Alexandre Zannini

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Alexandre Zannini, 1991

Alexandre Zannini est né le 17 septembre 1990 à Clamart. C’est le fils unique d’Hélène Hottiaux et de Marc-Édouard Nabe.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Alexandre Zannini apparaît dans les livres de Marc-Édouard Nabe avant sa naissance, puisque toute la grossesse d’Hélène est racontée dans Kamikaze, quatrième tome du journal intime édité en 2000, et c’est d’ailleurs la naissance d’Alexandre (accouchement pratiqué par le professeur René Frydman) qui clot Kamikaze :

« 7 h 30. Une traînée de nuages rougeoie l’aube. 7 h 35 !
— Voilà ! Voilà ! Bravo !... On voit sa tête. Il est très beau...
La Marocaine me fait signe d’approcher. Des cuisses, je vois en effet apparaître une tête ! Comme d’un volcan ! Tout de suite Hélène entre dans une espèce de transe émotive de joie. Elle pleure sans pleurer. Frydman accompagne la sortie très rapide du reste du corps et dépose l’enfant sur le buste de sa mère. Il est splendide, chevelu, “dodu” s’exclament les sages-femmes, d’un teint rosé (pas du tout gris), assez propre (je l’imaginais plus sanguinolent), dodelinant de la tête et avec des yeux grands ouverts qui nous lancent un sacré regard, avant d’aller s’enfouir dans l’émotion d’Hélène !
Alexandre... Alexandre... ne sait que saccader Hélène d’une voix qui je ne lui connaissais pas.
Je dois bien avouer d’emblée qu’il me ressemble étonnamment ! C’est moi quand je suis né ! Là où je ne comprends pas c’est quand Hélène trouve à la fois qu’Alexandre est beau et qu’il me ressemble !...
Voir Hélène dans cet état inédit d’extase nerveuse manque m’étrangler dans les sanglots. Je me contente de lui murmurer des “Regarde !”. Elle caresse le beau crâne ovale de son enfant. Frydman me demande si je veux “couper le cordon”... Comme si je refusais un café, je lui réponds : « Non, merci. » Moi j’écris, lui il coupe : chacun son boulot dans l’affaire. Il bricole encore un peu pendant qu’Hélène soupire de bonheur, puis il enlève ses gants, sourit. C’est fini[1] »

Le 30 novembre 1996, à l’Institut catholique de Paris, Nabe prononce une conférence sur la Vierge intitulée « Le bras de mon fils », qui s’ouvre sur une évocation d’Alexandre[2]. En 1998, Alexandre apparaît dans Je suis mort sans nom, comme son père et son grand-père, Marcel Zannini. Dans Alain Zannini, Nabe raconte l’enfance d’Alexandre.

Pour les vacances de Noël 2000, Alexandre rejoindra son père à Patmos, où l’écrivain s’est exilé en septembre 2000 pour écrire Alain Zannini. Une photo des deux apparaît dans L’Affaire Zannini (2003). En 2005, dans la préface de la réédition d’Au régal des vermines, « Le Vingt-septième Livre », Nabe évoque Alexandre à travers sa situation de voisin de Michel Houellebecq :

« Tu devais m’envier à l’époque un peu, je suis sûr... Une vie d’artiste de rêve ! Rester à la maison à écrire toute la journée. Juste interrompu pour aller chercher Alexandre à la maternelle. Tiens, il vient d’entrer en seconde, mon fils ! À Camille-Sée, tu sais, le lycée à côté du square Saint-Lambert. Cette année, premier cours de français, premier sujet, je te le donne en mille : toi ! Oui ! Toi, Michel ! “Décrivez ce que vous inspire Michel Houellebecq.” Alexandre voulait que je la lui fasse, sa rédac... Pas question, il n’a qu’à raconter ses propres souvenirs ! “Non, papa, m’a-t-il répondu, la prof ne me croira jamais. Je vais encore passer pour un mytho !”[3] »
« Madame Souchon ! La mère d’Alain. Elle habitait depuis trente ans dans notre immeuble, au rez-de-chaussée... La même tête que son fils. Et puis cette même tête, elle a commencé à la perdre. Il a bien fallu la “placer”, madame Souchon. D’ailleurs, Alexandre est le dernier à l’avoir vue au “103”. Un matin, très tôt, en partant à l’école, il trouve la vieille dame chic dans le hall blafard de l’immeuble, debout, coiffée, pomponnée, avec sa valise, attendant la fourgonnette des infirmiers de la maison de retraite. Ça avait dû la travailler toute la nuit parce qu’elle était déjà prête. Un camion du Monoprix s’est garé alors devant la porte pour livrer monsieur Montano, le handicapé du septième. Voyant des types en blanc et un camion, Madame Souchon ne s’est pas posée d’autres questions et elle montée dedans! C’est Alexandre qui est allé la chercher au milieu des cartons.[4] »

Nabe intègre Alexandre dans les dernières pages de L’Homme qui arrêta d’écrire (2010), dans la scène de montée des Champs-Élysées[5]. Dans le premier tome des Porcs (2017), Alexandre apparaît, rencontrant quelques personnages de l’entourage professionnel de son père. Plusieurs photos d'Alexandre enfant sont publiées dans Patience 3.

Citations

Nabe sur Alexandre

  • « J’ai un fils. Il a six ans. Quand il était plus petit, il lui arrivait de nous rejoindre, sa mère et moi, dans notre lit. Cauchemars sans doute. À partir de ce moment-là, moi je ne dormais plus à la hantise de lui écraser le bras dans mon sommeil. Son petit bras qui traînait dans les draps bouillants. L’aurais-je protégé ce bras, entre deux rêves ! Un matin j’ai fait le rapport entre le bras de mon fils et le fameux bras de son Fils que la Vierge n’est pas sûre de retenir plus longtemps, et mon projet se forma. Emmener mon propre fils sur la montagne de La Salette et le faire baptiser là-haut pour son sixième anniversaire qui correspond au cent cinquantième de l’apparition ! Je raconte beaucoup d’histoires à mon fils, et pas seulement pour qu’il s’endorme. Les héros pullulent dans sa mythologie personnelle, et quand il ne s’intéresse pas aux exploits de Popeye ou du Roi des Singes, il s’obsède quelques semaines sur ceux de Thésée vainqueur du Minotaure ou d’Ulysse l’homme aux mille et une ruses. C’est tout naturellement que je lui racontai le merveilleux conte de fée de La Salette. Je le revois encore en train de m’écouter. » (« Le bras de mon fils », Oui, 1998, p. 272)
  • « Dès son plus jeune âge, Alexandre a toujours voulu se tenir à distance de mes fans. Que n’ai-je suivi mon fils dans cette saine attitude !... » (Les Porcs tome 1, 2017, p. 245)
  • « Alexandre, comme toujours, s’esquiva quand il y eut trop de fans. Il était venu surtout pour s’assurer de la beauté de l’objet, de la réussite de l’opération et de ma bonne humeur. Ma satisfaction avait toujours été sujet d’inquiétude pour mon fils, il y a tenait beaucoup. C’est le seul être que j’aurai connu, sur cette terre, qui voulait vraiment que je sois heureux. » (Les Porcs tome 1, 2017, p. 886)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, Kamikaze, Éditions du Rocher, 2000, pp. 3912-3913.
  2. Marc-Édouard Nabe, « Le bras de son fils », Oui, Éditions du Rocher, 1998, pp. 272-282.
  3. Marc-Édouard Nabe, Le Vingt-septième Livre, Le Dilettante, 2009 (2005), pp. 11-12.
  4. Marc-Édouard Nabe, Le Vingt-septième Livre, Le Dilettante, 2009 (2005), pp. 64-65.
  5. Marc-Édouard Nabe, L’Homme qui arrêta d’écrire, anti-édité, 2010, pp. 679-680.