Émilie Frèche

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Émilie Frèche, 2015

Émilie Frèche est un écrivain et scénariste né le 12 avril 1976 à Paris.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Le 10 janvier 2014, Émilie Frèche réagit très négativement à l’entretien de Frédéric Taddeï avec Marc-Édouard Nabe, donnée quelques instants auparavant en marge du plateau où elle se trouve lors de l’émission Ce soir (ou jamais !). En effet, une fois l’écrivain parti, Frèche dit se sentir piégée, reprochant à Taddeï d’avoir invité « un antisémite » qui « n’a même plus d'éditeur ». Après l’émission, Frèche remerciera Taddeï de l’invitation, mais ce dernier lui rétorquera : « Moi, je ne vous remercie pas. Si lundi, j'ai un coup de fil de France Télévisions et que mon émission est sucrée, je saurai pourquoi.[1] »

Le 26 janvier, dans l’émission Le Supplément (Canal+), Frèche ajoute au sujet de Taddeï :

« Ce que je lui reproche, c’est quatre conditions concrètes. La première, de l’inviter sans nous prévenir, alors qu’on est informé de tous les autres invités. Deux, de lui accorder une interview en apparté qui va durer sept minutes, où on n’a pas les moyens de contrer ses arguments. Trois, de ne pas le présenter au public, de ne pas dire qui est Marc-Édouard Nabe, de ne pas parler d’Au régal des vermines, de ne pas dire sa situation et le fait qu’il n’a plus aucun éditeur, et que moi je sois obligée ensuite, au retour plateau, de devoir le dire. Et quatre, sur le fond très très grave de ce que dit Nabe, sur cette histoire de conspirationnisme qui serait finalement plus grave que l’antisémitisme. Et ça, c’est juste pas possible, parce que la théorie du complot, elle est au fondement même de l’antisémitisme. Donc il se fout de nous.[2] »

Le 19 août 2015, Émilie Frèche publie un roman, Un homme dangereux, grâce auquel on comprend mieux sa fixation négative sur Marc-Édouard Nabe. Un des meilleurs amis de son amant Benoît, qui n’est autre que Patrick Besson, est dépeint en personnage misogyne et antisémite. Cette relation amoureuse était évidemment ignorée aussi bien de Nabe que de Taddeï lors de l’émission du 10 janvier. Dans son roman, Frèche révèle qu’elle ne connaissait pas seulement Au régal des vermines, mais aussi le journal intime qui lui avait été offert par Besson :

« Je l’en ai remercié, puis Benoît a dit que lui, cette tombe lui rappelait une scène beaucoup plus triviale tirée d’un livre où l’auteur racontait comment au pied de ce Baiser il s’était fait branler par sa petite copine de l’époque, puis comment il se revoyait encore, des années après, éjaculer une colonne de foutre sans fin dans un ciel gris — oh, le gros prétentieux ! Il parlait du journal de Marc-Édouard Nabe qu’il m’avait offert la semaine précédente, parce que je lui avais dit que je ne voulais plus lire ce type. Nabe était un écrivain qui avait vomi son antisémitisme dans trop de ses livres et avec lequel je m’étais retrouvée, un an plus tôt, sur le plateau de Taddeï, dans une émission consacrée à l’interdiction du spectacle de Dieudonné pour incitation à la haine raciale. Malheureusement, personne ne m’avait prévenue de sa présence ni permis de débattre avec lui, ce que j’avais beaucoup regretté car, sans contradicteur, cet esprit malin avait réussi, par une simple pirouette lexico-logique, à balayer l’antisémitisme de Dieudonné sans même avoir à le minimiser ou à le nier, ce qui lui aurait valu d’être vilipendé pour cela, mais en affirmant que ce qui était beaucoup plus grave aujourd’hui, c’était le conspirationnisme. Il entendait par là le travail effectué par certains pour saper la vérité de faits historiques avérés, comme si ceux qui niaient l’existence des chambres à gaz n’étaient pas avant tout animés par la haine des juifs... Et cette haine que l’écrivain avait exprimée noir sur blanc dans son œuvre, Taddeï n’avait pas cru bon de lui demander s’il l’éprouvait toujours. Je n’avais pas compris ce silence. Cette désinformation par omission des spectateurs, car ils étaient deux millions et demi ce soir-là devant leur poste, et combien parmi eux savaient vraiment qui était Marc-Édouard Nabe ? Connaissaient ce qu’il avait écrit dans Au régal des vermines ? Ma langue brûlait de le rappeler, mais je n’avais pas pu prendre la parole, Taddeï s’étant subitement levé et nous ayant tous abandonnés, nous ses huit invités, pour aller interviewer Nabe dans un coin reculé du plateau, là où, de fait, la distance nous musellerait si bien que, sous nos yeux médusés, cet auteur qui malgré sa plume n’arrivait même plus à trouver d’éditeur tant ce qu’il avait écrit sur les juifs, les Noirs et les homosexuels était abject, avait réussi l’hallucinant exploit d’incarner, en direct et devant des millions de Français, une sorte de ministère moral qui pouvait dire si, oui ou non, le spectacle de Dieudonné pouvait légitimement être interdit sur la base de ce délit. Cette émission m’était alors apparue comme une énorme opération de blanchissement de l’écrivain sur le dos de l’humoriste et de sa tête pensante Alain Soral, avec qui j’avais pourtant vu Nabe, dix ans plus tôt, traîner tard le soir, à La Closerie des Lilas. Pourquoi Taddeï faisait-il un tel cadeau à ce type-là ? Non pas celui de l’inviter — il avait reçu bien pire sur son plateau — mais de lui offrir un tête-à-tête qui nous privait de le confronter à ses vieux démons ? J’avais beau observer le visage poudré de l’écrivain dans l’écran de contrôle qui se trouvait à mes pieds, quelque chose m’échappait dans ce dispositif, et lorsque Taddeï avait repris sa place parmi nous, je n’avais résisté à l’envie de lui demander quelle était sa responsabilité dans le fait d’inviter depuis dix ans, et dans ces conditions-là, des antisémites notoires. Le journaliste m’avait alors répondu que Nabe n’avait jamais été condamné — comme si un million de procès lui étaient déjà tombés dessus ! — mais il s’était bien gardé de me révéler, en direct sur cette chaîne du service public, que l’écrivain était aussi, et peut-être surtout, le parrain de son enfant.[3] »

Dans ce passage, il est clair que Frèche évoquant directement Au régal des vermines ne l’a pas lu sauf les citations tronquées et réécrites proférées par Gérard Miller en octobre 2006, face à l’écrivain, dans l’émission de Laurent Ruquier, On a tout essayé. Par ailleurs, Frèche répète que Nabe s’auto-édite par contrainte, alors qu’il s’agit d’un choix : après avoir été viré en 2005 par la nouvelle direction des Éditions du Rocher, suite à la vente par Jean-Paul Bertrand, Nabe a été approché par d’autres éditeurs, dont certains, comme Léo Scheer ou Dominique Gaultier, ont pu publier des textes (inédits ou non), mais il a refusé de fixer son dévolu sur tel éditeur ou tel autre, préférant concevoir et réaliser une auto-édition en secret... L’anti-édition, née en 2010, est donc le choix déterminé de celui qui possède, depuis 2008, les droits de ses anciens livres. Enfin, Frèche déplore avoir été empêchée de répondre directement à Nabe, même si elle a pu quand même le faire, sur le plateau, en l’absence de Nabe, puis dans Le supplément (Canal+) et, enfin, dans son livre. D’ailleurs, toujours dans Un homme dangereux, Frêche évoque L’Enculé publié en 2011 : « il avait traité Anne Sinclair de grande gueule de sioniste de gauche caviar et cela n’avait choqué personne[4] ». Il s’agit en réalité d’un extrait déjà mis en avant par Marc Weitzmann dans Le Monde des Livres, dans un article daté du 17 novembre 2011, où il se disait choqué par la bienveillance de la critique à l’égard de Nabe[5]. Weizmann et Frèche ne mentionnent pas non plus que le narrateur du livre est Dominique Strauss-Kahn, ni que Nabe est absent du roman. On peut donc en conclure qu’Émilie Frèche n’a jamais vraiment lu Marc-Édouard Nabe.

Le 20 août 2015, Marc-Édouard Nabe publie Patience 2, sur les attentats de janvier 2015, et fait allusion à Frèche et à sa réaction dans Ce soir (ou jamais !), dans un dialogue avec Patrick Besson, qui par ses confidences tardives confirme la thèse d’une Frèche cherchant à se venger de son échec amoureux avec Besson sur Marc-Édouard Nabe lors de l’émission de Taddeï postérieure d’à peine six mois à son aventure (on est loin des raisons anti-antisémitiques qu’elle a mises en avant) :

« Besson me raconta aussi, dans un café en face du cinéma Mac Mahon, qu’il la connaissait bien, la Jeannette Bougrab !...
— Oui, on a un peu fricoté ensemble, mais je ne l’ai pas baisée... me dit Patrick.
Comme je souriais, il se justifia : “Elle a quand même de gros nichons.”
— Tu aimes les gros nichons maintenant ?
— Chez les Arabes, seulement. Chez les Juives, c’est vrai que je préfère les plates... Émilie Frèche, par exemple...
— Quoi ? Tu connais aussi Émilie Frèche, cette folle qui m’a agressé chez Taddeï ?
Patrick m’avoua alors qu’après la visite qu’il me fit à Aix-en-Provence en 2013 pour voir mon exposition de peintures, il avait promis à cette connasse de Frèche d’aller la baiser dans sa maison d’Arles... À son appel, la romancière la plus nulle du monde devait venir le chercher en voiture à la gare... Elle l’attend toujours, son appel !
— Au dernier moment, j’ai pas pu...
— Je te comprends, elle est hideuse...
Ça ne pouvait quand même pas être que pour leur bêtise et leur physique que ce pervers de Besson fréquentait de tels thons cons...[6] » 

Depuis le 1er octobre 2018, la fiche Wikipédia d’Émilie Frèche indique qu’elle « a trois garçons d'une précédente liaison avec l'écrivain Patrick Besson dont les prénoms sont choisis en l'honneur de ses héros de littérature favoris. » Encore une « fakenews » de Wikipédia. Qu’attend Émilie Frèche pour la faire corriger ? Pas facile, n’est-ce pas ?...

Intégration littéraire

Notes et références

  1. David Doucet, « Frédéric Taddeï : Ce soir ou plus jamais ? », Les Inrockuptibles, 27 février 2014, lire : https://www.lesinrocks.com/2014/02/27/actualite/actualite/taddei-le-spectacle-des-idees/
  2. Le Supplément, Canal+, 26 janvier 2014.
  3. Émilie Frèche, Un homme dangereux, Stock, 2015, pp. 164-167.
  4. Émilie Frèche, Un homme dangereux, Stock, 2015, p. 168.
  5. Marc Weitzmann, « Les bienveillants », Le Monde, 17 novembre 2011
  6. Marc-Édouard Nabe, Patience 2, anti-édition, 2015, p. 22.