François Mitterrand

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François Mitterrand

François Mitterrand est un homme politique français, président de la République (1981-1995), né le 26 octobre 1916 à Jarnac et mort le 8 janvier 1996 à Paris.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

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Entre 1985 et 1986, en raison de ses relations avec Jean-Edern Hallier qui menaçait François Mitterrand de révéler l’existence de sa fille, Mazarine Pingeot, Marc-Édouard Nabe a fait partie des 2 000 personnalités écoutées par l’Élysée[1].

En décembre 1984, Marc-Édouard Nabe publie un « Billet doux » dans la revue Vertiges des lettres, co-dirigée par Siné, qui s’ouvre sur une attaque de Mitterrand :

« François Mitterrand, c’est Blum II. Il s’est enfermé dans une erreur historique dont il ne sortira pas. Avant, c’étaient les hommes d’État qui se prenaient pour des rois ; aujourd’hui, ce sont les chefs de parti... Ce que je ne pardonnerai jamais à Mitterand, c’est qu’il va pousser les trois quarts des Français à repenser à de Gaulle ; à déguiser suffisamment leur inclinaison réactionnaire en sorte de libéralisme de gauche, sorte de compromis lamentable entre le Front populaire et la Terreur. Nous sommes une Pologne à l’envers. L’alternance politique de la démocratie, l’usure du pouvoir, la conjoncture économique, la déviation vers la gauche que subit tout pays en crise, la technocratie outrancière, la baisse du pouvoir d’achat, les mouvements sociaux c’est tout cela qui a porté l’avènement du socialisme en France. C’est vraiment pas grand chose.[2] »

En 1989-1990, Nabe participe abondamment à l’hebdomadaire d’Hallier, L’Idiot international, dont la cible principale est Mitterrand, ses ministres, ses amis, sa famille et ses soutiens.

En 1998, Nabe écrit un texte sur la fille de François Mitterrand née en 1974 mais dont l’existence n’a été rendue publique qu’en 1994. « La fifille du pharaon » a été proposé à plusieurs journaux à l’occasion de la médiatisation du premier roman de Mazarine, mais tous l’ont refusé :

« [...] Évidemment, cette pauvre Mazarine n’a pas plus voulu sortir des couilles d’un des hommes politiques les plus pourris du siècle qu’elle n’a demandé à vivre cachée toute sa jeunesse pour protéger l’ascension sociale de la crapule bourgeoise pétrifiée de peur devant le “qu’en-dira-t-on” au point de ne reculer devant aucune intimidation, aucune réduction au silence, aucune trahison ni coup de Jarnac, pour garder au chaud ses deux misérables secrets (il avait une fille comme il avait un cancer !). Je sais aussi qu’elle n’y est pour rien dans la prétention (héréditaire également) que son ringard de père lui a inculquée, d’aimer la littérature au point de se croire, après lui, inspirée par un don “littéraire” (voyez-vous ça) qui fait pouffer jusqu’aux ouistitis secoués par son ridicule au fin fond de leur jungle... De tout cela je suis conscient. N’empêche qu’on en me fera pas croire à la totale inconscience de Mazarine. Bête comme une normalienne philosophicarde d’accord, mais suffisamment roublarde pour marcher avec ses éditeurs et médiateurs, les salauds prêts à l’envoyer au casse-pipe pour vendre sa merde. Comment tous ces pros de l’enculage à sec — autant dire des pédophiles moraux — peuvent encore se regarder dans une glace sans qu’elle ne se brise de dégoût face à eux ? Des responsables culturels les plus malhonnêtes de Paris offrant le succès du premier roman de “Maza” sur les plateaux puants de leurs supports institutionnels aux directeurs littéraires hypocrites et calculateurs “de gauche” à dégueuler, en passant par le présentateur télé lui-même, ruisselant d’avidité spectaculaire et complice de l’opération juteuse jusqu’à donner des boutons au dernier asticot qui s’apprêtait à bouffer le dernier reste de la charogne de Mitterrand, ils peuvent tous être fiers d’eux. Logiquement, après sa prestation télévisée indécente, Mazarine aurait pu se suicider, comme Pierre Bérégovoy. Ça aurait peut-être fait réfléchir ses mentors menteurs, mais non, la France a encore besoin d’elle, pas pour écrire un autre roman (le premier sera le dernier), mais pour qu’elle se tourne vers la politique, ce qu’elle ne va pas manquer de faire, et qui sait pour en faire un jour la Présidente de la République... J’espère qu’elle ira jusqu’au bout de sa logique en choisissant alors Jean-Marie Le Pen comme premier ministre ! Ce scénario ne ferait qu’incarner l’esprit de cohabitation nationaliste-socialiste qui règne dans ce pays depuis de trop nombreuses années. [...][3] »

En mars 1999, Bernard Pivot invite Nabe dans Bouillon de culture (France 2), où il l’interroge notamment sur Mitterrand[4] :

Bernard Pivot : Alors, on va passer à plus vache encore. Par exemple, bon, j’ai rien trouvé sur Chirac, oui mais alors Mitterrand, vous le vomissez, vous.
Marc-Édouard Nabe : Oui, entre autres, oui.
B. P. : Ah oui, non, mais Mitterrand...
M.-É. N. : C’est parce que c’est le dictateur sous lequel j’ai souffert. Voilà, c’est ma génération, donc c’est normal. Mais ça aurait pu être un autre, c’est le pouvoir que je vomis, évidemment.
B. P. : Le dictateur ?
M.-É. N. : On a vécu sous une dictature morale épouvantable. Et ça continue d’ailleurs. Qu’il y ait Chirac ou pas. C’est pour ça que j’ai fait un texte qui s’appelle « Mitterrand l’imputrescible ».
B. P. : Qui est terrible !
M.-É. N. : Parce qu’il est mort mais il continue de pourrir, si vous voulez. Ce qu’il a inventé, c’est même pas une question de politique, ce qu’il a inventé, c’est cette moralisation et cette idéologisation, et c’est ça que je voulais vous dire car moi je suis ni de droite, ni de gauche, ni des extrêmes, ni du centre, je suis au-dessus, je plane comme un aigle myope, alors évidemment quand je fonds sur ma proie, des fois je crois que c’est un mouton c’est un lapin ou l’inverse, c’est pareil.

À noter : en 2002, Nabe retrouvera Mazarine Pingeot sur le plateau d’une émission de Michel Field, où il s’apercevra que celle-ci le considère comme un « grand auteur ». Ils se retrouveront également en 2012 lors de l’enregistrement du « pilote » d’une émission d’Éric Naulleau où Mazarine dira à Nabe qu’elle n’a jamais autant ri qu’en lisant L’Enculé.

Citations

Nabe sur Mitterrand

  • « Mardi 15 mai [1984]. — Discussion au sujet du monde de la gauche dont Hélène se sent très lointaine. Elle trouve très surfaits ces attroupements d’anciens étudiants qui jouent aux professionnels de la justice sociale. Elle les juge aussi hypocrites que les autres. Moi, j’ai mis trois ans pour bien saisir tout ça : Mitterrand a mené les gauchistes en bateau, ou plutôt les gauchistes se sont embarqués d’eux-mêmes sur le paquebot Blum II... Tout espoir de vraie folie libertaire est désormais perdu. La gauche au pouvoir c’est la drôle de gauche comme on disait la “drôle de guerre”. Je le sens. La déception est dans l’air, comme un épais brouillard. On ne pourra pas savoir plus tard combien l’atmosphère de ces années 80 est lourde. C’est une sorte d’Occupation qui se met en place. Les cocus du grand soir entrent dans le maquis. Les collabos de l’ex-maoïsme mitterrandisé se pavanent sans vergogne. C’est le pouvoir seul qui les intéressait, bien sûr. Moi je refuse le pouvoir. Celui-là comme les autres. Je ne sais pas très bien où je vais, mais certainement à contre-courant de cette démission qu’on lit dans tous les regards des bourgeois gauchos, baisés et mal baisés, tristement mal baisés par le 10 mai 81. » (Nabe’s Dream, 1991, p. 426)
  • « Il n’y a pas une anecdote, pas un mot censé mettre en valeur la “personnalité” de l’ex-président qui ne tombe dans un abîme de médiocrité. La minablerie se retrouve partout chez Mitterrand. Les collabos de tous poils s’extasient devant l’“originalité” d’un homme plat, terme et ridicule dans sa prétention d’échapper pendant plus de cinquante ans à l’absence totale de tout charme. Les baisés, dont l’inconscient stupide ne peut pas avouer qu’ils se font fait avoir si longtemps par la nullité incarnée, ont beau gratter le célèbre clamsé : rien... Pas une once d’esprit dans ce corps anti-artistique. Il n’y a que ceux qui ne comprennent rien à la littérature — les “écrivains” d’abord — qui ont trouvé une fibre littéraire quelconque à ce pétaineux. Les autres, ignares seulement, le considèrent sérieusement comme un lecteur de grand goût, un lettré impressionnant, ce qui, dans une autre circonstance, pourrait faire rire les trois quarts du cimetière du Père Lachaise. » (« Mitterrand l’imputrescible », L’Éternité n°1, février 1997).

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Jérôme Dupuis, Jean-Marie Pontaut, Les Oreilles du Président, Paris : Fayard, 1996, 286 p.
  2. Marc-Édouard Nabe, « Billet doux n°3 », Vertiges des lettres, n°5, décembre 1984, repris dans Non, Éditions du Rocher, 1998.
  3. Marc-Édouard Nabe, « La fifille du Pharaon », Non, Éditions du Rocher, 1998, pp. 354-355.
  4. Bouillon de culture, France 2, 12 mars 1999, retranscrit dans Marc-Édouard Nabe, « Pourquoi arrêter ? », Coups d’épée dans l’eau, Éditions du Rocher, 1999, pp. 559-567.