Albert Ayler

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Albert Ayler

Albert Ayler est un musicien de jazz né le 13 juillet 1936 à Cleveland et mort le 25 novembre 1970 à New York.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

En 1989, Marc-Édouard Nabe publie un livre à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française, La Marseillaise, qui est un portrait d’Albert Ayler, à partir de sa version free-jazz de la Marseillaise de Rouget de Lisle. En 2007, pour son exposition Écrivains et jazzmen, il réalise plusieurs portraits dont l’un à l’encre et au crayolor d’Albert Ayler.

À l’occasion du vingtième anniversaire de la mort du saxophoniste, en 1990, ainsi qu’en 1992, Nabe se produit dans un théâtre où il lit en intégralité sa plaquette, La Marseillaise (Le Dilettante), accompagné d’un musicien noir américain, saxophoniste alto, qui a enregistré avec, et très bien connu, Albert Ayler : Charles Tyler (1941 - 1992).

Citations

Nabe sur Ayler

  • « Ayler a tout mis dans la Marseillaise. Toutes les étapes de sa vie, pas seulement le grave moment des mobilisations et des armistices. Ça devient une prière biblique à l’univers qui hurle ses mille douleurs. Ça devient un murmure d’amoureux qui n’en peut plus. Ça devient le pleur d‘amour d’une sainte famille. Ça devient la peur d’un enfant dans son lit. Ça devient l’exhibitionnisme d‘un loup-garou enragé. Ça devient l’égorgement de coqs offerts en sacrifice par une secte vaudou. Ça devient le meurtre d’un Noir américain ravi de mourir.
Chaque fois qu’Albert Ayler reprend la Marseillaise, il y met une émotion particulière. Ce n’est plus la montée émotionnelle classique du drapeau qui court le long d‘une hampe dans le vent. La Marseillaise d’Albert Ayler, c’est la marseillaise des bébés, la marseillaise des croyants, la marseillaise des vivants, la marseillaise des loubards, la marseillaise des vaincus, la marseillaise des bourreaux. Chacune est dédiée à quelqu’un. Cette musique envoie la chair à canon au front, mais peut-être va-t-elle y trouver l’amour.
Albert Ayler démilitarise la Marseillaise. C’est bien ce qui est adorable chez lui : d’avoir mis sa volonté de ritournelle au service de la plus grande critique de l’armée. Tout est primaire chez Ayler, sauf son anti-militarisme. Si quelqu’un a bien réfléchi à tout ça, à l’impact des accords majeurs sur les cœurs, c’est bien ce plouc de l’Ohio. Certains l’ont pris pour un simple troupier faisant tourner les tables. Personne comme lui pour donner la sensation de l’armée, toute sa religiosité d’autorité et de sanction. Il enlumine le chromo. Il surcharge l’image d’Épinal jusqu’à la rendre illisible. » (La Marseillaise, 1989, pp. 14-15)

Portrait

Portrait d’Albert Ayler sur le site de Marc-Édouard Nabe

Intégration littéraire

Notes et références