Léo Scheer

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Léo Scheer, 2014

Léo Scheer est un éditeur né le 29 mai 1947 à Pöcking au sud de Munich (Allemagne).

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Morceaux choisis, 2006

En 2006, les Éditions Léo Scheer publient Morceaux choisis, un recueil d’extraits des 27 premiers livres de Marc-Édouard Nabe, ordonnés selon 26 thèmes classés dans l’ordre alphabétique. La préface est composée d’une série de propos négatifs sur Nabe et ses livres tenus par des journalistes ou des écrivains, de 1985 à 2006. La couverture est ornée d’un dessin de Léo Scheer représentant Marc-Édouard Nabe.

En 2010, Léo Scheer publie sur son blog des articles et des commentaires soutenant Nabe et son anti-édition. En octobre 2011, il s’enthousiasme pour son roman sur l’affaire Dominique Strauss-Kahn, L’Enculé, ce qui lui est reproché dans Le Monde, par Marc Weitzmann[1]. Quelques jours plus tard, le quotidien publie le droit de réponse de Léo Scheer[2]. En 2017, l’éditeur devient un personnage du premier tome du livre de Nabe sur le conspirationnisme, Les Porcs.

Scheer venant cherchant un tableau de Nabe (« Christ ») acheté par sa femme, Nathalie Rheims, 2009

Citations

Scheer sur Nabe

  • « Si vous n'avez jamais lu Nabe, pourquoi ne pas commencer par Morceaux choisis que j'ai publié en 2006, et qui propose, pour cette oeuvre déjà très importante, des entrées assez pertinentes, je crois. D'autant plus que les livres de Nabe ne sont pas en poche (ce que je trouve incroyable). Pour ma part, je lis mon ami Marc-Édouard Nabe, comme je lisais les Récits Hassidiques recueillis par Martin Buber. Il occupe, d'une façon paradoxale, la place qui était celle du “juif” dans la société traditionnelle, et le récit de ses dernières aventures avec Siné-Hebdo, dans ce tract, est, à mes yeux, irrésistible. » (Blog de Léo Scheer, 27 septembre 2008, à propos du tract Sauver Siné[3])
  • « Aujourd'hui, Nabe est l'écrivain le plus aimé de France, les libraires l'appellent pour lui proposer de vendre son livre sans prendre de commission, juste pour la gloire, pour le mettre en vitrine et dire :"Nous l'avons". Au fur et à mesure, les articles dithyrambiques sur le livre vont sortir, un à un. Le florilège d'articles assassins que nous avons utilisé comme préface aux Morceaux Choisis, va se transformer en feu d'artifice d'éloges, probablement écrits par les mêmes. » (Blog de Léo Scheer, 2 mars 2010)
  • « La suprématie de la littérature, quand elle est entre les mains d’un grand écrivain, c’est que ce qu’il imagine devient plus vrai que les milliers de lignes écrites pour rendre compte de la réalité. En adoptant la ligne narrative qui est la sienne, celle de devenir lui-même l‘enculé, de nous faire vivre ce qu’il a vécu depuis l’intérieur et dans les moindres détails de ses pulsions ou de ses réflexions, Nabe va bien au delà de tout ce que peuvent essayer de nous faire partager des milliers de journalistes à travers les millions de lignes qu’ils écrivent dans leurs journaux. La réalité est écrasée par la puissance de la littérature qui peut dire une vérité inaccessible pour les journalistes. Fondamentalement, toute proportion gardée, lorsque Flaubert décide, partant d’un fait divers, de se mettre dans la peau de la Bovary, il ne fait pas autre chose que ce que tente Nabe dans ce livre. La difficulté supplémentaire dans ce que tente Nabe est d’arriver à le faire en temps réel, à chaud. Le résultat est, de mon point de vue, particulièrement réussi. Il y a dans la lecture de ce texte un éclat de rire et une jubilation de l’écriture qui ne faiblissent pas durant 250 pages. On ressent à chaque paragraphe comme une claque, le souffle de la liberté, la vraie et on se dit : Houah ! comment c’est possible ? » (Blog de Léo Scheer, 29 octobre 2011[4])

Nabe sur Scheer

  • « À mon tour de « faire ma promo » pour le livre de ma rentrée à moi, mes Morceaux choisis, publié par Léo Scheer... On commença Chez FOG, l’émission de Franz-Olivier Giesbert où enfin j’étais invité... Horrible décor où nous arrivâmes avec Léo. Notre livre était à peine sorti et déjà il subissait les foudres du Consistoire. Scheer me raconta même qu’il avait été convoqué pour rendre des comptes sur le choix de cette publication. Publier Nabe, même des textes anciens (mais toujours fumants), était passible de la peine de mort en librairie. Beaucoup de libraires, dont l’abjecte sioniste Colette Kerber, refusaient désormais de vendre les livres des éditions Léo Scheer parce qu’il avait publié mes Morceaux choisis. Il avait beau expliquer que c’était exceptionnel, il en paierait les conséquences : boycott. » (Chapitre CIX « Chez FOG pour les Morceaux », Les Porcs tome 1, 2017, p. 348)
  • « Audrey rangea sa caméra dans son panier et on partit très vite. J’étais comme soulagé. Dès notre retour, je racontai au téléphone la bonne blague à Léo Scheer qui s’en gaussa. C’était exactement ce qu’il fallait faire. Surtout qu’entre-temps, Catherine Barma l’avait appelé en lui disant seulement « carton plein ! ». Cette expression énigmatique nous perturba autant qu’elle nous galvanisa. Carton plein pour qui ? Pour moi, bien sûr, d’avoir réussi à répondre dignement par une fuite salutaire au coup d’épée dans l’eau de Gérard Miller ! Et carton plein pour l’émission qui allait, dès le soir, accrocher un nouveau scandale à sa boutonnière. » (Chapitre CXII «Carton plein chez Ruquier», Les Porcs tome 1, 2017, p. 366)
  • « À propos de Léo, un soir qu’il regardait avec moi la vitrine de la Hune, entièrement consacrée à la défense d’Israël et aux livres publiés dans cette direction, il me dit, d’un air dégoûté :
— Israël nous fait beaucoup de tort !
En effet, Israël était l’« invité d’honneur » du Salon du livre, cette année-là. Léo Scheer voulait boycotter le Salon par antisionisme. Il me confia que, comme beaucoup de Juifs, il était hostile à Israël mais n’osait pas le dire, quelquefois par pur égoïsme, pour être tranquille en tant que Juif accusé en permanence... Pour maintenir son quota d’ennemis, le Juif doit au moins feindre d’être avec Israël. C’était une culpabilité supplémentaire que les exactions de l’État criminel mettait sur leur dos. Une pénitence de plus en quelque sorte. On déambula ensuite, mon Gutman et moi, dans Saint-Germain...
Le lendemain, sur son blog, Léo disait qu’il boycottait le salon, mais pas pourquoi. Je l’avais pourtant bien poussé à exprimer la vraie raison, en lui disant que si des Juifs comme lui prenaient radicalement position contre Israël d’une façon publique, ça irait mieux pour tout le monde. Mais Léo Scheer mit ça simplement sur le dos de son dégoût du milieu littéraire... » (Chapitre CXCVIII « Avec Léo à Saint-Germain », Les Porcs tome 1, 2017, p. 617)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Marc Weitzmann, « L'affaire DSK, l'obscénité de Nabe, et l'étrange bienveillance de la critique », Le Monde.fr, 17 novembre 2011, lire : https://www.lemonde.fr/livres/article/2011/11/17/les-bienveillants_1604907_3260.html
  2. Leo Scheer, « Correspondance - Une lettre de Léo Scheer », Le Monde,‎ 27 novembre 2011, p. 22
  3. Source : http://leoscheer.com/blog/?2008/09/26/796-nabe#c23812
  4. Source : http://leoscheer.com/blog/?2011/10/07/1723-l-encule-de-marc-edouard-nabe#c68773