John Cowper Powys

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John Cowper Powys

John Cowper Powys est un écrivain né le 8 octobre 1872 à Shirley (Royaume-Uni) et mort le 17 juin 1963 à Blaenau Ffestiniog (Royaume-Uni).

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Dès 1976, Marc-Édouard Nabe découvre John Cowper Powys par hasard et se passionne pour lui. Il dévore au fur et à mesure de leur publication les quatre tomes des Enchantements de Glastonbury. En rencontrant Hélène en 1980, il lui insuffle sa passion powysienne, et John Cowper restera la figure tutélaire du couple. En 1986, dans Zigzags, Marc-Édouard Nabe publie une « Célébration de John Cowper Powys » :

« J’étais encore puceau dans j’ai découvert Powys. En passant devant le kiosque à journaux d’un petit village de campagne, sous la pluie, je vis cette photo bien trop célèbre maintenant du Gallois-Babouin dans son tweed, sur sa canne... Je suis resté dévoué sur place à cette allure. J’ai pensé qu’un type comme ça ne pouvait être qu’un de mes dieux.[1] » 

Nabe participera en 1988 à un dossier dans la revue Plein chant et écrira la préface du Dostoievski de Powys publié par Bartillat en 2001.

Seul film montrant John Cowper Powys répétant face caméra son intervention pour un débat avec Bertrand Russell portant sur le mariage, New York, 1929

Citations

Nabe sur Powys

  • « Pour aimer Powys, il faut avoir le sens cosmique de l’homme. Savoir s’extasier devant les choses, pas faire des concours de longueur de bites. Hemingway est content de lui, il bande mais ne jouit pas. Powys sait jouir de tout et par tout. Rien qu’en voyant ! Il a compris tout ce que la contemplation avait d’énergique. Il faut être une tornade de vie pour contempler le monde. La sainte contemplation extatique ne va pas sans l’embrasement du spectacle même qu’elle recouvre. Bientôt, le contemplatif prend feu de joie et l’enthousiasme incendie tout ce qui est beau.
À la fois jouir et se délivrer de tout, jouir pour pouvoir s’en délivrer. Tout ne vient à nous que pour nous en jouissions et que nous nous en débarrassions par l’extase... Je ne sais pas si Powys va jusque-là, mais pour moi l’extase est annihilante, elle est encore le meilleur moyen d’annuler le monde des souffrances et des plaisirs... Powys jouit du passé, et il est trop avide de passé pour se contenter du sien. Il lui faut celui des autres. Garguantua de souvenirs, il ingurgite des sommes astronomiques de temps révolu. Il s’enivre de ce qui n’est plus. Son vin n’est pas vieux. C’est la vieillesse même du monde. » (« Le barde du bonheur », Plein Chant n°42-43, automne 1988)
  • « Au début de cette dernière nuit, nous lisons quelques pages d’Apologie des sens. Hélène est powysienne dans son égoïsme et moi dans mon idolâtrie, mais tous les deux dans la sensuality. Le fer rouge de la famille, le remords et la primordialité des “petits moments de bonheur”, voilà le powysianisme indubitable de ma panthère ardennaise. Elle aussi aurait voulu n’être touchée par rien, elle aussi a cette passivité suave et surtout cet extraordinaire pouvoir médiumnique de contemplation. Comme tous les féminants, Powys a, à la place de l’intelligence un peu bêtasse du commun des mortels, la rustique et intuitive volonté d’extase qui est si présente chez Hélène... Et aussi cette sensualité sexuelle plus rare qu’on ne le croit et que l’on retrouve chez le “Old Friar John” sous la forme torturée d’un platonisme masochiste. Vivre avec Hélène c’est vivre avec un personnage de Powys ou plutôt avec tous les personnages de Powys, car les femmes chez Powys, qu’elles soient vieilles folles, jeunes vierges, fées cyniques, gouines sombres, victoriennes, faustines ou veuves, diffusent chacune une bonne part de la féminité de l’Amour ! » (Nabe’s Dream, 1991, pp. 78-79)
  • « Powys est, en 1946, l'auteur de plusieurs grands romans : A Glastonbury romance, Weymouth Sands, Maiden Castle. Sa puissance romanesque peut se permettre de rendre hommage au plus grand des roman­ciers. Ses éditeurs lui demandent d'écrire une Vie de Dostoïevski dans une collection de poche, mais Powys renonce à raconter la vie du grand Théodore. Il ne la connaît pas assez d'ailleurs. Il décide plutôt de dire ce que Dostoïevski lui a apporté à lui. Il le lit dans la traduction de Constance Garnett, que Powys adule, et qu'il considère justement, parce qu'elle traduit si bien Dostoïevski, comme le premier écrivain de son époque. Lui qui déclenchait des bagarres dans ses conférences, en parlant du père Karamazov comme étant le personnage qui ressemblerait le plus à Dieu, cet ogre qui trouve toutes les femmes désirables et que tous les fils rêvent d'assassiner, décide, une fois pour toutes, de dire le plai­sir littéraire qu'il a à penser sans cesse à Dostoïevski. » (« L’Athlète de la larme », préface à John Cowper Powys, Dostoïevski, 2001)

Intégration littéraire

Portraits

Portraits de Powys sur le site de Marc-Édouard Nabe

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, « Célébration de John Cowper Powys », Zigzags, Éditions Barrault, 1986, p. 15.