Nicolas Gogol

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Nicolas Gogol

Nicolas Gogol est un écrivain, dramaturge et poète russe né le 20 mars 1809 à Poltava et mort le 4 mars 1852 à Moscou.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Statue de Gogol, Vevey, 2018

Gogol est avec Dostoïevski et Tolstoï le troisième écrivain russe préféré de Marc-Édouard Nabe. Des textes comme « Le manteau » ou « Le nez », outre leur puissance symbolique et leur écriture « sarcastico-noire » n’ont pu qu’enchanter l’auteur de K.-O. et autres contes et de L’Eunuque raide. La forme même qu’utilise souvent Gogol, à mi-chemin entre le long récit et le court roman, ainsi que la transposition dans le grandiose de la mesquinerie de ses personnages (voir Les Âmes Mortes), sont aussi présentes en filigranne dans l’entreprise nabienne des Porcs. Sans parler de la vie même de Gogol en tant qu’écrivain ayant brûlé une partie de son oeuvre, et qui a pendant un temps décidé d’arrêter d’écrire... C’est Patrick Besson, voyant Nabe « tourner Gogol » en 2006, qui s’inquiétait que son ami prenne cette direction à la fois mystique et hostile à la littérature même. D’apprendre que de nombreuses pages inédites (y compris sur Gogol) continuent de s’écouler de la plume de Nabe finira de le rassurer.

À noter : Comme il l’avait fait à Rome, en découvrant une statue imposante de Gogol dans les jardins de la Villa Borghèse, Marc-Édouard Nabe ne se rend jamais à Vevey sans s’incliner devant un monument dédié à Gogol et placé face au lac. Ainsi, l’écrivain rend hommage peut-être plus encore à la ville suisse qui n’a pas oublié que l’auteur russe avait fait chez elle un séjour productif (en 1836) qu’au créateur même de Tarass Boulba[1].

Nabe sur la statue de Gogol, Rome, 2008

Citations

  • « Je partis fouiner sur les quais. Salim me rejoignit. On remonta jusqu’à Hôtel de ville... C’est une des plus belles visions qui me restera de lui : lorsque nous avons fait les bouquinistes ensemble cet après-midi-là, Salim et moi, par un beau soleil. On est tombés sur un vendeur de Pléiades... Et on s’est acheté tous les deux la même de Gogol. Je marchandai les deux livres, rares et identiques. “Les Grecs sont pires que les Juifs !” me dit Salim.
Je revois ses grosses pattes de nounours tenir le tome des Œuvres complètes de Gogol en papier bible... Ça le passionnait à l’époque, Les Nouvelles pétersbourgeoises, Tarass Boulba, Les Âmes mortes, et la seconde partie des Âmes mortes que Gogol avait brûlée.
— Brûler un chef-d’œuvre, vous vous rendez compte ? me disait Salim en longeant la Seine... » (Les Porcs tome 1, 2017, pp. 427-428)
  • « Comment Gogol a eu l’idée de faire, il le dit lui-même, Les âmes mortes ? Il s’est aperçu à un moment donné en disant “en Russie, il n’y a pas plus d’âme vivante, il n’y a que des âmes mortes” et, à ce moment-là, il a eu cette idée géniale d’écrire ce livre, Les âmes mortes, dont d’ailleurs il a brûlé la moitié, comme vous savez. C’est aussi une manière d’essayer d’expliquer ce vide, cet ennui, alors à ce moment-là, qui s’est ressenti et que j’ai fait exprès qu’on puisse ressentir dans la non-écriture même du livre, qui est palpable dans la vie de tous les jours aujourd’hui et que j’ai décrit très précisément chez tous les gens que vous avez cités. Vous ne pouvez pas me dire que c’est moi qui apporte la mort dans une époque, les années 2000-2010, qui est extrêmement vivante, où Paris regorge de joie de vivre, d’instinct vital et de pulsivité merveilleusement attrayante, d’érotisme fou, de grandeur d’âme, de noblesse, de panache, de contact entre les gens, d’amour du prochain. » (Entretien avec Judith Bernard sur L’Homme qui arrêta d’écrire, arretsurimages.net, 30 novembre 2010)

Intégration littéraire

Portraits

Portraits de Gogol sur le site de Marc-Édouard Nabe

Notes et références

  1. « Au dehors, la nuit est tombée, Nabe regarde sa montre, il est 19 heures passées. “Ça vous dit, une fondue ? La meilleure de la région se trouve à Vevey, à quinze minutes en train.” Retour à la gare. C’est la course. Pas le temps pour les tickets. Nous sommes déjà en retard. En chemin, l’écrivain disserte dans les pas de ses « grands pairs », en longeant le lac Léman. Dostoïevski, Hugo, Morand… Gogol y a même une statue et Chaplin son musée. », in Amaury Brelet, « Censure, Zemmour, antisémitisme... Rencontre avec Marc-Édouard Nabe, l’écrivain le plus sulfureux de France (1/2) », Valeursactuelles.fr, 16 février 2020, lire : https://www.valeursactuelles.com/culture/censure-zemmour-antisemitisme-rencontre-avec-marc-edouard-nabe-lecrivain-le-plus-sulfureux-de-france-12-116116