Kenny Clarke

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Kenny Clarke

Kenny Clarke est un batteur américain de jazz né le 9 janvier 1914 à Pittsburgh et mort le 26 janvier 1985 à Montreuil-sous-Bois.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Le père de Marc-Édouard Nabe, Marcel Zannini, fait la connaissance de Kenny Clarke à New York dans les années 1950 et même fait, avec lui, le voyage de retour en bateau qui l'amènera en France. Personnellement, Nabe, grand admirateur du jeu de batterie de Kenny Clarke, surnommé « Klook », l’a fréquenté toute sa jeunesse, par exemple dans les coulisses des concerts de Miles Davis[1]. Lorsqu'en 1983, Francis Paudras fait engager Clarke au « Twenty-One » (boîte de jazz parisienne), c’est Nabe qui en fait le portrait :

« « Quand j’étais petit garçon et que je croisais fréquemment Kenny Clarke, je ne savais pas encore qu’il était le père de la batterie moderne comme on dit vulgairement. C’était pour moi le monsieur dans les bras duquel tout le monde se précipite. En effet, il y a toujours quelqu’un pour embrasser Kenny Clarke, en recevoir les fluides, le remercier. Sa présence en France depuis plus de trente ans y est pour beaucoup je suppose, mais si Kenny était resté dans son pays les vénérations n’en auraient pas été moins démonstrative : l’émotion est aussi inépuisable devant le premier batteur de l’histoire du jazz à être aussi un musicien.[2] »

À la mort de « Klook », c’est Jackie Berroyer qui ira à l’enterrement pour en rendre compte dans sa chronique « Branché mort » dans Hara-Kiri, illustrée par une photo de Sam Woodyard (et de Nabe debout derrière lui, le visage coupé par le recadrage du cliché).

Berroyer Branche Mort.jpg

Citations

Nabe sur Clarke

  • « Bien que “l’Archimède de la Batterie” soit fatigué, je savoure le style de Kenny. Cette métrique si spéciale, ses galops de caisse claire, ses rimes et figures. On connaît tellement ça, digéré par ses imitateurs, qu’on a l’impression d’assister là à la démonstration artisanale d’un art préhistorique. Ça ne peut plus être impressionnant. C’est comme les audaces de touches de Manet. Ça reste intéressant, émouvant, mais pas renversant. Encore une preuve de la vitesse du jazz, de sa course à sa perte, de sa mort imminente. Kenny Clarke ressemble à une tortue : même tête, même démarche, même sourire. Lent et un peu blasé, cordial et capricorne. Bien habillé, plein de ficelles, de tours dans ses caisses, tricoteur de mélodies rythmiques. » (Nabe’s Dream, 1991, pp. 116-117)

Intégration littéraire

Notes et références