Thierry Lévy

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Thierry Lévy

Thierry Lévy est un avocat né le 13 janvier 1945 à Nice et mort le 30 janvier 2017 à Paris.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Quelques jours après que la Licra a annoncé son intention de poursuivre Marc-Édouard Nabe en justice, pour son passage le 15 février 1985 dans l’émission Apostrophes, Thierry Lévy se propose de le défendre gratuitement. Soutien que Nabe doit au fait que l’avocat fut le fils de Paul Lévy, qui avait lui-même soutenu Louis-Ferdinand Céline après la Seconde Guerre mondiale[1]. Jusqu’en février 1989, Thierry Lévy sera l’avocat de Nabe contre la Licra, obtenant l’abandon de la procédure après quatre ans.

En 2017, dans le premier tome des Porcs, Nabe évoque Lévy, en racontant en détail son débat avec Dieudonné, le 8 mars 2010, dans l’émission de Frédéric Taddeï, Ce soir (ou jamais !), où l’avocat aurait menacé l’humoriste, lui promettant des « coups »[2]. Dans ce passage télévisé, Thierry Lévy avait compris que Dieudonné défendait une liberté d’expression qu’il déniait aux autres, n’hésitant pas à intenter lui-même des procès en diffamation. La virulence de la réponse de Thierry Lévy intervient après que Dieudonné l’a traité de « malhonnête » :

Thierry Lévy : Bruno Gaccio et Dieudonné ont écrit ensemble, pas tout à fait ensemble, l’un à côté de l’autre, un livre, dont le titre est Peut-on tout dire ?. La réponse apportée, notamment par Dieudonné, est de dire « Oui, on peut tout dire ». Mais ça n’est pas vrai ! Il ne le pense pas. Il ne le pense pas et il ne le pratique pas. Vous prétendez jouir d’une liberté d’expression totale mais vous ne l’acceptez pas chez les autres. Vous avez fait des procès, à plusieurs personnes. Et quand vous faites un procès, vous êtes en train de dire au tribunal : « Condamnez cet abus ! ». Et vous-même, quand vous usez de votre liberté...
Dieudonné : Je peux répondre ?
T.L. : Je n’ai pas terminé.
D. : D’accord.
T.L.: Quand vous usez de votre liberté, vous en usez d’une manière qui démontre que vous n’avez pas du tout de considération pour la liberté que vous exploitez. Vous dites que l’anti-racisme a été instrumentalisé, mais regardez ce que vous faites dans vos spectacles. Vous prenez des sujets, vous prenez des personnages, vous faites venir des gens comme Faurisson, qui ne sont pas des humoristes, vous leur donnez la parole pas du tout par hasard, tout ça est préparé et organisé. Et si vous, vous faites une provocation, vous invitez des gens, Faurisson, qui eux ne sont pas du tout des humoristes et des provocateurs, et qui se servent de vous, qui vous instrumentalisent pour exploiter leurs idées politiques. Si bien que vous n’êtes plus du tout un humoriste, vous êtes l’agent d’une cause politique, que vous avez le droit de défendre, que vous défendez d’ailleurs selon moi très mal, mais que vous avez parfaitement le droit de défendre. Mais ne vous réfugiez pas derrière une liberté d’expression qu’au fond, vous ne respectez pas.
D. : Je trouve le procédé assez malhonnête, je vous le dis.
T.L. : Vous employez des mots que vous allez regretter dans un instant. Vous vouliez la paix, on peut en sortir très facilement. Vous savez, il y a une série : il y a l’injure, et après l’injure, il y a la loi, et après la loi, il y a les coups. Et vous le savez. Donc évitez l’injure, évitez l’insulte, et vous éviterez la loi et les coups.

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Sur Europe 1, dans l’émission Regarde les hommes changer, diffusée le 16 janvier 2008, Frédéric Taddeï interrogeait Thierry Lévy sur Dieudonné et Louis-Ferdinand Céline :
    Frédéric Taddeï : Je me suis souvenu, je crois que vous le racontez dans Lévy oblige d’ailleurs, que votre père, Paul Lévy, qui dirigeait le journal Aux Écoutes, à son retour du Danemark, a donné du travail à Louis-Ferdinand Céline, accusé d’avoir écrit de terribles pamphlets antisémites. Personne ne voulait plus entendre parler de lui en France après la guerre, et le seul qui lui a donné du travail, c’est votre père dites-vous.
    Thierry Lévy : Oui, je dois beaucoup à cet homme.
    F.T. : Vous parlez de votre père, là, pas de Louis-Ferdinand Céline.
    T.L. : Je parle de mon père. Je dois aussi beaucoup à Céline, que je considère comme un des plus grands écrivains français, et je pense que mon père était de cette opinion-là. S’il a fait ce geste, que d’autres n’avaient pas fait, et que les Juifs n’auraient pas fait facilement, ce n’est pas seulement parce qu’il avait le sentiment que c’était bien d’aider quelqu’un qui était seul, mais aussi parce qu’il aimait l’écrivain, il adorait Céline. Il avait l’idée qu’un écrivain de cette taille, de cette importance, ne pouvait pas disparaître, et doit être aidé.
  2. Marc-Édouard Nabe, Chapitre CCXCIII « Gaccio et Dieudo », Les Porcs tome 1, anti-édité, 2017, pp. 907-913.