Lester Young

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Lester Young

Lester Young est un jazzman américain né le 27 août 1909 à Woodville (États-Unis) et mort le 15 mars 1959 à New York (États-Unis).

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Baigné dans les solos de Lester Young depuis le berceau, les apprenant souvent par cœur, Marc-Édouard Nabe a toujours mis Lester Young au centre de son panthéon. Il l’évoque dans les quatre tomes de son journal intime (Nabe’s Dream, Tohu-Bohu, Inch’Allah et Kamikaze), en fait un grand portrait dans L’Âme de Billie Holiday, et le représente dans sa peinture depuis 1974.

Citations

Nabe sur Lester

  • « Lester Young n’est pas un musicien. Ce n’est même plus un ange, ni une divinité comme les autres. On a de la difficulté à lui mettre une chair. Il est l’air du ciel, celui qui nous fait respirer très haut, jusqu’au vertige. Lester est devenu un élément. Il y a le Feu, l’Eau, la Terre, l’Air et Lester, Lestair pour mieux dire. Petit, je me demandais comment on pouvait oser souffler dans un saxophone après Lester. Et pourtant c’est justement lui qui a permis à tous les autres de souffler. Lester n’a pas tout inventé. Il a donné au saxophone en général et à la musique en particulier le pouvoir d’évanouissement. Quand on écoute Lester Young on cherche avec sa tête un coussin imaginaire, on la décale, on la penche, on la jette en arrière, on sent flotter son cerveau dans sa boîte, comme un saxo dans son étui, on s’enferme dans ses épaules. La plus grande impression de ma vie fut de voir le film où Lester se lève avec son saxo penché et délivre le monde comme Jésus-Christ n’a jamais su le faire avec sa croix. Sans Lester nous serions en agonie jusqu’à la fin du monde. Avec Lester la fin du monde n’aura pas lieu. » (L’Âme de Billie Holiday, 1986, p. 95)
  • « Sans se presser, Lester Young se lève. Il tient sa corne d’or d’une façon oblique et laisse tomber sa tête sur son épaule. La Rythmique continue de dérouler son ruban de swing. Le Président semble ne pas jouer de la même trompe que celle du Faucon. Le son qu’il en fait naître rend la fumée encore plus brumeuse. Son premier chorus passe comme une caresse entre les néréides et les oréades. Le Faucon reste impassible. Le Géant doux enfonce des noires, droites comme des clous, dans un accord de passage artistiquement ouvré. Lester souffle là où ça fait mal. Alors, le coin anguleux d’un plan typiquement lesterien vient toucher le Haricot en plein front. Le Faucon accuse le coup. C’est sur les ponts, solidement construits en majeur, que le Président s’accorde les plus audacieuses acrobaties. Il a une façon bien à lui de tourner le dos au sol et de monter la cinquième marche du fa pour retomber sur un si bémol moelleux. » (« Les Titans », Jazzman n°14, mai 1996)

Intégration littéraire

Portraits


Portraits de Lester Young sur le site de Marc-Édouard Nabe

Notes et références