Ezra Pound

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Ezra Pound

Ezra Pound est un écrivain et poète né le 30 octobre 1885 à Hailey (États-Unis) et mort le 1er novembre 1972 à Venise (Italie).

Liens avec Marc-Édouard Nabe

En 1986, Marc-Édouard Nabe publie son premier texte sur Pound dans Zigzags. En 2003, dans son mensuel La Vérité, chaque numéro s’ouvre en guise d’éditorial sur un texte traduit d’Ezra Pound, plus précisément une de ses allocutions politiques à la radio mussolinienne dans les années 1940, lorsque le poète américain s’était exilé en Italie.

À noter : dans La Vérité n°3 (janvier 2004), Audrey Vernon, compagne de Nabe à l’époque, a écrit le récit de sa visite sur la tombe de Pound à Venise, « Sous la tombe d’Erza Pound ». De même, toujours dans La Vérité (numéro 2), Marco Dolcetta, autre contributeur, dont le père avait connu Ezra Pound en Italie, parle du grand poète exilé dans un article intitulé « Né grâce à Pound ».

Ezra Pound dans les rues de Venise, lisant Canto LXXXI, été 1967

Citations

Nabe sur Pound

  • « Comment la France n’a-t-elle pas honte de vivre dans une civilisation qui copie l’Amérique et qui n’en a pas les moyens ? Mystère... Il y a là une volonté certaine de s’avilir. L’Amérique c’est le refuge de ceux qui en ont marre d’être humains. C’est bien normal. Quand un Yankee a la chance de quitter ce berceau pourri du simulacre de civilisation, il n’est pas près d’y revenir. C’est la découverte soudain du délire tragique. Shakespeare contre Donald Duck, Daffy Duck, Duck Soup ! L’apothéose européenne des trésors salauds ! La richesse cosmique d’emblée ! La France, c’est l’Amérique !
Ezra Pound en a fait la triste expérience. Ezra Pound n’est pas un Américain ordinaire. Finalement tous ses malheurs ne sont pas venus de sa sympathie fasciste mais du crime de lèse-U.S.A. qui est : la déyankisation, et que les Américains ne pardonnent pas. On fait semblant de réhabiliter Pound aux États-Unis mais personne ne tolère au fond qu’il ait pu passer par l’Italie, l’Angleterre, la France, la Chine et la Grèce pour devenir Américain. Ce n’est pas demain qu’on donnera en exemple la démarche de Pound, ce gigantesque effort surhumain pour se frotter aux cultures réelles quand on est un plouc de l’Idaho.
Si Ezra Pound a trahi l’Amérique, ce n’est pas en travaillant pour “Muss”, mais en s’intéressant à Crevel, à Arnaud Daniel, Villon, Rémy de Gourmont, Ovide et Brancusi, Horace, Homère et Gaudier Brezska. Ça, c’est impardonnable : dissoudre son américanité dans la vraie culture européenne ! Quel péché !
Un Yankee tragique, c’est plus que ne peut en supporter le pays le plus vulgaire, inculte, sans mystique et hystérique. Car, Pound, le plus honorable des traîtres, a suffisamment payé pour avoir le droit de jardiner — magistralement — toutes nos plantations occidentales...
Ezra Pound, remontant vers nos plus hautes médiévalités, a montré une acuité et un amour impressionnants pour les tribulations du vers français : il a été le seul ici à bien saisir l’importance prosodique et métaphysique de ces entrechocs de flûtes à toasts, ces verre à verre que l’un après l’autre, les plus audacieux musiciens ont levé à la santé de la poésie. Et quand on songe qu’il a fait de même pour tout ce qui commençait sérieusement à s’oublier en Italie, comme dans les plus sombres recoins de la Grèce magique, jusqu’aux confins des sagesses jaunes, on est d’une part comme béat de sympathie, et ensuite furieux du sort dégueulasse qu’on s’est permis de faire subir à ce type si rare. Car anti-capitaliste, anti-impérialiste, anti-chrétien, mussolinien, Pound l’a été comme il a été vénitien, chinois, provençal, latin : afin de se désaméricaniser. » (« Ezra Pound et les siens », Zigzags, 1986, pp. 42-43) 

Intégration littéraire

Portraits

Portraits d’Ezra Pound sur le site de Marc-Édouard Nabe

Notes et références