Jean-Paul Bertrand

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Jean-Paul Bertrand

Jean-Paul Bertrand est un éditeur français né le 8 octobre 1943 et mort le 13 juillet 2011. Il a notamment été le propriétaire des Éditions du Rocher entre 1987 et 2005, période durant laquelle il publia les livres de Marc-Édouard Nabe.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Jean-Paul Bertrand, entre Delfeil de Ton et Marc-Édouard Nabe, en 2000

Rencontré en novembre 1989 grâce à Patrick Besson, Jean-Paul Bertrand se montre tout de suite très enthousiaste à l’idée de publier Marc-Édouard Nabe, lui lançant dès le premier rendez-vous : « Vous avez désormais un éditeur pour votre Journal. »[1] Le contrat pour la publication du journal est signé le 31 décembre 1989, lors de la réveillon Dix ans pour rien (Le Rocher) ouvrant ainsi une collaboration de seize ans pour l’édition, sans contrat ni contrainte, de seize livres.

Dans les années 1990, Marc-Édouard Nabe est mensualisé par les Éditions du Rocher et publie ce qu’il veut, ne touchant néanmoins ni à valoir ni droits d’auteurs, y compris lorsque Une lueur d’espoir devient un succès d’édition avec plus de 20 000 exemplaires vendus.

En 2002, c’est Nabe qui présente, à la demande de la star, Brigitte Bardot à son éditeur Bertrand. Cela se solde par la publication du pamphlet de BB : Un cri dans le silence, qui sera le best-seller absolu de la maison d’édition (300 000 exemplaires).

En mai 2005, Jean-Paul Bertrand vend les Éditions du Rocher aux éditions Privat propriété du groupe pharmaceutique Fabre[2]. Les nouveaux repreneurs signifient à Nabe l’arrêt de sa collaboration avec la maison d’édition, ainsi que du versement de ses mensualités. Nabe assigne les Éditions du Rocher, et avec l’aide de maître Emmanuel Pierrat finit par obtenir, en guise de dommages et intérêts, les droits de ses livres, ainsi que les stocks, en juillet et décembre 2008.

Citations

Bertrand sur Nabe

  • « Depuis quinze ans, Le Rocher publie les textes qu’il veut bien lui donner. Sans contrat et sans contrainte. Unique par sa formule, ce lien se resserre un peu plus à chaque fois que certains ont voulu le délivrer. Que l’on connaisse notre secret : comme écrivain unique, Marc-Édouard Nabe n’a pas de prix : c’est pourquoi je l’aide autant qu’il m’est possible comme éditeur indépendant et responsable. Avec les 55 000 vers du Mathnawi de Rûmî, voilà ce que l’on retiendra peut-être de mon destin éditorial. Ce serait déjà bien.
Marc-Édouard Nabe le maudit. Il est facile de tailler une réputation dans le stuc littéraire. Le fin du faux. Aujourd’hui, on critique ce que l’on n’a pas lu. Pensez-vous ! cinq mille, voire dix mille pages ! Vive la civilisation de l’effort et du courage. Retournons-nous. Personne ne passe plus le pont d’Arcole. Je ne supporte pas les fascistes, fâcheux et fraudeurs. Les racistes, raseurs porteurs de rase-jet (manteau d’homme très court. Le Robert), et c’est pourquoi j’aime Marc-Édouard Nabe, car il est tout sauf cela. Un homme qui aime tant la musique de jazz, les arts et la culture ne peut être cet étron que l’on déroule sur lui. Notre société vomit ceux qui ne hurlent pas avec les sirènes des premiers mercredis du mois.
La délation est la pratique la plus répandue en cette période de marée noire permanente. Faire chorus avec la majorité beuglante, voilà les héros. Certes Nabe est un zéro. Pour la conduite (il n’a pas de voiture, mais cherche toujours un sponsor). Zéro, par la température inamicale de ses confrères. Des critiques qui hument leur dérisoire commun. Mais c’est l’infini à la portée de la plume. Marc-Édouard, en héros, plonge dans ses stigmates pour puiser l’encre de son sang. Souvent il est exsangue. Il transfuse sur du papier le noir et le blanc, et palettise ses thèmes en tableaux multicolores. Marc-Édouard est humain. Trop humain. Donc l’homme à abattre pour imposer la civilisation du clonage. » (L’Affaire Zannini, « Pourquoi publiez-vous Marc-Édouard Nabe », écrit en janvier 2003)

Nabe sur Bertrand

  • « Il faut dire que j’ai eu la chance d’avoir un éditeur comme Jean-Paul Bertrand. Certains disent que Bertrand a été mis sur Terre comme un ange gardien, rien que pour cette mission : m’éditer. Il m’a permis de vivre et d’écrire pendant seize ans ! J’ai eu la tranquillité d’esprit matérielle et éditoriale nécessaire à la construction de ma “cathédrale”, comme il disait... » (Le Vingt-septième Livre, 2006)

Collaboration

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, Kamikaze, Éditions du Rocher, 2000, p. 3470.
  2. Bénédicte Mathieu, « Les éditions Privat achètent le groupe du Rocher », Le Monde, 1er juin 2005, p. 29