Hara-Kiri

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Hara-Kiri est un mensuel d’humour fondé par François Cavanna et le professeur Choron et publié entre 1960 et 1985.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Durant l’été 1974, Marc-Édouard Nabe, âgé de 15 ans et demi, réalise une série de dessins qu’il propose à la rédaction de Hara-Kiri, dirigée par Gébé. Jusqu’en 1975, le journal publie mensuellement une pleine page des dessins de Nabe. En 1984, l’écrivain, à la recherche d’un éditeur pour son premier manuscrit, renoue avec l’ambiance des bouclages du mardi soir, en particulier les improvisations du professeur Choron, qu’il retranscrit dans son journal intime. Le 25 octobre 1984, le professeur Choron dirige Nabe dans un « jeu de con », qui est publié dans le numéro 279 du mensuel, en décembre 1984[1].

Nabe Hara-Kiri-1.jpg Nabe Hara-Kiri-2.jpg

En décembre 2013, deux dessins de Nabe sont reproduits dans le livre La gloire de Hara-Kiri[2]. En décembre 2014, Nabe organise à Paris (rue Daru) une exposition de ses dessins de jeunesse publiés par Hara-Kiri (voir article Expositions). Lorsqu’il fait paraître, en août 2015, le second numéro de son magazine, Patience, il organise symboliquement le lancement devant le siège historique de Hara-Kiri, rue des Trois-Portes, à Paris. Dans son magazine, Nabe raconte sa journée du 11 janvier 2015, où il se rend devant la porte des anciens locaux du journal :

« Rien n’avait changé, par bonheur. Je me retrouvais exactement en août 1974, à l’âge de 15 ans et demi, devant cette même épaisse porte de bois sombre du n°10 rue des Trois-Portes, lorsque j’y avais frappé pour la première fois. C’est Odile, la femme de Choron, qui m’avait ouvert.
— Qu’est-ce que tu veux ?
— J’ai fait des dessins, j’aimerais les montrer.
C’est avec un certain trac que j’avais suivi Odile qui m’avait fait entrer, sur la gauche, jusqu’à la salle de rédaction. Elle poussa le rideau vert de lourd velours, et c’est comme si elle me faisait entrer dans un nouveau monde. De l’autre côté de ce rideau, je n’aurais pas été davantage étonné si je m’étais retrouvé sur la scène d’un immense théâtre gigantesque, un peu comme dans une bande dessinée de Fred. Et puis c’est Wolinski qui prit le relais. Je lui tendis le carton à dessins que j’avais sous le bras. Il le posa sur la table, en délaça le ruban et éclata de rire dès le premier ou le deuxième dessin, je ne sais plus. Cet éclat de rire suivi de celui de Gébé que Wolin avait appelé, je les entendais encore ce 11 janvier 2015 à travers la porte. Je disais à Leïla : “Chut ! Écoute ! Je les entends. Ils sont encore là. Tous, tous les vrais. Ceux du vrai Charlie, ou plutôt du vrai Hara-Kiri. Choron, Gébé, Reiser, Wolinski, Cavanna...” Ma fiancée avait beau tendre l’oreille, rien. Ce n’était que dans ma tête et dans mon cœur. Je restai un moment devant cette porte où personne bien sûr ne s’était pressé. Et tant mieux. J’aurais mal supporté de voir une foule de péquenots “Charlie” s’amasser rue des Trois-Portes pour rendre hommage au véritable esprit d’Hara-Kiri. Personne sans doute n’avait pensé à venir faire ce pèlerinage-ci. Pas un bouquet de fleurs au pied de la porte sacrée.[3]

Transcription littéraire

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, Nabe’s Dream, Éditions du Rocher, 1991, pp. 652-654.
  2. La gloire de Hara-Kiri, Paris : Glénat, 2013, p. 188.
  3. Marc-Édouard Nabe, Patience 2, anti-édité, 2015, p. 115.