passionné, que Nabe en 1974 influence ses parents pour coller au mur du salon de leur maison à Thiverval une photo géante de 6 mètres sur 2 de Monk prise et tirée par Jean-Pierre Leloir.

Nabe montrant à Johnny Griffin le portrait qu'il vient de peindre de Thelonioius Monk (chez Francis Paudras, à Antigny, 1983)

En 1983, dans la revue Le Jazzophone, Nabe publie un article sur Monk, avant d’en faire un grand chapitre dans son premier livre, Au régal des vermines, publié en janvier 1985. En 1988, il envisage d’écrire tout un livre sur Monk, à la demande de son éditeur de l’époque Gérard Bourgadier, avant d’abandonner son projet après la publication de Monk, livre d’Yves Buin, en décembre 1988 :

« C’est ça le livre sur Thelonious ? Toujours les mêmes analyseries lourdingues, “culturelles” à mort, avec cet esprit “poétique” typique de l’écrivain raté. Le plus grave c’est que ces glosards — Buin n’est pas tout seul — arrivent au bout de son pensum à ne plus rendre les génies universels. On lit son Monk, on a l’impression d’assister à une petite histoire provinciale entre be-bopers new-yorkais, avec bombardement de noms pour “spécialistes”... Quelques références à la peinture (Brauner) et au cinéma (Fellini) et le tour est joué : tout le monde peut croire que Monk est “le génie” de M. Buin, c’est tout.[1] ».

De toute façon, Bourgadier, vexé par ce qu’il lit de lui dans Nabe’s Dream, en 1991, se venge en faisant écrire le « Monk de Nabe » par Laurent de Wilde, dans sa nouvelle succursale chez Gallimard, L’Arpenteur.

En février 2011, dans la revue So Jazz, Nabe donne une interview sur Thelonious Monk, illustrée par un portrait du musicien (« Monk sur fond mauve ») réalisé par l’écrivain en 2008[2]. L’entretien est précédé d’un extrait de Au régal des vermines (pages 63 à 67 de l’anti-édition de 2012)[3].

En peinture, Nabe représente Monk depuis 1974.

Les Monk de Nabe à Lausanne, 2019

Citations

Nabe sur Monk

  • « Monk est peut-être la philosophie qui m’a le plus marqué. Tout mon développement psychologique, psychique, philosophique, esthétique, et je dirais même éthique, dépend, d’une façon ou d’une autre, totalement de sa musique. Depuis le jour où j’ai croisé son regard dans les coulisses de l’Olympia, je vis dans l’ombre de ce type. Je me suis laissé ombrager, je me suis laissé ombrer par cette espèce de bloc gelé, cette entité universelle du givre qui embrasse à la fois chez lui comportement, musique, pensée, présence. Pour un enfant qui voit Monk comme je l’ai vu, c’est exactement comme si sur moi s’était écroulé le poids d’une révélation d’ordre cosmique. » (Au régal des vermines, anti-édité, 2012 (1985), p. 62)
  • « Rictussant plus qu’il ne sourit, Monk me regarda et me serra la main ! Oui ! J’ai eu ma petite main de petit blanc futur écrivain antifrançais de langue française prise dans la poigne d’ours génial du plus grand pianiste de tous les temps ! » (« L’Olympia », Oui, p. 313)
  • « J’aimerais tourner autour de ce poème à la façon de Thelonious Monk, construisant un jour de 1964 tout son solo grâce à et malgré une note dont la corde venait de casser. Le pianiste ne joua plus qu’avec ce vide, comme s’il n’y avait plus que ce manque-là qui l’intéressait dans la musique, prêt à échanger tout ce qu’il savait contre ce qu’il venait de découvrir. » (« La note », Loin des fleurs, 1998, p. 25)
  • « Pour moi, son style a toujours été une évidence. Il est dans une logique qui fait peur. Chaque note est imprévisible, hésitante à force d'autorité, mais tout est clair. Et chaque accord trouvé sur place comme de l'or est un choc sonore, et je dirais même visuel. Vous succombez sous la beauté d'une telle lumière. » (So Jazz, février 2011)

Intégration littéraire

Portraits

Portraits de Monk sur le site de Marc-Édouard Nabe

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, Kamikaze, Éditions du Rocher, 2000, p. 2973.
  2. « Interview de Marc-Édouard Nabe », So Jazz, février 2011, pp. 21-22.
  3. « Thelonious Monk par Marc-Édouard Nabe », So Jazz, février 2011, pp. 19-21.