Raymond Roussel

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Raymond Roussel

Raymond Roussel est un écrivain né le 20 janvier 1877 à Paris et à mort le 14 juillet 1933 à Palerme (Italie).

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Marc-Édouard Nabe découvre l’œuvre de Raymond Roussel à la fin des années 1970. Il est considéré par l’auteur d’Au régal des vermines comme l’un des deux-trois écrivains qui le font le plus rire. La référence à Roussel sera présente dans plusieurs de ses livres. Le 20 décembre 2006, il donne une conférence dans une école à Pikine, banlieue pauvre de Dakar (Sénégal), sur le livre de Roussel, Impressions d’Afrique, Afrique dans laquelle Roussel n’est jamais venu.

La relation de Nabe à Roussel a été analysée en 2011 dans une étude de Rafael Goldoni, « Nabe et Roussel ».

En 2018, le lecteur (et auteur) Sebastien Lamarre, dans une des vidéos de sa chaîne YouTube « Empreintes à la lettre », fait allusion à la passion roussellienne de Nabe qu’apparemment il lui a transmise.

Citations

Nabe sur Roussel

  • « Lundi 18 juillet [1983]. — [...] Tout le monde ne peut pas être Raymond Roussel, c’est-à-dire une machine à maîtriser horaires, lieux, ambiances, élans, goûts, besoins dans l’élégance de la virtuosité et de l’antipathie. » (Nabe’s Dream, 1991, p. 44)
  • « Quant à Roussel, il est resté héroïquement fasciné par un classicisme, mais un classicisme imaginaire, délirant, et une gloire “à la Hugo”, abstraite. Roussel, qui a tenu en échec trois générations d’emmerdeurs, surréalistes, nouveaux romanciers, structuralistes... Roussel, le plus riche et le plus drôle des avant-gardistes irrécupérables, maniaque, pas foufou : fou. Les œuvres de Gertrude Stein et de Raymond Roussel ne sont pas des expériences sur le langage, ce sont des extases de la littérature. Ils sont tous deux allés aussi loin que possible, Joyce squattant l’impossible (il n’est pas français) avec son camion de mots-valises en panne : Finnegans Wake. » (« Gertrude et Raymond », L’Office de la Couture et de la Mode de Paris n°756, juin 1990, repris dans Oui, 1998, p. 138)
  • « Roussel est un pèlerin de la littérature de Loti. Il s’est rendu partout où Loti est allé pour retirer de ses voyages, racontés précisément dans son journal intime, matière à des “romans” qu’a lus Roussel, lui qui se refusait, dans les siens, l’expérience de la réalité ! S’il avait pu, ce grand lecteur de Jules Verne serait allé sur la lune pour communier sur le lieu même de la littérature ! En camping-fusée ! Je l’imagine très bien, dans sa combinaison spatiale, avec sa moustache en apesanteur ! Voilà une photo qui nous manque dans l’extraordinaire masse de documents retrouvés récemment dans ces neuf malles bourrées à bloc de manuscrits et de papiers découvertes dans un garde-meuble, cinquante ans après la mort de Roussel ! Je considère ce coup de théâtre — car c’en est un — comme l’événement littéraire de l’année. Des brouillons de Locus Solus, des lettres, des papiers et des photos de toutes sortes et puis ces deux énormes inédits : la pièce de théâtre (400 personnages) La Seine et le roman en vingt mille alexandrins Claude et Luce qui pousse à l’épopée la balade “banale” d’un couple d’amoureux à la Peynet dans un Paris comme on ne l’a jamais décrit. Je bous d’impatience de lire ça ! Grâce à ces milliers de pages nouvelles, on va bientôt s’apercevoir que Roussel n’est pas du tout le Roussel des critiques des années soixante plaquant leur stupide structuralisme dessus ! Tout est à refaire ! À la poubelle les Butor, Leiris, Ferry, Foucault... Magnifique revanche de l’artiste sur sa postérité. Unique exemple de résurrection littéraire. D’habitude, quand on trouve des textes inédits, l’auteur garde son statut établi par la critique. Ici, les nouvelles pièces au dossier Roussel annulent l’interprétation posthume officielle, comme si, en ouvrant la tombe, le cadavre sautait au visage en pleurs de la critique. Un diable ! » (« L’après-dernier », Coups d’épée dans l’eau, 1999, pp. 199-200)

Intégration littéraire

Portraits

Portraits de Raymond Roussel sur le site de Marc-Édouard Nabe

Notes et références