Nicolas Bedos

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Nicolas Bedos aux Césars 2020

Nicolas Bedos est un auteur, chroniqueur presse écrite, radio et télé, scénariste, présentateur de cérémonies, comédien et réalisateur né le 21 avril 1979 à Neuilly-sur-Seine. Il est le fils de Joëlle Bercot et de Guy Bedos (1934 - 2020), son parrain est Jean-Loup Dabadie et sa marraine Gisèle Halimi. Nicolas se lance dans la carrière artistique à l’âge de 20 ans en entrant à Canal+ pour devenir conseiller artistique du directeur des programmes, Alain de Greef. Il enchaînera dans l’écriture de pièces de théâtre, puis en étant chroniqueur avec un humour dans le sillage de son père mais un langage copié sur celui de Pierre Desproges, dans différentes émissions de radio et de télévision ainsi que dans la presse écrite (OuiFM, Semaine critique !, On n’est pas couché, Marianne). Nicolas publiera également trois recueils de chroniques (Journal d’un mythomane, Robert Laffont, 2011 et 2012 ; La Tête ailleurs, 2013). En 2009, Nicolas participe à un collectif de nouvelles écrites sur Disneyland publié par Flammarion (Disneyland : nouvelles) auprès de Thomas Lélu, Nicolas Rey, Tania de Montaigne ou David Abiker.

En octobre 2011, invité dans l’émission de Michel Field, Au Field de la nuit (TF1), Nicolas Bedos est mis en présence d’une lectrice inconnue, Mathilde Warnier, qui critique son recueil de chronique avant d'être traitée par son auteur, visiblement blessé, de « pute ». L’étudiante ne se laisse pas démonter et lui lance : « Je sais pas qui est la plus pute entre vous et moi. » Par sa juste saillie, elle parvient à vexer cruellement Nicolas Bedos, mais hélas celui-ci arrivera à la « récupérer » quelques temps après, et Mathilde finira par devenir chroniqueuse à la télévision (ce qu’elle regrettera) avant d’entamer une carrière de mannequin et de comédienne en France et à l’étranger.

En 2014, 2015 et 2017, Bedos est le maître de cérémonies de la soirée des Molière. Après avoir co-scénarisé trois téléfilms de Josée Dayan (Folie douce, Ni reprise ni échangée, Bouquet final) et joué dans des films de Frédéric Beigbeder (L’amour dure trois ans, 2012), Régis Roinsard (Populaire, 2012) ou Alexandre Castagnetti (Amour et turbulences qu'il co-scénarise, 2013), Nicolas Bedos réalise en 2017 son premier film, Monsieur et Madame Adelman (nommé deux fois aux Césars sans rien obtenir) où il joue le rôle-titre avec sa compagne de l’époque, Doria Tillier. Deux ans plus tard, il signe La Belle époque (Césars du meilleur scénario original, de la meilleure actrice dans un second rôle et des meilleurs décors) sans y occuper de rôle principal.

En février 2020, après la cérémonie des César, marquée par la polémique autour de Roman Polanski, Fanny Ardant, actrice principale du film de Nicolas Bedos La Belle époque, défend publiquement le réalisateur devant des caméras de télévision, en présence d’un Nicolas Bedos visiblement gêné (regard fixe, sourire figé) et s’éloignant de l’actrice.

En plein « rebond » de la pandémie de Covid-19, le 24 septembre 2020, Nicolas Bedos poste sur son Twitter un appel à se libérer des masques, du confinement et de toute précaution sanitaire, au ravissement de tous les médiateurs conspis, les pro-Raoult et autres irresponsables.

Les pièces, les téléfilms et les films de Nicolas Bedos traitent pour la plupart de personnages losers qui se retournent sur leur passé. L’impuissance artistique et la domination par la femme dans le couple sont les autres thèmes récurrents de son « imaginaire » :

  • Sortie de scène (2004, théâtre) : un vieil écrivain malade ne supportant plus son image sympathique cherche à la casser en attaquant des personnalités en publiant des pamphlets avant de faire la rencontre d’une nièce, elle aussi malade, qui parvient à l’adoucir.
  • Eva (2007, théâtre) : le mari d’une écrivain à succès récemment décédée revient sur leur relation.
  • Le Voyage de Victor (2009, théâtre) : après un accident, un homme perd la mémoire et est aidé par une infirmière à se souvenir de sa vie. Amusant de remarquer que le titre de cette pièce est un mix de deux autres d’Henry Bernstein (Le Voyage, 1937, et Victor, 1950).
  • Folie douce (2009, téléfilm de Josée Dayan) : une femme feint l’amnésie pour retrouver l’attention de sa famille et découvre ainsi que son mari a une maîtresse.
  • Promenade de santé (2010, théâtre) : un homme (érotomane bipolaire) et une femme (mythomane nymphomane) discutent sur le banc d’un hôpital psychiatrique.
  • Ni reprise ni échangée (2010, téléfilm de Josée Dayan) : une femme est enlevée et sa famille, ne supportant pas son caractère, l’abandonne à ses ravisseurs.
  • Bouquet final (2011, téléfilm de Josée Dayan) : pour sauver leur maison commune de la saisie, trois amis septuagénaires se proposent de jouer les grands-parents de jeunes clients ce qui ravive des souvenirs.
  • Les Infidèles (2012, film à sketches, segment « La Question ») : un couple s’interroge sur l’adultère après une soirée passée chez un mari infidèle et apprend que l’un comme l’autre a trompé l’autre.
  • Amour et Turbulences (2013, film d’Alexandre Castagnetti) : un homme (Nicolas Bedos) prend l’avion et se retrouve par hasard assis à côté de son ex-compagne qu’il essaye de séduire à nouveau en se remémorant des souvenirs pendant les sept heures de vol.
  • Monsieur et Madame Adelman (2017, film) : après la mort de son mari célèbre écrivain à succès, Sarah Adelman se souvient de leur quarante-cinq ans de vie commune, de leur rencontre à sa mort, en insistant sur son rapport à sa judéité et à son écriture car c’est elle qui écrivait ses livres. À noter : il s’agit de la même histoire recyclée d’Eva, mais inversée.
  • Le Belle époque (2019, film) : un sexagénaire dépassé par son temps et méprisé par sa femme revit le jour de sa rencontre en 1974 avec cette dernière grâce à une comédienne dont il tombe amoureux lors de la reconstitution à grand spectacle mise en scène par une entreprise spécialisée, et dirigée par le compagnon de ladite comédienne.
  • OSS 117 - Alerte rouge en Afrique noire (2021) : Un espion parodique genre James Bond se voit confier la mission de se rendre dans un pays africain inventé pour retrouver un collègue qui a disparu. Il séduit la femme du président qui lui dévoile son véritable plan : implanter le communisme dans le pays, mais OSS se montre trop colonialiste pour elle. Elle tue le président et le remplace par un sosie.
  • Mascarade (2022) : Un danseur a un accident de moto, se retrouve handicapé. Il rencontre une jeune pute, ils tombent amoureux et ensemble, ils montent une mascarade sentimentale : il s'agit d'épouser chacun un vieux riche puis de divorcer et toucher la pension. Mais le danseur se fait briser le cœur par sa complice qui finalement part avec son ex-femme à lui et, par sororité féministe, va vivre en Italie avec elle en lesbiennes.
  • Alphonse (2023), série : Un vendeur de montres de luxe se fait virer parce qu’il fait mal son job, et son père, un gigolo, a un accident. Il demande à son fils de prendre sa place. Alphonse accepte mais ment à sa femme Margot sur son nouveau métier. Elle le découvre et se barre avec une femme. Après des clientes plus glauques les unes que les autres, Alphonse rencontre une vieille très fortunée aux prises avec son petit-fils, mais c’est Alphonse qui hérite de la grand-mère. Il se rabiboche avec Margot qui veut vivre avec lui un ménage à trois avec une escort, ils partent dans le Sud de la France pour refaire leur vie et là, au bout d'un moment, Alphonse est forcé de revenir parce que son père le rappelle et il se rend compte que c'est lui qui a récupéré l'argent de la vieille. Alphonse doit reprendre son boulot de gigolo. Il a un premier coup de téléphone d’une nouvelle cliente, il va chez elle et il s'avère que c’est… sa mère !

Ça y va, les fantasmes...

Après avoir remarqué que les castings de toutes ces pièces et ces films sont établis dans le petit monde de comédiens de gauche célèbres marinant dans l'entre-soi (Jean Dujardin, Pierre Niney, Isabelle Adjani, Pierre Arditi, Vincent Macaigne, etc, etc…), il y aurait une bonne centaine de (sic) à intégrer après l'énoncé de chaque péripétie des scénarios inventés par Nicolas Bedos-le-refoulé tant surgissent une multitude de complexes : celui d’Œdipe, d’homosexualité, de gauchisme bourgeois, de mort du père, de bien-pensance, de racisme, d’inceste, de viol, etc. Tout y est, et tout est outillé pour faire de ce garçon un raté dans toute l'acception du terme, et qui compense (mal).

Été 2023, Nicolas Bedos est placé en garde à vue pour agression sexuelle présumée en état d’ivresse manifeste (main sur l'entrejambe d’une fille en jean dans une boîte de nuit), enquête ouverte après que 3 femmes ont porté plainte. Prescription, donc classement sans suite pour 2 plaignantes sur les 3. En septembre 2024, Nicolas Bedos est relaxé pour les faits de harcèlement sexuel mais il est condamné pour l'agression sexuelle par sa main posée sur le sexe de la femme, et pour un baiser dans le cou d’une serveuse, à un an de prison dont 6 mois ferme sous bracelet électronique, avec obligation de soins addictologiques et psychologiques.

Début mai 2025, sortie de son livre La soif de honte (éditions de l'Observatoire), auto-confession où il s’adresse à lui en se tutoyant. Il y révèle qu'il a été violé dans son adolescence par une personnalité très connue qui ensuite a été déchue. Et quand on lui demande pourquoi il n'a pas porté plainte, Nicolas Bedos répond : « Je suis une victime, oui, mais pas seulement, et je l'explique dans le livre. À vrai dire, je n'ai jamais envisagé de porter plainte. Pas par peur, ni par loyauté, mais parce que ça n'a jamais été ma démarche. Il se trouve que cette personne, très admirée à l'époque, a vu sa vie sombrer de manière assez tragique par la suite. À tort ou à raison, j'estime qu'il a payé. »

Le 3 mai 2025, Nicolas Bedos est invité en ouverture de l'émission de Léa Salamé, Quelle époque !, pour faire la promotion de son livre La soif de honte pendant une demi-heure. Marc-Édouard Nabe en rendra compte dans sa Feuille nabienne numéro 18 du 5 mai, partiellement consacrée à l'affaire.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Après avoir croisé Nicolas Bedos quelques fois à l’hôtel Vernet et au Baron, où celui-ci s’était montré plutôt affable (il apparaît dans une scène de L’Homme qui arrêta d’écrire[1]), Marc-Édouard Nabe rencontre Nicolas Bedos, toujours affable, dans les coulisses de l’émission Semaine critique ! où, s’asseyant à côté de l’écrivain, Bedos lit au prompteur sa chronique « La semaine mythomane », en présence de Rama Yade et de Caroline Fourest.

Marc-Édouard Nabe à côté de Nicolas Bedos lisant sa chronique, 12 novembre 2010

Le 29 novembre, trois semaines après, Bedos, interrogé sur France Inter par Guillaume Erner qui revient à la fois sur les accusations portées contre Nicolas pour ses propos sarcastiques sur un film concernant la rafle du Vel d’Hiv et sur sa rencontre avec Nabe chez F.-O. G.

Nicolas Bedos : Il y a un certain nombre d’imbéciles qui par hasard sont juifs qui m’ont traité d’antisémite et qui ont prouvé que la connerie n’avait pas de religion.
Guillaume Erner : Mais alors justement quand vous vous retrouvez, enfin vous n’êtes pas exactement en face de lui, de Marc-Édouard Nabe, mais il était invité à la Semaine critique. Marc-Édouard Nabe a eu des propos sur les juifs qu’on pourrait qualifier d’antisémites.
N. B. : Mais je lui les laisse, c’est un abruti. On n’arrête pas de parler de son style, mais encore faudrait-il avoir le courage d’ouvrir ses livres. Lui, voilà, lui c’est un mec qui jubile à l’idée de faire du buzz et qui n’en fait même plus. C’est un personnage grotesque. C’est un type qui pourrait dire que sa mère est une pute pour vendre trois bouquins et, en plus, il se prend pour Céline... Non ![2]

Le 10 décembre 2010, c’est sur RMC que Bedos cite une fois de plus négativement Marc-Édouard Nabe. Puis en novembre 2011, il fera allusion à une rencontre fortuite au Flore[3] dans la revue Transfuge : « C’est ce qui me sépare de la provoc d’Hallier, ou de Marc-Édouard Nabe avec qui je me suis embrouillé l’autre soir. C’est le côté crade que je crois ne pas avoir.[4] » Nabe répondra sur son site alainzannini.com par une brève infirmant la « vision » de leur rencontre : « Nicolas Bedos transforme une aimable discussion avec Nabe croisé au Flore en embrouille... » (alainzannini.com, 22 novembre 2011)

Enfin, en 2015, Nabe analyse longuement dans un chapitre de Patience 2 le « sketch » que Nicolas Bedos était venu faire, déguisé en arabe barbu, chez Laurent Ruquier, soi-disant venu pour dédouaner ses frères de la responsabilité des musulmans dans les attentats de Charlie Hebdo.

Photo de la page 130 de Patience 2

Citations

Nabe sur Nicolas Bedos

  • « Alors surgit Nicolas Bedos. Non ! Pas lui ! Si ! Comme une punition ! Le patronage continue... Déguisé en djellaba avec une fausse barbe, le sous­doué se lança dans un sketch interminable où il “interprétait” un musulman modéré, ou plutôt sa caricature avec l’accent, sans humour, lourd, pas drôle, exactement du Charlie Hebdo. Lui aussi, sous prétexte de lutter à la fois contre l’islamophobie et le terrorisme, tapait encore et toujours sur l’Arabe du coin. Ignoble moment. Même Aymeric Caron était gêné. Et la Salamé, que Bedos appelait “une moukère libanaise” sans plus de réaction de sa part que Rama Yade n’en avait­ eue­ quand­ il­ avait­ qualifiée­ celle-ci, ­devant ­moi, ­de­ “panthère olfactive”, souriait jaune. [...]
C’est à la réécoute du sketch de Nicolas Bedos qu’on pouvait vraiment en mesurer toute l’ignominie... La première fois, dans le feu de l’émission, on pouvait passer à côté... Sous l’accent “bougnoule” rigolo, il y avait un texte incroyable de saloperie. D’abord, le personnage de “Rachid” que ce minable bourgeois campait était un épicier demeuré, choisi exprès pour représenter “l’islam visible” dans On n’est pas couché ; ensuite, le “personnage” n’arrêtait pas de s’adresser à Catherine Barma, et il racontait pourquoi elle l’avait placé là et ce qu’elle lui avait demandé de dire. C’était donc le discours de Barma herself qu’on avait, soi-­disant au second degré, sous le charabia de Bedos adoubé par Ruquier. Barma voulait d’abord “désinfecter” le Rachid, et elle menaçait de lui balancer des “coups de pétard” dans la gueule s’il ne donnait pas une bonne image de l’Arabe gentil, rassurant, “chaton mignon”. Bedos, sous la défroque de Rachid (j’insiste, mais comment oublier, même un instant, qu’il descend d’une lignée de sales Pieds-­Noirs ?), était donc là, sur ordre de Barma, pour bien dire aux Français que les musulmans ne sont pas des djihadistes, et qu’ils ne doivent pas l’être, bien sûr. La caricature de l’Arabe de service montrait l’exemple du bon “Je suis Charlie”, pour qui ceux qui font le djihad sont des “teubés” qui croient qu’ils vont aller au Paradis “se faire faire des massages par Allah”. Textuel !
Le petit con poussait même jusqu’à imaginer un cousin du Rachid intégré, Ahmed, “avec ses yeux de sole meunière”, qui, lui, voilait sa femme Samira, voulait “lui mettre un digicode sur la chatte” (on n’a plus assez de guillemets pour répéter ces conneries), et qui bien sûr était mort là­-bas, “en martyr de la neurologie”... Voilà, pour Barma­-Bedos-­Ruquier, ce que c’est un moudjahiddine mort au combat : un martyr de la neurologie... Samira pouvait ­enfin ­devenir ­libre ­et ­“­se ­taper ­Marc ­Lavoine”,­ le beau gosse du plateau. C’est même Rachid qui allait la lui présenter...
Fin du sketch ! Tout le monde applaudit à tout rompre. Tout y était : ridiculisation du djihad ; apologie de la traîtrise entre cousins ; mépris d’Allah ; sexisme ; racisme ; clichetonisme... Et pour s’excuser, derrière, Bedos, redevenu “lui­-même”, expliqua qu’il venait de faire une “caricature”. Sa façon de rendre hommage à Charlie, de “continuer le boulot”, c’était de montrer qu’“il y a des millions et des millions et des millions de musulmans et de­ musulmanes ­français ­pacifiques, consternés­ et ­terrifiés­ par ce qui s’est passé. Alors vive la liberté, vive l’humour, vive ­les ­Juifs, ­vive ­les ­flics, ­et ­vive ­les ­musulmans de la­ France libre !”
Et “Rachid” se barra sous les “hourra !”, sous les “youyous” presque... Ruquier se crut alors obligé de rajouter : “Nicolas Bedos ! Ça fait du bien !”
Non, Laurent, ça fait du mal. » (Patience 2, 2015, pp. 130-131)
  • « Peu après, ce fut au tour de Nicolas Bedos de venir faire son numéro, cet abruti. Alors qu’il apostropha avec complicité les deux Michel (Drucker et Onfray), Bedos ne fit pas une seule allusion à moi, même négative… Pourtant, le sujet de sa petite rédaction lue au prompteur s’y prêtait : son antisémitisme présumé. En effet, Bedos revenait sur la polémique qui enflait à son sujet depuis sa chronique de la semaine précédente où, devant Élisabeth Lévy et Alain Finkielkraut, Bedos junior s’était mis à critiquer le film La Rafle, un navet réalisé par une certaine Roselyne Bosch, avec Mélanie Laurent et Gad Elmaleh (il n’y a pas de miracle). Bedos avait osé reprocher au film de ne lui avoir soutiré aucune larme et disait s’être pris des tombereaux de menaces de mort de la part de Juifs hystéros… Tout sonnait si faux chez ce garçon ! Il se faisait peur à lui-même comme devant un miroir, sauf que le miroir c’était la télé. Il poussa même sa chiasse de passer pour un antisémite jusqu’à cracher sur Dieudonné, afin de faire oublier que celui-ci l’avait félicité sur YouTube en lui souhaitant la bienvenue au club ! Je ne bronchais pas, juste à côté de lui, persuadé qu’il finirait par me citer, mais non. Sans doute Franz et Omar lui avaient-ils demandé de m’“épargner”…
Bedos enchaîna par une sorte de déclaration d’amour douteuse à Rama Yade qui lui fit d’abord les yeux ronds, puis noirs (ça ne se voyait pas). Car dans sa chroniquette, Nicolas Bedos traita « Rama » de « panthère noire à portée d’olfaction ». Et le plus fort, c’est que ça la fit rire ! » (Les Porcs 2, 2020, p. 24)
  • « Le gauche de riche s’en alla enfin avec sa Virginie Efira. Je les regardai s’éloigner. Nicolas Bedos ressemblait exactement au dragueur dans le sketch de son père, mais défraîchi, et avec une blonde moins belle… Un comble pour lui qui n’était même pas le fils de Sophie Daumier ! À peine le voûté trentenaire Bedos disparu au fond de la salle, je racontai à Léo, féru de psychanalyse, à quel point ce prétendant humoriste médiatisé se révélait salement dans les chroniques de sa “Semaine mythomane”… Par exemple, une fois, et toujours pour noyer le poisson au nez crochu, il disait avoir rêvé un soir qu’il baisait une « beauté africaine » et le matin se réveillait avec dans son lit… Dieudonné ! Qui d’ailleurs lui proposait de lui présenter Alain Soral
— Il a raconté ça ? me demanda Scheer, presque excité.
— Oui ! Et même, avec un certain plaisir, qu’il avait été « enfourché par la langue de Dieudo » toute la nuit… Et le tout maquillé par les rires forcés de Giesbert et de ses invités pliés en huit.
Il était évident que les fantasmes d’homo refoulé de ce complexé par tous les trous de Nicolas Bedos étaient aussi forts que ceux de devenir « infréquentable » ! C’était lié, bien sûr… Et les médias laissaient un mini-pitre pareil s’exprimer au grand jour ! Personne évidemment pour relever que si le fils de Guy Bedos rêvait de se faire enculer par le Noir le plus « nazi » de Paris au moment où il se greffait lui-même des couillettes d’« antisémite » people, ça ne voulait pas rien dire ! » (Les Porcs 2, 2020, p. 205)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. « Ça se remplit un peu. Mais il n’y a toujours pas d’ambiance. C’est pourtant la boîte la plus branchée en ce moment. [...]
    — Et eux, qui c’est ?
    — Nicolas Bedosse, Cécile Cassell... me dit Zoé.
    — Fils et filles de ?...
    — Oui. C’est la grande mode aujourd’hui, on assume de faire une carrière grâce à ses parents célèbres, me dit mon amie.
    — Même si elle sera minable ? lui demandé-je.
    — Aucune importance, l’essentiel c’est de se faire un prénom. Tout le monde sait qu’ils n’arriveront pas à la cheville de la gloire de leurs parents, mais tant pis, ils comptent sur le public pour les encourager dans cette folle quête. En fait, ils se battent avec leur père à coups de prénoms. Ils aimeraient épater leurs parents mais ils sentent bien qu’ils ne font pas le poids. Pères et mères font semblant d’être attendris par leur progéniture en cours d’émancipation, mais au moindre faux-pas qui pourrait leur porter préjudice à eux, ils sont prêts à écraser sans pitié ces oisillons de malheur qui veulent voler de leurs propres ailes » (L’Homme qui arrêta d’écrire, 2010, p. 193)
  2. Souriez, vous êtes informé, France Inter, 29 novembre 2011.
  3. Absent du tome 1 des Porcs pour des raisons chronologiques, il est possible que cet épisode soit raconté dans le tome 2.
  4. Vincent Jaury, « “J’ai une nostalgie de l’amour” », Transfuge, novembre 2011, p. 13.