Hector Obalk

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Hector Obalk, 2013

Éric Walter, dit Hector Obalk, est un historien d’art et réalisateur né le 30 août 1960 à Paris. Il est le co-auteur avec Alexandre Pasche et Alain Soral des Mouvements de mode expliqués aux parents en 1984. Depuis, il a réalisé une série, GRAND’ART, pour Arte (2009 - 2018), et se donne régulièrement en spectacle dans un one man show au théâtre de l’Atelier intitulé Toute l’histoire de la peinture en moins de deux heures (2019 - 2020).

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Dédicace de Hector Obalk à Marc-Édouard Nabe et Hélène sur son livre, Andy Warhol n’est pas un grand artiste

Par l’entremise de Frédéric Taddeï, leur ami commun, Marc-Édouard Nabe rencontre Hector Obalk au début des années 1990. C'est Obalk qui réalise la maquette de Tohu-Bohu (1993) et de Inch’Allah (1996). Il est également le composeur du verso du carton d’invitation à la fête du lancement de Tohu-Bohu dans la maison du Luxembourg, le 23 novembre 1993. Pour celui-ci, Nabe a donné une page de son journal en cours (8 novembre 1993) dans laquelle apparaît Obalk lui-même mais aussi Grégory Protche, Laura Antonietto (qui seront dans le film de Fabienne Issartel, Tohu-Bohu le film). Sur une idée d’Obalk, certains mots, et même la ponctuation, ont été saisis en rouge et en gras pour qu’une fois remarqués dans d’autres phrases, ils servent à reconstituer le texte même de l’invitation : « Vous êtes invité chez Monique Contencin, 3 rue Guynemer, 75006 Paris, dans les Jardins de Luxembourg pour y fêter la sortie de Tohu-Bohu, deuxième tome du Journal Intime de Marc-Édouard Nabe que publie Jean-Paul Bertrand aux éditions du Rocher. La soirée aura lieu mardi 23 novembre 1993, à partir de huit heures du soir. »

Carton Tohu-Bohu.png

En 2002, Marc-Édouard Nabe fait le portrait de Hector Obalk, dans un chapitre (« Le Varan de Komodo ») d’Alain Zannini, ce qui occasionne une fâcherie définitive d’Obalk à l’encontre de l’écrivain. Ils ne se reverront plus, sauf de loin (parce que Nabe était invité à part pour évoquer Dieudonné, Alain Soral et le complotisme), en janvier 2014 sur le plateau de Ce soir (ou jamais !). Faisant allusion à L’Enculé, Obalk réduit le roman à quelques paragraphes du récit (déjà soulignés par Arnaud Viviant, dans l’émission Ça balance à Paris[1], lus au premier degré). Ambivalent dans ses sentiments, Obalk n’a pas manqué depuis 2002 d’un côté de faire de la publicité malveillante à l’encontre de Nabe auprès de ceux qui ne le connaissent pas, tout en renforçant, d’un autre, au maximum, les liens possibles entre lui et les personnes de l’entourage nabien y compris sa proche parentèle : femmes, fils, nièce, amis, amies...

Citations

Obalk sur Nabe

  • « Quand dans un sketch des années 90, on voit Dieudonné dans le rôle dit de Bokassa face à Élie [Sémoun] dans le rôle dit de Cohen, et que Bokassa dit, comme le rappelait monsieur Bricmont tout à l’heure : « Faut pas dire ça, Cohen, ce que je comprends, Cohen, c’est qu’en 45, les Boches, ils pouvaient avoir fini le boulot, non ? ». C’est exactement la même vanne que celle qu’il fait. Moi, je suis persuadé, au risque de vous choquer tous, quand il dit “les chambres à gaz, dommage”, il ne le croit pas ! Je crois qu’il est dans l’outrance, je le crois tel parce que je connais ces milieux-là. Et que la phrase bien pire, c’est celle qui précède, quand il dit “quand le vent va tourner, il n’aura pas le temps de faire sa valise, parce qu’on lui fera la peau”. Dans un cas, les gens rient au truc énorme, parce qu’ils disent “on est dans le délire”. Dans le même délire dans lequel, antisémite certes, mais délire quand même, j’insiste sur ce point, les gens ne sont pas débiles, ils savent où est la mesure du délire et où elle n’est pas, et après ils sont ramenés à la réalité, grâce aux informations que vous donnez et grâce aux interviewes qu’il donne entre les spectacles. Mais les spectacles sont en général sous le signe du délire. C’est le même délire qu’on trouve chez Marc-Édouard Nabe, dont on peut dire ou pas qu’il est antisémite, mais je ne vois pas tout à fait la différence entre un DSK, donc homme en tant que juif, fictionnalisé par Marc-Édouard Nabe, habillé en pyjama de déportation, afin que son épouse soit attirée sexuellement par lui. Il y a une chose un peu grotesque dans laquelle DSK est mis en scène, comme M’Bala M’Bala se met en scène en Bokassa, c’est-à-dire antisémite. Dans les deux cas, il s’agit d’un délire dans lequel l’ambiguïté est totale. » (Ce soir (ou jamais !), 10 janvier 2014)

Nabe sur Obalk

  • « Hector ? Imaginez un gros bébé avec une barbe de dix jours en permanence... Gros, gras, gris, les cheveux mal réveillés, les lunettes moites, aux branches cassées de traviole, les chaussures éventrées, le ventre énorme mais trop petit pour porter le nombril dont il était enceint depuis sa naissance, et le tout enveloppé dans un imperméable qui, s’il l’avait vu sur un lépreux, aurait découragé Jésus de le guérir. Avec ça, un appétit à coiffer un ogre au poteau ! Personne au monde n’a été aussi sale à une table : Hector en foutait partout, à la main il déchirait sa viande, s’essuyait sur son tee-shirt, bavait son eau (jamais une goutte d’alcool), postillonnait tous ses légumes. C’était souvent ma faute, je le faisais rire aux éclats. Jusqu’à une certaine époque, je crois que rien ne l’amusa plus que ma mauvaise foi. Lui, c’était la bonne foi, son truc, mais poussée tellement à l’extrême qu’elle insupportait. Sa franchise était si malveillante qu’on lui préférait, de loin, la pire des hypocrisies. Si un peintre lui disait en le voyant faire la moue devant ses tableaux : “Allons, Hector, dis que ça ne te plaît pas, mais ne dis pas que ce n’est pas bon !”, le critique lui répondait : “Au contraire, ça me plaît beaucoup, mais c’est très mauvais !”
Hector donnait des conférences-fleuves hilarantes où son talent de cabotin pouvait s’exprimer en toute improvisation. Il jouait au faux naïf avec une maestria de vicieux pour démontrer “logiquement” qu’Andy Warhol n’était pas un grand artiste, et que Marcel Duchamp non plus. Hector voulait “baiser la gueule” de l’inventeur des ready-mades sur son propre terrain : l’inframince. Quand il arrivait dans un vernissage, on entendait dire : “Mince ! Voilà l’infragros !” Hector coupait les cheveux des anges dont il voulait absolument savoir le sexe en quatre, puis en huit, puis en seize, puis en mille et un... Les cheveux ? Il parvenait à vous persuader que ce n’étaient pas des cheveux justement, mais des poils de cul, et hop ! retournait au boulot, en mettant bien son nez dans la raie poilue de l’ange, avec ses ciseaux ultrafins dans sa patte de patapouf destroy, il prélevait un poil d’ange, puis un autre, encore plus petit, le plaçait sous son microscope, et alors il ressortait en pouffant de fierté : “C’en n’est pas !” Quoi ? “Des poils de cul !” Ah, bon ? “Non ! Ce sont des poils de pubis, mon chou !” » (Alain Zannini, 2002, p. 320)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Ça balance à Paris, Paris Première, 3 décembre 2011