Michel Fourniret

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Michel Fourniret, 2019

Michel Fourniret est un menuisier, ouvrier, châtelain, violeur et assassin de dix jeunes filles vierges (de 9 à 22 ans) né le 4 avril 1942 à Sedan (Ardennes) et mort le 10 mai 2021 à Paris.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Marc-Édouard Nabe est dans les Ardennes, dans la famille d’Hélène, lorsque Fourniret rapte le 3 août 1988 Fabienne Leroy, qui n’est autre qu’une cousine d’Hélène Hottiaux. Le corps de Fabienne Leroy est découvert dès le 4 août, l’affaire touche au plus près la famille Hottiaux et l’écrivain. Pour ce qui est de la famille, c’est Marie-France, la sœur aînée d’Hélène, qui assistera à toutes les audiences du procès de Fourniret au Palais de Justice de Charleville-Mézière en 2008, auprès des Leroy. L’écrivain quant à lui s’intéressera à la personnalité, complexe et « littéraire », du serial-killer jusqu’à publier un texte fouillé, intitulé « Les cent mille vierges de Fourniret », publié en 2004 dans son recueil J’enfonce le clou, et qui apparaîtra en tête de la bibliographie présente dans l’annexe de l'article Wikipédia de « l’Ogre des Ardennes »[1]. Dans ce texte, outre les descriptions de la libido obsessionnelle pour la virginité, des ruses et des agressions de Fourniret et de sa femme Monique Olivier, Nabe met à jour les deux piliers de son époque (2004) qui sont, d’après lui, la pédophilie et l’inceste, toujours liés : « La pédophilie n’est que le cache-sexe de l’inceste.[2] » En mettant en lien les affaires Dutroux, Outreau et Fourniret, l’écrivain analyse également la psychose anti-pédophilique de toute une société française vouée en secret à l’inceste et que la phobie de la pédophilie permet d’exorciser à travers l’affaire Fourniret. C’est, toujours dans ce texte, que l’auteur de Kamikaze fustige les livres de mémoires et de déballages intimes des peoples dans un passage qui faisait mourir de rire Yann Moix comme Nabe le raconte dans Les Porcs : « devant moi, il [Yann Moix] me lut des passages à haute voix en pleurant de rire, littéralement. Surtout quand je redéfinissais à ma façon, dans un chapitre sur Michel Fourniret, les liens incestueux entre personnalités qui avaient fait des livres de leurs histoires.[3] »[4]

Citations

Nabe sur Fourniret

  • « Fourniret est ardennais. Ça veut dire que c’est une “tête de lard”, comme on dit à Gespunsart et à Vireux. Toujours humide, son âme macère dans du trempé de désir, et il gamberge à froid... Tapie dans les recoins très très sombres de son caractère, une violence exaltée tout à coup surgit et frappe. Taciturnissime, il a cette obsession calculée et matoise du “plouc”, non pas au sens paysan du terme, mais à celui d’ouvrier de la vie, de travailleur solitaire et fermé, de “bœuf humain” pourrait-on dire... L’orgueil surtout, et la susceptibilité qui va avec ; le tout, enrobé d’un goût total pour l’échec sordide. Maso et sadique dans le même mouvement contraire, l’Ardennais n’est pas un pulsionnel, mais il en a l’énergie. Quel bricoleur infatigable ! Fourniret de bicoque en bicoque inquiétait les voisins par son boulot diurne et nocturne de terrassier, d’électricien, de menuisier, de maçon... Et de fraiseur en matrice (sic !) car c’était son premier métier dans les usines de la Vallée. Déménageant sans cesse, il n’a jamais ménagé sa peine. Ni son intelligence... Fan de faits divers, Fourniret avait l’habitude de mettre ses petits pas dans les grands, c’est-à-dire de passer là où il y avait déjà des empreintes... Malin ! Pour ne pas laisser de traces personnelles, il assassine sur les lieux d’autres crimes : à Mourmelon comme Chanal ; dans l’Yonne comme Émile Louis... Et il n’est pas frontalier pour rien : il égare les enquêteurs de deux pays en violant une fille en France, et en allant l’enterrer en Belgique, ou l’inverse. » (« Les cent mille vierges de Fourniret », J’enfonce le clou, 2004, pp. 298-299)
  • « Élisabeth, c’est la petite Belge angélique que le défloreur de Floing a embarquée en 1989 à Namur dans sa fourgonnette (toujours des fourgonnettes chez Chanal, Dutroux, Fourniret) avec la complicité de sa femme (et celle, involontaire, de leur enfant), puis qu’il a violée et tuée. C’est la mère d’Élisabeth toujours introuvable en 1996 qui avait organisé la « marche blanche » à Bruxelles avec les parents de Julie et Melissa raptées et affamées par Dutroux (tout se recoupe). Fourniret freine et descend la vitre de sa portière, il demande à Élisabeth si elle peut les emmener chez un médecin d’urgence car leur fils Sélim est malade. La gamine de douze ans est mise en confiance par la présence de Monique Olivier avec dans les bras un bébé braillant. Elle monte dans le véhicule et Fourniret l’encule. Quelque chose comme ça... En vérité, ce grand admirateur du surréalisme demande à Monique de détourner la tête, et pendant que leur bébé chie dans ses couches en hurlant, sur la banquette arrière, il défonce la fente imberbe d’Élisabeth la magnifique. La beauté sera convulsive ou ne sera pas. Le plaisir de Fourniret c’est d’abord de la forcer à lui dire : “Monsieur, s’il vous plait, faites-moi l’amour !”. Ainsi, sa conscience peut faire semblant un instant de croire que l’enfant est “demandeuse”, comme il dit. Ça le fait bander énormément. En revanche, si la pucelle se met à pleurer, il débande aussitôt... La moindre larme lui fait se taper une flanelle, et il est alors “obligé” de l’étrangler tout de suite... » (« Les cent mille vierges de Fourniret », J’enfonce le clou, 2004, p. 300)
  • « Car pour un Fourniret de temps en temps, combien de malades mentaux tous les jours parmi les beaufs et les bourgeois qui se branlent en secret de se taper la gosse de la voisine et qui transforment cette envie en indignation anti-pédophilique ? Contrairement à ce que les médias font croire, les Fourniret, Dutroux et Cie ne courent pas les rues. Les exceptions ne doivent pas servir sournoisement de contre-exemples. Ce ne sont pas deux trois monstres des Ardennes ou de Belgique qui peuvent porter seuls le lourd chapeau de la pédophilie, mais c’est la pédophilie, et plus encore la psychose de la pédophilie, qui est l’expression pathétique de la frustration généralisée dûe à la médiatisation d’un sexe vidé de tout désir. Féminisme, caricature du catholicisme et de l’islam, publicité mensongère pour la partouze, branchitude de la misère sexuelle, propagande homosexuelle, répression de la prostitution : tout est bon aujourd’hui pour castrer le vrai sexe... » (« Les cent mille vierges de Fourniret », J’enfonce le clou, 2004, p. 303)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Fourniret#Bibliographie
  2. Marc-Édouard Nabe, « L’Ogre flou », J’enfonce le clou, Éditions du Rocher, 2004, p. 305.
  3. Marc-Édouard Nabe, Les Porcs tome 1, anti-édité, 2017, p. 217.
  4. « Franz-Olivier Giesbert raconte comment il était battu par son père et violé par un voisin que son père est allé battre pour ça... Sophie Anquetil raconte comment son père l’a conçue avec sa belle-fille qu’il avait élevée comme sa propre fille plutôt qu’avec sa femme, puis comment il a fait un second enfant à la femme de son beau-fils qui le considérait comme son père... Justine Lévy raconte comment le meilleur ami de son père, qui était aussi le père de son mari, s’est vu voler sa maîtresse par son fils, qui lui a même fait un enfant, si bien que son ex-beau-père est devenu le grand-père de l’enfant qu’il aurait pu avoir avec celle qui est devenue la femme de son fils... Benjamin Castaldi raconte comment le mari de sa grand-mère, qu’il considérait comme son grand-père, couchait avec sa belle-fille, autrement dit sa mère, alors qu’en même temps il ne reconnaissait pas l’enfant qu’il avait eu avec une autre femme, avant d’en faire un autre officiellement avec une aussi jeune que sa belle-fille, une fois veuf. » in « Les cent mille vierges de Fourniret », J’enfonce le clou, 2004, pp. 306-307.