Léon Bloy

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Léon Bloy

Léon Bloy est un écrivain français né le 11 juillet 1846 à Périgueux et mort le 3 novembre 1917 à Bourg-la-Reine.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Dans son premier livre, Au régal des vermines, paru en 1985, Marc-Édouard Nabe (et, avant la publication du livre, à la télévision chez Michel Polac en 1984), fait l’apologie de Léon Bloy[1] :

« Je dois être le seul lecteur non croyant de Léon Bloy aussi proche, acharné et inconditionnellement collé à sa pensée. Ce n’est pas pour moi un paradoxe. Je crois que Bloy suscite de tels contraires. Bloy ne me passionne pas uniquement pour son pan métaphysique : je plonge totalement dans sa mystique et je regrette parfois de ne pas pratiquer son dogme dans toutes ses exigences. Mais après tout, il ne faut pas se leurrer : aucun chrétien aujourd’hui ne peut lire Bloy.[2] »
Extrait de Droit de réponse, 10 novembre 1984

Léon Bloy apparaît dès les premières pages du premier tome du journal intime de Nabe, Nabe’s Dream :

« Lundi 4 juillet [1983]. — Je ne peux pas rester très longtemps sans lire Bloy. Quelques lignes dans ces années superficielles et confuses sont comme des fouets fanatiques dont la clarté cingle la sombre frivolité partout présente. C’est affreux de se sentir énergiquement pessimiste dans cet optimisme mou généralisé. Ce qui est beau dans la religion, c’est qu’elle est l’Opium du Peuple, car la drogue, c’est ce qui peut arriver de mieux au Peuple.[3] »
Sur la tombe de Bloy à Bourg-la-Reine (1985)

Comptant parmi les références majeures de Nabe, Léon Bloy a fait l’objet d’une série de portraits réalisés entre 1984 et 1987, ainsi que de quatre articles entre 1988 et 1991. De notoriété publique, c’est Nabe, par son enthousiasme oral et écrit au sujet de Bloy, qui donnera à toute une génération le goût de la lecture du grand auteur catholique. De François Angelier à Maurice G. Dantec, en passant par Yann Moix, et bien d’autres, certains (pas tous) reconnaîtront leur dette envers l’auteur du Régal des vermines, qui les a en quelque sorte initiés à Léon Bloy.

Citations

Nabe sur Bloy

  • « Bref : Bloy ! Bloy ! De tous les côtés ! Fortin imprenable ! Je n’avais pas reçu de choc littéraire, cosmique et humain de cette trempe depuis Suarès, Powys et Céline : je désespérais de trouver un quatrième larron de la classe de ces Christs-là ! Je fus servi ! Pendant des mois et des mois j’ai vécu avec Bloy, dépeçant la charogne de partout ! Il est si proche de moi, de ma nature et de mes aspirations. Absolument fou de sa langue comme de son personnage (il faut être Borges ou Jünger pour le trouver antipathique, et un de mes grands regrets dans la vie est de ne pas coincer cinq minutes le premier dans un patio et le second dans la Forêt-Noire pour leur parler de Bloy dont ils ne s’entretiennent avec personne, et pour cause !...), de sa mystique comme de sa mentalité, de sa médiévalité et de sa haine ! Tout ! Tout me plaît chez lui ! Tout ! C’est archisimple.
Bloy, c’est une tortue éléphantine, rapide comme un guépard. Un gros bouledogue moustachu à l’allure d’ours en feu. Deux yeux bogues, éclatés dans le bleu du ciel, ruisselants dans des bacchantes en feu de paille ! Un bulldozer qui empeste l’ail et le gros rouge, qui pleure cinq heures par jour, envoie chier le monde entier, remet son sort entre les mains de Dieu et prend le sort de Dieu entre ses mains. C’est un mendigot père de famille, un pauvre à tempérament, un bourgeois petit-mendiant, qui survit chichement sur les économies de sa misère, vivant in extremis de miracles débiteurs, tapant le Ciel même, parce que Dieu n’a pas d’odeur !...
Il est absolument impossible de douter du catholicisme quand on est au courant des magies noires de Léon Bloy convertissant une Danoise, faisant d’une pute une mystique, nourrissant ses enfants avec de copieux Ave Maria jusqu’à ce que deux d’entre eux rejoignent plus vite la droite du Seigneur !... Il n’est pas étonnant que les grands catholiques ignorent Bloy, car ils en sont tous des répétitions générales, des conséquences ou des caricatures. » (Au régal des vermines, 2012 (1985), p. 112)
  • « Léon Bloy n’est pas un petit catholique, c’est un grand chrétien. Il est beau. Toutes ses photos vous le diront. Dans le miroir de son écriture, il apparaît comme le magnifique croisement d’un cochon et d’un buffle, la crinière blanche d’un lion sous la neige et la gueule d’un bouledogue embroussaillé d’une gigantesque moustache. » (« Bloy, toujours », Le Quotidien de Paris, 7 décembre 1988)
  • « L’œuvre de Bloy ne se lit pas. Elle se décrypte. » (« Pages arrachées au carnet d’un bloyen », Les Dossiers H « Léon Bloy », mai 1990)

Intégration littéraire

  • Au régal des vermines (1985)
  • « Bloy, toujours », Le Quotidien de Paris, 7 décembre 1988 (repris dans Oui, 1998)
  • « Léon Bloy devant l’éternel », L'Infini n°26, printemps 1989 (repris dans Oui)
  • « Pages arrachées au carnet d’un bloyen », Les Dossiers H « Léon Bloy », L’Âge d’Homme, mai 1990 (repris dans Oui)
  • « Le grand livre rouge », Cahiers Léon Bloy n°1 (65e année), nouvelle série, mai 1991 (repris dans Oui)
  • Nabe’s Dream (1991)
  • Petits Riens sur presque tout (1992)
  • Tohu-Bohu (1993)
  • Inch’Allah (1996)
  • Kamikaze (2000)

Portraits

Portraits de Léon Bloy sur le site de Marc-Édouard Nabe

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, Au régal des vermines, anti-édité, 2012 (1985), pp. 108-116.
  2. Marc-Édouard Nabe, Au régal des vermines, anti-édité, 2012 (1985), p. 109
  3. Marc-Édouard Nabe, Nabe’s Dream, Éditions du Rocher, 1991, p. 31.