L'Homme qui arrêta d'écrire

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Couverture de L’Homme qui arrêta d’écrire, 2010

L’Homme qui arrêta d’écrire est un roman de Marc-Édouard Nabe publié en 2010. C'est le vingt-huitième livre de l'écrivain et son premier livre auto-édité, lançant ainsi son concept d'« anti-édition ».

Résumé

Le livre raconte les six jours d'un écrivain qui arrête d'écrire après avoir été viré par son éditeur. Il est pris en main par Jean-Philippe Bouchard, blogueur, qui lui fait découvrir les années 2000. Le roman rend compte du Paris de l'époque découvert par les yeux de l'ex-écrivain quinquagénaire. Il fréquente des univers qui sont autant de thèmes développés dans le livre : le monde littéraire, celui de la mode, de la téléréalité, d’Internet, des séries télévisées, des magasins branchés, de l’art contemporain, du conspirationnisme, etc.

L’Homme qui arrêta d’écrire est écrit dans ce que Nabe appelle une « sous-écriture », pour que le narrateur soit crédible dans le rôle de celui qui a arrêté d’écrire. Voilà pourquoi le langage du roman est une sorte de mélange entre l’oral et le pensé, sans beaucoup d’interjections, avec une ponctuation adaptée, et tout au présent. On remarquera que pour faire bien entrer le lecteur dans la tête du narrateur qui n’écrit pas, le roman ne se présente pas divisé en chapitres. La semaine vécue, plus que narrée de l’ex-écrivain, court de centaines de pages en centaines de pages jusqu’à une fin qui a été remarquée comme totalement ouverte sur un avenir lui aussi tout à fait dantesque.

En effet, la structure du livre reprend exactement celle de la Divine Comédie de Dante, comme Joyce avait tissé son Ulysse sur le canevas de l’Odyssée d’Homère. Les lieux et les personnages du roman ont de précises correspondances avec ceux du poème de Dante. Par exemple, Virgile est Jean-Phi, et Béatrice est la fan Emma Pasquier. La transposition contemporaine des trois parties de Dante (L’Enfer, le Purgatoire et le Paradis) a été repérée par des lecteurs de Nabe (Rafaël Goldoni[1], Laurent James, « Petit Jean »[2]), qui ont produit des études approfondies, avant d'être dévoilée aux critiques littéraires.

Bien que basé sur des éléments autobiographiques bien sûr, la particularité de L’Homme qui arrêta d’écrire est que tout est inventé, y compris les scènes avec des personnages réels. Ceux-ci ont pour critère que leurs noms sont écorchés (souvent d’une lettre) au contraire de ceux des morts qui ont leur orthographe intacte et pas par crainte judiciaire mais pour des raisons logiques, puisque tous les personnages « vivants » dans le roman sont en vérité morts comme ceux qui apparaissent dans la Divine comédie.

Incipit

Bon, ben voilà, ça y est, c’est fait. J’ai arrêté d’écrire. J’ai passé le week-end à hésiter. J’ai décidé d’arrêter lundi. On est lundi. Je viens d’arrêter d’écrire. Arrêter d’écrire c’est un peu comme arrêter de fumer, il faut choisir un jour et s’y tenir. Ça faisait plus de vingt ans que j’étais écrivain, depuis ce matin, je ne le suis plus... Pour l’instant, ça va. Je vais faire mon café. En passant devant mon ordinateur, je l’ouvre machinalement. Il fait Gling ! quand on l’allume, comme une épée qu’on dégaine, mais ce matin, ce bruit sonne faux. Si l’écriture est un duel, je l’ai perdu. Depuis toujours, le bruit de l’ordinateur allait de pair avec celui de ma cafetière italienne, désormais je n’entendrai plus qu’un bruit sur deux.
Je sors ma confiture du frigo, je prépare mes tartines. J’ai reçu la lettre vendredi. C’est fou comme une petite lettre de rien du tout a pu me décider, en soi elle est quelconque cette lettre, mais elle aura été déterminante pour me faire basculer. C’est calme dans ma tête, pourtant je suis conscient de l’acte terrible que je suis en train d’accomplir. Enfin, terrible, façon de parler.
Arrêter d’écrire, quand on a été fabriqué pour ça... Une sorte de péché, j’imagine. Ça n’a pas été une décision facile, mais je crois que c’est la seule qui s’impose, j’ai beaucoup réfléchi. Faire encore un livre ? Pourquoi ? Pour qui ? Pour moi ? Je ne suis pas assez égoïste. Pour les autres ? Ils n’en ont plus rien à foutre de la littérature en général et de la mienne en particulier. C’est fini, tout ça. Pas mauvaise cette confiture de framboises. Se taire, c’est ce à quoi devrait arriver tous les écrivains en cette épouvantable début de siècle. Finalement je remercie Galodet de m’avoir envoyé cette lettre : « Monsieur, j’ai le regret de vous annoncer, etc. »
Viré. Plus d’éditeur. C’est pourtant une chose très banale dans le monde de l’édition. Un épisode parmi d’autres au milieu de la vie d’un écrivain. Seulement moi, j’ai sauté sur l’occasion, prisonnier depuis longtemps qui profite d’un moment d’inattention du gardien pour se sauver enfin. Deux chemins possibles s’ouvraient à moi, comme un embranchement dans une forêt : ou bien je me lançais dans un nouveau voyage à la recherche d’un autre éditeur, ou bien j’entrais dans la voie du silence. Finie, la comédie. Peut-être ai-je compris que je ne trouverai pas d’autre éditeur. C’est déjà un miracle qu’on m’ait publié pendant si longtemps. La lettre, je ne l’ai pas volée. Non seulement j’ai fait chier tout le monde pendant vingt ans, mais en plus je ne rapportais rien. « Le gouffre », on m’appelait. Il fallait bien le combler, d’une bonne motte de terre. C’est Galodet qui s’en est chargé. Il ne reste plus qu’à écrire sur ma tombe : Fous-nous la paix ! Parfaite épitaphe.
Il est seulement neuf heures et je m’ennuie déjà. Je retourne me coucher, impossible de me rendormir. Je me relève, je me refais un café. Quand j’étais écrivain, je n’en buvais qu’un et je me mettais tout de suite au travail. Drôle de goût le deuxième café. Voilà ma première découverte : pour un non-écrivain, un deuxième café n’a pas le même goût que le premier. C’était la première fois que j’en prenais deux fois.
Une douche tout de suite, ou pas ? Avant, il m’arrivait de rester dans mon peignoir majestueux et d’écrire comme un fou sans même voir la lumière du jour. Je remettais à plus tard le plaisir de me laver, de me laver aussi un peu de l’écriture. Là je regarde dans la glace mon corps dodu de quinquagénaire en arrêt d’écriture, le blaireau dans une main et le bol de savon dans l’autre. J’examine la possibilité que j’ai de me raser tout de suite, de me doucher, de m’habiller, et de sortir, c’est ce que je fais. J’imagine que pour la plupart des gens qui n’écrivent pas, c’est ce qui se passe. Drôle d’impression également cette douche prématurée. Cette douche prise sans se sentir sale.
Dix heures du matin, je descends. Moi dans la rue à cette heure. Il fait beau, un jour je pourrai dire : il faisait beau le jour où j’ai arrêté d’écrire. Hier encore je n’avais pas assez de ma journée pour faire tout ce que j’avais à faire. Et là ça fait deux heures que je suis debout et j’ai déjà terminé.
Je passe devant le kiosque, et si j’achetais les journaux ? Non. À quoi ça sert de lire ce qui se passe dans le monde puisque je n’en ferai rien ? Au lieu de prendre sur le présentoir Libération ou Le Figaro, je me tourne à gauche et regarde le côté que je n’avais jamais regardé avant, c’est fou tout ce qu’il y a comme magazines pour ceux qui n’écrivent pas ! Je reste un long moment devant Auto-Moto, Tricot Magazine ou Ushuaïa et à la fin je me décide, je prends un sudoku. Le kiosquière me regarde un peu bizarrement, je lui souris et tiens, si je lui disais un petit mot ? Maintenant rien ne m’empêche de tisser des liens avec les commerçants.
— Ça vous va bien cette nouvelle coiffure.
Elle me sourit un peu étonnée, je vais prendre un troisième café. J’entre dans le premier bar. Je fais un signe de tête au patron pour lui dire bonjour, je demande un café et me plonge dans mon sudoku malgré les bruits de verres, de tasses et de froissage de journaux. C’est pas si facile un sudoku. Pas deux fois le même chiffre sur une même ligne et tous les chiffres de 1 à 9 par carré. Je mets bien une demi-heure à en aligner quelques-uns...
— Je peux avoir un autre café, s’il vous plaît ?
Je passe à un deuxième sudoku sans avoir fini le premier. Je me casse bien la tête. Une heure de plus, c’est toujours ça de gagné. Je laisse des pièces dans la soucoupe, pas mal comme bruit, et je ressors. Me voilà dans la ville, dans la vie. Une poubelle déborde, un barbu prend en photo un monument, c’est tout juste s’il ne lui demande pas de se déplacer pour pouvoir mieux la cadrer, une fille éternue, une moto passe en trombe, un balayeur en vert fluo traîne un balai vert anglais, comme la queue d’un oiseau fatigué. Je remarque que dans la rue, entre midi et treize, il n’y a pas les mêmes personnes que de dix à onze. Les jeunes filles employées de bureau courant porter le café dans de minuscules gobelets à leur patron laissent place aux ouvriers en salopettes avec leurs baguettes et leurs sacs en plastique, et qui cherchent un coin pour se faire des sandwichs... Je croise des peintres en bâtiment maculés comme des Pollocks. En principe moi aussi je devrais sortir du travail pour la pause déjeuner, mais je n’ai pas de travail. Je n’ai jamais rien fait d’autre qu’écrire. Je n’ai même pas le bac. Qu’est-ce qu’on peut faire sans bac. Chauffeur de taxi mais je n’ai pas le permis. Serveur, je suis trop maladroit. Postier, peut-être, trier les lettres de ceux qui écrivent encore. Charles Mingus, quand il a dû abandonner la musique, est allé travailler à la poste. Les exemples pullulent chez les musiciens « reconvertis »... Paul Quinichette était devenu plombier. Slam Stewart pompiste, on ne reconnaissait sa tête qu’à la fin, au moment où après avoir lessivé le pare-brise il passait la raclette : son visage alors apparaissait comme un écran mousseux : « Hellzappopin ! » J’entre dans une pharmacie.
— Bonjour, j’aurais besoin d’un dentifrice, d’un shampooing et d’un savon.
— De quelle marque ?
— Ce que vous voulez, mais rien qui vienne des laboratoires Phabre.
— Ça ne va pas être facile, Monsieur, c’est le plus gros fournisseur de produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques.
La dame me trouve ce que je demande. Je repars avec mon sac. Non seulement chez Phabre ils rachètent ma maison d’édition, m’en chassent du jour au lendemain, vont continuer d’exploiter mes livres sans me donner un sou, mais en plus je devrais leur redonner de l’argent en achetant leurs produits... Je regarde mon portable, j’essaie de l’allumer, il ne marche plus. Dans sa lettre, Galodet disait qu’ils arrêtaient mes mensualités mais aussi mon abonnement de téléphone. Ils m’ont déjà coupé le portable ! Je vais immédiatement acheter une carte de 50 unités : le buraliste s’étonne, 7 euros. J’entre dans une cabine téléphonique pour appeler mon ancien éditeur, lui qui m’avait assuré que ses repreneurs prendraient bien soin de moi, et continueraient mon contrat jusqu’à la fin des temps. Je vais lui dire que j’arrête d’écrire. Une annonce sur son répondeur : « Bonjour, c’est Jean-Paul Bertrandt à l’appareil, je suis à Honolulu, inutile de me laisser un message, je ne connais pas la date de mon retour en Europe, merci. » Huit unités. Quand on appelle d’une cabine sur un portable, ça file.
Qui je pourrais appeler encore... Mes derniers amis. Mais quoi leur dire. Rien puisque je ne suis plus écrivain. C’est ça qui les intéressait. Sans l’écriture je n’ai plus aucun intérêt pour eux. Non, plutôt ma banque pour avoir le solde de mon compte... Le problème de la survie va se poser très bientôt. Je vais vite être à sec. Je ne sais même pas combien il me reste. Il faut dire que j’ai été insouciant ces derniers temps. Je croyais que ça allait durer toujours : un éditeur qui me paie pour écrire des livres que personne ne lit... Une voix enregistrée me répond : « Veuillez appuyer sur la touche étoile si vous êtes client, composez les quatre premiers chiffres de votre code d’identifiant, sinon veuillez raccrocher, pour parler à un conseiller tapez 0, puis tapez 1, tapez votre numéro qui se trouve au dos de... » Holà. Trop compliqué, je raccroche.
Si j’allais voir madame Mia de l’AGESSA ? J’ai cotisé toute ma vie, peut-être l’organisme de défense des droits des écrivains pourrait me donner un petit quelque chose. Revenir dans la société me semble insurmontable, c’est comme si j’étais au pied d’une montagne à gravir...
À 14 heures, pour l’ouverture, j’arrive à Pigalle, rue de Bruxelles, dans l’ancienne maison d’Émile Zola. Dès l’entrée une grande photo de Zola en train de photographier ses visiteurs. Ça vaut toutes les caméras de surveillance. C’est là qu’il a écrit son J’accuse. On ne peut pas l’ignorer : le mur reproduit en grand la fameuse lettre au président de la République de 1898. « J’accuse...! », c’est Clémenceau qui travaillait avec lui à L’Aurore qui l’a trouvé. Excellent titre mais avec une faute de ponctuation : ces trois points n’ont rien faire avant le point d’exclamation !... Je pinaille. Surtout maintenant, c’est bien inutile... Enfin, ce mot J’ACCUSE, en énorme dès qu’on arrive, encourage à venir râler ici. J’accuse l’AGESSA de ma racketter depuis vingt ans...!
Je monte au premier étage. Seul l’escalier est encore d’époque, la rampe en bois bien carrée. Je m’assois sur un petit banc. Je me demande où il recevait ses visiteurs, le gros Zola... Il paraît que tout son salon était rempli de croûtes et il osait faire le paternaliste avec Cézanne qu’il n’avait considéré autrement que comme un artiste raté. Bien après L’Œuvre, où il en avait fait un sous-peintre, ce gros con d’Émile continuait : « Ah, si seulement Paul avait eu du génie !... » On me fait patienter. Les artistes entre eux sont souvent dans l’incompréhension. Cézanne lui-même jugeait la peinture de Van Gogh comme celle d’un fou. Toulouse-Lautrec trouvait que les tableaux du Douanier-Rousseau étaient comme peints par un handicapé... Brahms s’endormait carrément en écoutant les œuvres de Liszt. Pour Louis Armstrong, Charlie Parker c’était de la musique de Chinois. Miles Davis pensait qu’Eric Dolphy et Ornette Colemane ne savaient pas jouer. Paul Klee, aussi moderne en peinture qu’un Webern ou un Berg dans la musique, ne supportait que Beethoven... Debussy appréciant Stravinsky, Eisenstein prenant dans ses bras Dovjenko et Pouchkine s’enthousiasmant pour Gogol sont des exceptions...

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Accueil critique

Critiques positives

En France

Premier critique à s'exprimer sur le livre, Jérôme Dupuis, dans L'Express, traite beaucoup du nouveau système éditorial, tout en évoquant de nombreuses scènes du roman : « sous couvert d'une longue déambulation dans le Paris des années 2000, où il fustige aussi bien Facebook que les boîtes branchées tendance Le Baron, Jack Bauer que les conspirationnistes du 11 septembre, son double de papier allume férocement tout ce que la France compte d'écrivains, d'éditeurs et de journalistes en vue - BHL, Beigbeder, Philippe Katerine, Pierre Lescure... »[3].

Delfeil de Ton, dans Le Nouvel Observateur, estime « que son livre est une parfaite réussite, que d'un bout à l'autre on s'émerveille, qu'il y a une invention sans pareille, que c'est d'une drôlerie de tous les instants »[4].

Dans la Revue Littéraire, Angie David parle du style renouvelé du roman, « empruntant davantage à l’oralité », et précise que « l’humour est omniprésent, sous forme d’autodérision ou d’une ironie empreinte d’une grande lucidité sur le monde actuel »[5].

Christophe Donner, dans Le Monde magazine, parle du roman comme d'un « pavé qui relève du coup de génie »[6].

Dans Le Magazine des livres, Ludovic Maubreuil écrit : « L'Homme qui arrêta d'écrire ne tient, malgré son envergure, ses références et sa fièvre écrasantes, qu'à rappeler que la joie peut entamer l'aigreur, et que le narcissisme le plus haut en couleur finit par déboucher sur l'humble quête de l'autre »[7].

À l'étranger

Dans la Tribune de Genève, Lionel Chiuch accueille favorablement le roman et évoque notamment le règlement de compte avec le monde littéraire : « Ça castagne, oui, mais sans aigreur, avec une espèce de distance amusée et de rage contenue »[8].

Critiques négatives

François Gorin, dans Télérama, ironise sur la position de Nabe qui fait semblant d'arrêter d'écrire et le style du roman[9].

Frédéric Beigbeder, un des nombreux personnages du roman, réagit négativement dans Voici : « Marc-Edouard Nabe imprime à compte d'auteur un ramassis de ragots mondains et d'attaques personnelles », avant de le traiter d'« aigri que la jalousie rend haineux »[10].

Damien Aubel, dans la revue Transfuge, consacre un long article négatif sur l'ouvrage, l'évoquant néanmoins moins qu'Au régal des vermines et d'autres livres de l'écrivain ou la figure de Louis-Ferdinand Céline[11].

Critiqué dans le Bulletin Célinien, Marc Laudelout écrit que le « livre risque de vieillir aussi vite que les engouements médiocres d'une société qui s'enlise mais il aura assurément valeur de témoignage »[12].

Pierre Marcelle, dans Libération, juge négativement l'ouvrage : « C’est tout à trac et en vrac touchant, puéril, radoteur, ragotant, foutraque, démagogique, complaisant, fainéant et gentil, avec de ci de là des fulgurances qui font fugitivement regretter ce qu’il en eût été si Nabe n’avait encore confondu le soufre qu’il sentit avec la souffrance qu’il croit ressentir »[13].

Passages médiatiques

France 2

Le 5 février 2010, Marc-Édouard Nabe est invité par Franz-Olivier Giesbert dans son émission Vous aurez le dernier mot, diffusée sur France 2. Il est invité vingt minutes à part et est interrogé sur le livre et son statut d'anti-éditeur.

France 3

Le 22 mars 2010, Frédéric Taddeï interroge Nabe à part pendant 45 minutes dans Ce soir (ou jamais !). L'interview est racontée en détail dans le premier tome des Porcs, dans le chapitre « L’Homme qui s’arrêta d’écrire »[14]

Public Sénat

Le 31 mars 2010, Nabe est invité face à Sonia Mabrouk dans l'émission Le 22h diffusée sur Public Sénat, pour parler du livre, particulièrement de son anti-édition

Arrêt sur images

Après l'épisode du prix Renaudot, Nabe est invité sur le média en ligne Arrêt sur images (dirigé par Daniel Schneidermann) dans l'émission D@ans le texte présentée par Judith Bernard, diffusée le 30 novembre 2010. Pendant une heure vingt, l'écrivain raconte la genèse du livre, sa construction et son accueil.

Échos

  • En novembre 2010, quelques jours après l'attribution du prix Goncourt à Michel Houellebecq, Pierre Bernard publie sur AgoraVox une étude de La Carte et le Territoire, intitulée Et si le Goncourt n’était qu’un « sous non-Renaudot » ?, où il démontre les nombreux emprunt de Houellebecq à L’Homme qui arrêta d’écrire et aux autres livres de Nabe, dont Le Bonheur (1988), Je suis mort (1998), Alain Zannini (2002) et Le Vingt-septième Livre (2009)[15].
  • Interrogé par Marianne Payot dans L’Express en mai 2011, l’éditeur Bernard de Fallois déclare avoir lu L’Homme qui arrêta d’écrire : « Je suis allé l’acheter chez un fleuriste de la rue La Boétie. C’est le premier de lui que j’ai lu. J’en pense beaucoup de bien. Sa traversée de Paris est pleine de verve et de talent.[16]
  • En juin 2011, le quotidien belge Le Soir interroge David Bartholomé, chanteur du groupe Sharko, qui déclare à propos de Nabe et de L’homme qui arrêta d’écrire : « Je ne le connaissais pas. Des vidéos de lui, péremptoire au pire, prétentieux au mieux, glanées sur le net ont piqué ma curiosité. Pour en avoir le coeur net, j'ai acheté son livre sur son site. Très (trop ?) riche mais bien heureusement organique. Un parpaing de littérature à lire le soir après la plage, la douche, une salade, un monopoly, un Indiana Jones et les enfants au lit. »[17]

Lectures

En mai 2020, un internaute diffuse sur YouTube un audio de seize minutes dans lequel il lit la scène où le narrateur découvre Jean-Phi, bloggeur qui possède le manuscrit du Voyage au bout de la nuit de Céline, et parle avec lui des jeux vidéo (pp. 26-35).

Édition

L’Homme qui arrêta d’écrire, annoncé le 7 janvier 2010, a été mis en vente le 28 janvier sur le site de l’auteur. Le premier tirage de 1 000 exemplaires a été épuisé en un mois. Mi-mars, le second tirage (3 000 exemplaires) est disponible, avant un troisième de 4 000 exemplaires en juin 2010.

C’est le seul livre que Marc-Édouard Nabe ne signe pas, poursuivant ainsi la cohérence du projet éditorial.

Lien externe

Notes et références

  1. Rafaël Goldoni, « Divine transposition », juillet 2010.
  2. « Petit Jean », « Nabe’s Dreams – Les trois rêves de Dante dans L’Homme qui arrêta d’écrire », juillet 2010.
  3. Jérôme Dupuis, « Nabe l’antiéditeur », L’Express, 7 janvier 2010
  4. Delfeil de Ton, « Le retour du maudit - marcedouardnabe.com », Le Nouvel Observateur, 25 février 2010, p. 88.
  5. Angie David, « Marc-Édouard Nabe, “L'Homme qui arrêta d'écrire” » La Revue Littéraire, mars 2010, pp. 3-6.
  6. Christophe Donner, « En vente chez le boucher », Le Monde Magazine, 17 avril 2010, p. 61.
  7. Ludovic Maubreuil, « Nabe, le retour », Le Magazine des livres, mai 2010, p. 57.
  8. Lionel Chiuch, « Nabe lance un pavé dans la mare éditoriale », La Tribune de Genève, 6 février 2010, p. 27.
  9. François Gorin, « Nabe et son livre noir », Télérama, 31 mars 2010, p. 166.
  10. Frédéric Beigbeder, « Vive le politiquement correct », Voici, 18 avril 2010, p. 7.
  11. Damien Aubel, « Pourquoi Nabe est-il un écrivain médiocre ? », Transfuge, mai 2010, p. 33.
  12. Marc Laudelout, « Céline dans les romans », Le Bulletin Célinien, mai 2010, pp. 9-10.
  13. Pierre Marcelle, « Pourquoi ça marche. Marc-Édouard Nabe et son complexe », Libération, 20 mai 2010
  14. Marc-Édouard Nabe, Chapitre CCXCII « L’Homme qui s’arrêta d’écrire », Les Porcs tome 1, anti-édité, 2017, pp. 904-907.
  15. Pierre Bernard, « Et si le Goncourt n’était qu’un “sous non-Renaudot” ? », AgoraVox.fr, 13 novembre 2010, lire : https://www.agoravox.fr/culture-loisirs/culture/article/et-si-le-goncourt-n-etait-qu-un-84255
  16. Marianne Payot, « La bibliothèque idéale... », L’Express, 4 mai 2011, p. 40.
  17. « Chanteur de Sharko », Le Soir, 24 juin 2011, p. 39.