Hélène Hottiaux

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Hélène, 2019

Hélène Hottiaux, née le 17 juin 1954, a été la femme de Marc-Édouard Nabe entre 1980 et 2000.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Marc-Édouard Nabe rencontre Hélène Hottiaux le 22 juin 1980, à la gare de Charleville-Mézière, à l’occasion de sa dernière permission (Nabe effectue son service militaire depuis le 2 août 1979). Dès le mois d’août, ils s’installent au 5, rue Campagne-Première, avant de se séparer au bout d’un an. Six mois après, en 1981, ils se retrouvent pour ne plus se quitter jusqu’en 2000 (et plus pour affinités). Le 17 septembre 1990, elle donne naissance à Alexandre, leur fils unique (naissance détaillée en conclusion de Kamikaze).

Nabe avec Hélène, années 90

Hélène Hottiaux occupe une place unique dans la littérature de Nabe, apparaissant dans la moitié de ses livres, directement ou par allusion : portrait dans le Régal, transposition en Athénée Thoilux dans Le Bonheur (1988), apparaissant en Gloria dans Je suis mort (1998), omniprésente dans Nabe’s Dream (1991), Tohu-Bohu (1993), Inch’Allah (1996) et Kamikaze (2000), « en ex » dans Alain Zannini (2002) et Le Vingt-septième Livre (2009), toujours présente dans Les Porcs (2017) et dans Patience 3 (2017).

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Hélène Hottiaux dans l’index de Kamikaze

Citations

Hélène sur Nabe

  • « Ce n'est pas exactement notre vie. La littérature lui donne un côté romanesque. Certains moments sont sublimés, je sais qu'il exagère dans l'interprétation, mais jamais dans les faits. Il a une façon de se voir lui-même qui n'est pas toujours la façon dont je l'ai vu moi. Mais il est très précis, notamment pour les dialogues, il a une mémoire extraordinaire. Et puis, tous les traits de son caractère n'apparaissent pas. Par exemple, il est arriviste, douillet, insensible à l'amitié... Mais c'est aussi un homme qui est très facile à vivre à partir du moment où on entre dans son délire. Quand ce n'est pas le cas, il peut devenir monstrueux et misogyne. Il a autant de mépris pour la femme qui s'offre que pour celle qui se refuse, peut-être un peu plus pour celle qui se refuse (rires). Finalement, aucune femme ne trouve grâce à ses yeux, sauf les chefs de fabrication et les putains ! » (Interview avec Frédéric Taddeï, Sans Nom : La revue des moeurs, Hiver 93-94, à propos du journal intime)

Nabe sur Hélène

  • « C’est dans le train qui ramena de Charleville pour la dernière fois que je rencontrai Hélène Hache. C’était le jour du Seigneur et elle tentait d’en assourdir l’amertume en croquant délicieusement de somptueuses fraises rouges.
Dès que je la vis, je l’aimai cash.
Nous ne nous décidâmes l’un et l’autre à nous adresser la parole que lorsque le compartiment fut envahi par un groupe de sourds-muets très bruyants qui n’arrêtaient pas de gesticuler, et dont le ballet un peu morbide commentait malicieusement la formidable passion qui se tissait sous leurs yeux.
Hélène Hache m’apparut dans un nuage de poussière d’or, d’orages de phosphènes. J’étais comme évanoui. J’étais même trop préoccupé par sa beauté pour bander dans mon pantalon. J’avalais même le paysage qui coulait à jamais par la fenêtre. Ça explosait fort par trombes dans mon thorax. Je m’écroulais dans moi-même sur le dos dans la vase, dans milliards de minuscules bulles s’échappant en nuées folles de mes deux narines béantes.
Je sentais sous mes cheveux courts ma cervelle flotter dans la sang, et un observateur, génial à peine, aurait pu, en y consacrant quelques heures assidues, remarquer, entre les petits points bleutés de ma barbe en très lente mais non moins pleine pousse, que se dessinaient les ombres effrayantes de mes maxillaires légèrement crispés ! Je rendais les armes ! Ce fut trop ! J’avais envie de ne jamais l’aimer. C’était comme si avant de lui dire un mot, je l’avais déjà aimée pour toute ma vie. » (Au régal des vermines, 2012 (1985), pp. 259-260)

Intégration littéraire

Notes et références