Jaco Pastorius

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Jaco Pastorius

John Francis Anthony Pastorius III, dit Jaco Pastorius, est un bassiste de jazz américain, né le 1er décembre 1951 à Norristown (États-Unis) et mort le 21 septembre 1987 à Fort Lauderdale (États-Unis).

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Marc-Édouard Nabe a vu en juillet 1983 dans une « jam » à Nice, où plein de musiciens se succédaient (dont Zanini et Rilhac), Jaco Pastorius. Mais c’est plus tard qu’il s’intéressera à ce bassiste électrique unique. À l’occasion des 20 ans de la mort de Pastorius, Nabe publie en septembre 2007 dans Jazzman un article intitulé « Pastorius à mort » :

« Quelqu’un frappe à la porte du Paradis pour qu’on le laisse sortir. Il s’ennuie trop là-haut depuis vingt ans. Il ne se passe pas grand chose chez les anges assoupis sur leurs nuages. Chez les vivants, il s’en passe encore moins, mais Jaco Pastorius — car c’est de lui qu’il s’agit — s’obstine à vouloir revenir jouer ici-bas. Jouer de la basse, bien sûr, mais aussi du piano, de la batterie, chanter, arranger, mélanger des rythmes, inventer de nouvelles mélodies, travailler son son...[1] »

Citations

Nabe sur Pastorius

  • « On dirait qu’il n’a toujours pas accepté d’être mort à l’âge de trente-cinq ans. Moi non plus. Plus je le vois en archives, jouant, riant, grimaçant, s’agitant, plus il me manque ; et quand je ne le vois pas pendant deux jours, il me manque tellement que je préfère le revoir, quitte à ce qu’il me manque encore plus. Ah ! C’est compliqué de vivre avec Pastorius sans lui ! Quand il bondissait de joie d’un côté à l’autre de la scène, torse nu avec un bandana tenant ses longs cheveux, Pastorius était beau comme Tarzan ou comme Cochise. C’était une star, mais pas pour sa célébrité. Pour quelque chose qui n’a plus cours aujourd’hui : la virtuosité. Plus personne n’est bluffé par un artiste qui sait tout faire ; désormais ce sont les bras cassés qui recueillent tous les suffrages. » (« Pastorius à mort », Jazzman n°138, septembre 2007)
  • « Comme il était très jeune, certains se moquaient de la mégalomanie de Jaco qui s’intronisait lui-même « le plus grand bassiste du monde ». Et c’était vrai ! La basse électrique n’existait pas vraiment avant lui ; et après lui, c’est une série de déluges, quoi qu’on en dise. » (« Pastorius à mort », Jazzman n°138, septembre 2007)
  • « Il est d’une justesse parfaite. Les autres sonnent toujours un peu faux, dans les aigus comme dans les graves. Pastorius a les plus beaux graves qui soient, le vibrato est d’un velouté ! Un son plein, clair et propre, qui échappe à la vulgarité noisy de la guitare basse tant exploitée par les rockeurs. Et les harmoniques, il fallait y penser. Il appelait ça des “accords d’Alfred Hitchcock” » (« Pastorius à mort », Jazzman n°138, septembre 2007)
  • « Sa vieille Fender 62 marron ressemble à une palette. Palette de possibilités ! On dirait également un boomerang, surtout quand il la jette en l‘air. Il enverrait sa basse sur le public qu‘elle lui reviendrait immédiatement dans les mains. » (« Pastorius à mort », Jazzman n°138, septembre 2007)
  • « Quelquefois, Jaco était sexy comme un pirate des Caraïbes ; d‘autres fois, il faisait exprès de s‘habiller en plouc : il portait le jean comme un paysan, pas comme un hippie. Il ne lui manquait que les sabots. Avec son béret jusqu‘aux sourcils, son petit gilet étriqué, sa cravate de balourd et son pantalon bien remonté jusqu‘au thorax, on aurait dit Bourvil ! Un Bourvil punk ! » (« Pastorius à mort », Jazzman n°138, septembre 2007)
  • « Un gros videur de mes deux frappe une sorte de clodo arrogant, insultant, sale, ivre qui voulait absolument entrer dans sa boîte de merde. La brute pas physionomiste n‘a pas reconnu Jaco Pastorius et l‘a tabassé jusqu‘au coma. Pendant dix jours, l‘une des plus grandes énergies de tous les temps s‘est accrochée à la vie qu‘elle électrisait tant. Puis, le 21, on a débranché Jaco comme lui-même, après la fin d‘un morceau, revenait sur scène appuyer sur sa pédale de boucle pour l‘arrêter. Il paraît que pendant trois heures, son cœur a continué de battre. Chut ! Ecoutez... Il me semble l‘entendre, il pulse encore et toujours. » (« Pastorius à mort », Jazzman n°138, septembre 2007)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, « Pastorius à mort », Jazzman n°138, septembre 2007.