Georges Bernanos

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Georges Bernanos

Georges Bernanos est un écrivain français né le 20 février 1888 à Paris et mort le 5 juillet 1948 à Neuilly-sur-Seine.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Passionné par l’art romanesque de Bernanos, mais aussi par l’honnêteté de ses positionnements successifs de pamphlétaire politique, Nabe a toujours choyé dans son panthéon de mystiques la figure de Bernanos. Après l’avoir évoqué dans L’Âge du Christ (1992), Marc-Édouard Nabe est invité le 9 juin 1998 par Hervé Claude, sur Forum Planète, pour parler de Bernanos à l’occasion des 50 ans de sa mort, en présence de Marcel Jullian, Jean Bothorel, Charles Mauron, et du fils même de l’écrivain, Jean-Loup Bernanos.[1].

Le 24 juillet 1998, Marc-Édouard Nabe prononce une conférence sur Bernanos, à Hammamet (en Tunisie où Bernanos avait achevé sa carrière), devant 24 personnes (texte repris dans Oui : Bernanos au Terminus).

Citations

Nabe sur Bernanos

  • « Lundi 6 mai 1985. — [...] Ça y est ! Je suis tombé dans Bernanos, “cette vieille énormité crevée” comme dit Dominique de Roux. Depuis quelque temps je tournais autour de façon insidieuse. Ça m’avait beaucoup touché qu’Artaud ait écrit une lettre à Bernanos que le vieux gardait en permanence dans son portefeuille. Et quel romancier ! Pâteux, sombre, sinistrement surnaturel (j’avais bien commencé La Joie avant que Le Désespéré ne la noie). Ses cannes tremperaient, l’une dans Barbey, l’autre dans Dostoïevski, que ça ne m’étonnerait pas. C’était le seul que Céline considérait de sa “famille” comme il le confie à Paraz. Fraternité de puissance ! Ça se sentait déjà dans l’article que Bernanos avait consacré au Voyage. Céline était bien trop égoïste pour écrire sur Bernanos (il n’écrivait sur personne), mais ils avaient une sacrée colère franco-cosmique en commun !
Il y a quelque chose d’oral chez Bernanos, ou plutôt de pas écrit. Rien à voir avec la langue parlée-repensée de Céline, mais le son de sa voix est si puissant (grâce au souffle que lui inspire Dieu) qu’on entend Bernanos avant de le lire. Bernanos n’est pas un styliste, c’est une voix et je crois bien qu’aujourd’hui un “écrivain” n’a pas le droit de n’être qu’un style : il lui faut parler. De grands livres qui parlent du temps et des hommes qui y souffrent. Je vais lire très attentivement ces grands hurlements de bouledogue vivisectionné par la bêtise des bien-pensants. » (Tohu-Bohu, 1993, pp. 1018-1019)
  • « Bernanos avait raison, mais il s’est trompé tout le temps ou, plus exactement, il ne s’attardait pas sur une erreur quand une autre l’attendait ! Jamais renégat, Bernanos est toujours juste lorsqu’une injustice le pousse à devenir hérétique à son propre camp. Royaliste dans les années 20, il devient antifranquiste dans les années 30 pour résister sans de Gaulle dans les années 40 et mourir en crachant sur la République. Beaucoup d’idéologues butés lui ont reproché ses “volte-face”, mais Bernanos n’a jamais volte-facé. Au contraire, il faisait face, il l’a assez proclamé. Face à son sentiment réel au moment précis où l’actualité lui arrivait en plein dessus. Vous connaissez peut-être l’anecdote du meuble prêt à tomber et qu’un jour dans un salon Bernanos l’infirme rattrape avec une habileté qui étonne tout le monde... “J’étais là, c’est tout.” dit-il. Oui, quand l’Honneur va pour se casser la gueule, Bernanos est là, c’est tout. C’est peut-être ce qu’il a de plus “moderne” pour ceux aujourd’hui qui aspirent encore un peu à être libres : son aptitude extraordinaire à ne pas “penser d’avance”. Malgré son trempage sincère dans les partis de droite monarchiste, et disons-le dans l’Action Française de sa jeunesse maurrassienne, il a toujours eu un dégoût pratiquant pour l’idéologie. Impossible de rallier inconditionnellement Bernanos à une ligne politique pré-établie. Armé de tous ses radars aux ondes contradictoires — et particulièrement de son antenne principale, la foi — il avance dans la chose qui se passe et ensuite il décide ce qu’il en pense. Ça n’a l’air de rien, mais bien maîtrisée cette technique toute naturelle fout en l’air deux siècles de capitalisme et de communisme ! » (« Bernanos au Terminus », Oui, 1998, pp. 362-363)

Intégration littéraire

Portraits

Portraits de Georges Bernanos sur le site de Marc-Édouard Nabe

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, « Bernanos contre le polyscope », Coups d’épée dans l’eau, Éditions du Rocher, 1999, pp. 473-478