William Shakespeare

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William Shakespeare

William Shakespeare est un dramaturge et poète anglais né le 26 avril 1564 à Stratford-upon-Avon Warwickshire et mort le 23 avril 1616 dans la même ville.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

En 1986, Marc-Édouard Nabe publie un texte sur Shakespeare, « Shakespeare pour la plupart », dans Zigzags[1].

En 2010, dans L’Homme qui arrêta d’écrire, pour traiter la partie théâtrale du roman, Nabe remet en scène une adaptation « moderniste » de Hamlet par Georges Lavaudant[2]. En 2014, pour son retour dans L’Infini, de Philippe Sollers, Nabe publie la suite de « Mon meilleur ami », « L’Eunuque raide », qui est entres autres une variation de la scène du cimetière, toujours dans Hamlet (Acte V scène I).

Citations

Nabe sur Shakespeare

  • « Vous rendez-vous compte de la vibration que peut dégager dans une pièce le gros volume de œuvres complètes de William Shakespeare ?
L’univers de Shakespeare enfermé dans cette brique, ce feuilleté luxueux qu’il suffit d’ouvrir pour laisser s’échapper tant d’hallalis de rois blessés, de vestiges de fées, de flots de sang qui gicleraient sur vos rideaux.
Des forêts entières d’arbres fous, des cavaleries complètes, des sorcières furieuses, des fillettes évanouies, des cadavres de spectres, des châteaux et des cavernes, des soucis et des sourires, des dilemmes atroces, des injures splendides, de grotesques polkas lutines et des ritournelles amères ! Voilà Shakespeare !
Shakespeare a gâché ma vie. Il a fallu qu’en plus de ma propre lourdeur, je supporte les tonnes de plomb qu’il fait peser sur mes minuscules épaules. Shakespeare, c’est le piano grand-queue. C’est le clavier infini. Un instrument au registre inépuisable. Un Steinway cosmique, ni plus ni moins. Il faudrait prendre quelques biberons, apprendre vite à lire, même pas à marcher, et plonger tout de suite dans Shakespeare jusqu’à la fin de ses jours. C’est peut-être un de mes regrets précoces — pour ne pas dire prémonitoires — que de savoir que je n’aurais pas assez de ma vie pour connaître convenablement tout Shakespeare, que je mourrai sans m’être totalement incrusté de toutes les nuances des grandes tirades, sans avoir achevé mes forages insensés dans les personnages, sans avoir permis à tous les sonnets de provoquer à chaque lecture une crise de larmes, de transes et de bave d’une heure et demie. » (« Shakespeare pour la plupart », Zigzags, 1986, p. 87)
  • « La salle se rallume. Ce n’était pas Hamlet, mais un “songe” de Hamlet : c’est écrit sur le programme... Songe creux, alors... “Une rêverie théâtrale”... En effet : on croit rêver tellement ce n’est que très vaguement inspiré de la pièce... C’est “d’après Shakespeare” ? C’est plutôt “d’avant Shakespeare” qu’il faudrait dire, tant c’est représenté comme si Shakespeare n’avait pas existé, comme s’il n’avait pas écrit Hamlet. En vérité, ils ont tous eu la flemme de représenter Hamlet, ce sont des paresseux du texte... Voilà pourquoi ils s’agitaient dans tous les sens. On reconnaît un paresseux à ce qu’il n’arrête pas de bouger pour rien. Enfin, Shakespeare a déjà tellement supporté... Des Roméo et Juliette hip-hop, un Othello beur, un Hamlet Cabaret avec des spectateurs sur scène, un cheval broutant le plateau, une Ophélie hôtesse de l’air, et aucun acteur qui n’est le personnage, exprès... On s’aperçoit que l’“événement” de ce soir a été filmé par Arte et retransmis sur France Culture en direct, je vois des lecteurs de Télérama qui regagnent la sortie en moutons qu’on vient de faire paître et que leur berger pousserait gentiment hors du pré... » (L’Homme qui arrêta d’écrire, 2010, pp. 419-420)

Intégration littéraire

Portraits

Portraits de Shakespeare sur le site de Marc-Édouard Nabe

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, « Shakespeare pour la plupart », Zigzags, Éditions Barrault, 1986, pp. 87-91.
  2. Marc-Édouard Nabe, L’Homme qui arrêta d’écrire, anti-édité, 2010, pp. 414-420.