My wiki:Éphéméride/10 octobre

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1813 : Naissance de Giuseppe Verdi, compositeur italien colossal bien sûr, qui construisait ses opéras comme des romans, au point qu’on peut aller jusqu'à dire que Verdi est le plus grand romancier romantique de son époque (peut-être plus que Victor Hugo puisqu'il a fait plus de romans-opéras que lui finalement : Nabucco (1842) ; Giovanna d'Arco (1845) ; Attila (1846) ; Macbeth (1847); Jérusalem (1847) ; Il corsaro (1848) ; Luisa Miller (1849) ; Rigoletto (1851) ; Il trovatore (1853) ; La traviata (1853) ; Les Vêpres siciliennes (1855) ; Simon Boccanegra (1855) ; Le Trouvère (1857) ; Un ballo in maschera (1859) ; La forza del destino (1862) ; Don Carlos (1867) ; Aida (1871) ; Otello (1887) ; Falstaff (1893…). Ce qu'on ne comprend pas bien, c'est pourquoi Nietzsche qui, vexé, a voulu renier, abandonner puis attaquer Wagner, a choisi comme musicien d’opposition le pauvre Georges Bizet plutôt que Verdi, lui qui aimait tellement l'Italie… Ça, ça aurait eu de la gueule : trahir Wagner pour Verdi ! Mais pour Bizet…
1901 : Naissance du sculpteur et peintre Alberto Giacometti.
1915 : Naissance du trompettiste de jazz, Harry « Sweets » Edison.
1917 : Naissance de Thelonious Monk. Évoqué par Nabe dans le Journal intime, « Monk my Dear » — Le Jazzophone n°15 (3e trimestre 1983), repris dans Oui, 1998 —, Au régal des vermines, Chacun mes goûts, Rideau, Petits Riens sur presque tout, L'Âge du Christ, Nuage, Loin des fleurs, Coups d'épée dans l'eau, Une lueur d'espoir, Les Porcs 1, Les Porcs 2, et représenté dans sa peinture depuis 1974 (voir le catalogue).
1929 : Naissance de Ed Blackwell, batteur de jazz noir américain. A été et sera pour l’Éternité LE batteur d’Ornette Coleman, celui qui, des débuts du Free jazz en 1959 à sa mort en 1992 à l’âge de 62 ans, tiendra lieu de pilier rythmique dans son quartet, en toutes circonstances… Personne, même son fils Denardo (qui doit beaucoup à Blackwell), a mieux collé à la prise d'assaut de l'espace par Ornette. Ed allait parfaitement avec le déploiement de ses lignes d’harmélodies… Pourquoi ? Parce qu'il était resté au fond un tambour de la Nouvelle Orleans d’où il venait, un champion de la snare drum. Ce côté fanfare, il le gardera jusqu'au bout. Son style, c'est de faire le tempo en s’interrompant sans cesse par des contrecoups, pas seulement sur la caisse claire, mais sur les deux toms médiums principalement, et aussi le tom basse… Ed prend son temps pour créer une sorte de dialogue récurrent entre la caisse claire et les toms… C'est la caisse claire de l'oncle tom ! Avec de temps en temps, une ponctuation à la grosse caisse, discrète. Pour accompagner l’alto d’Ornette ou la trompinette de Don Cherry, le groove blackwellien ne se contente pas de travailler la cymbale ride (elle est assez négligée d'ailleurs, comme la charleston), il organise des questions / réponses entre ses toms et sa caisse claire la bien nommée, car tout est clarté chez Ed Blackwell, pétaradades comme mitraillades. Il n’a pas du tout le côté flottant d'un Billy Higgins ou décomposé d'un Roy Haynes, même s’ils appartiennent tous trois à la même famille de batteurs. Il peut aussi lui arriver de rajouter un harcèlement de la cloche, comme dans Lop-O-Lop avec Malachi Favors à la basse et Dewey Redman, le ténor qui parle en jouant, dans un des disques de chevet du jeune Nabe, Tarik (BYG/Actuel 1970), avec le titre phare de l’album où Ed Blackwell tricote un rythme mélodique d'abracadabrance inventive pure, pendant que Dewey fait mumuse avec sa musette.
1967 : Naissance de l'écrivain Jonathan Littell. Évoqué par Nabe dans Et Littell niqua Angot, Les Porcs 1, Les Porcs 2.
1971 : Mort de Philippe Hériat, écrivain français sans grand intérêt littéraire, mais le type était fameux : d'abord, il a commencé comme acteur, et pas dans n'importe quoi, il était grand et avait beaucoup d'allure. Les réalisateurs les plus modernes de son époque ne s'y sont pas trompés : Marcel L'Herbier l’engage pour L'Homme du large (1920) et El Dorado (1921). Hériat a participé à des films importants (en ce sens son parcours croise celui d’Antonin Artaud acteur) : Le Miracle des loups de Raymond Bernard (1924) ; L'Inhumaine de Marcel L'Herbier encore où il sera aussi assistant ; L'Inondation (1924) de Louis Delluc ; plusieurs Alberto Cavalcanti… Et surtout le Napoléon d'Abel Gance (1927) où il campera Antonio Salicetti. Il est Gilles de Rais dans La Merveilleuse Vie de Jeanne d'Arc de Marco de Gastyne (1929) et Filippo dans le Lucrèce Borgia toujours d'Abel Gance en 1935… Pour Gance d'ailleurs, il sonorisera en 1934 ses dialogues muets du Napoléon de 27, alors qu’il est déjà devenu écrivain. Et écrivain chez qui ? Mais chez Denoël et Steele, voyons !... Philippe Hériat a même obtenu le Prix Renaudot un an avant Céline. Ça veut dire que Denoël a eu deux fois le Renaudot d'une année sur l'autre : 31 et 32. Non seulement ça, mais Hériat remportera carrément le Goncourt en 1939 (et cette fois-ci évidemment il était passé chez Gallimard pour cela), pour un livre toujours sans intérêt mais enfin, Hériat a été longtemps le seul écrivain à avoir eu le Renaudot et le Goncourt (avant cette vieille merde de François Weyergans en 1992 et en 2005)… Quand on voit les photos de Philippe Hériat posant avec L. F. Céline en manteau, dans les bureaux de Denoël, au moment de l’attribution du Renaudot pour le Voyage en 32, il passe une certaine complicité, pour ne pas dire une réelle affection amusée, entre les deux poulains de la rue Amélie… Il est vraiment dommage que les enquêteurs céliniens n'aient pas davantage interrogé Hériat sur Céline débarquant dans sa maison d'édition, et sur la façon dont il avait perçu l’écrivain chamboulant en un seul roman tout un siècle de littérature… Il aurait fallu beaucoup plus l'interroger sur des détails précis, putain ! Ça n'a pas été fait. En plus, aucune excuse, puisque Philippe Hériat est mort suffisamment tard, en 1971, soit dix ans après son ancien collègue crevé dans le désespoir et l’abandon à Meudon.
1983 : Nabe assiste au Twenty-One, assis entre Kenny Clarke et Slim Gaillard, au concert du batteur Max Roach.
1985 : Mort du réalisateur et acteur Orson Welles (évoquée par Nabe dans Tohu-Bohu, 1993).
1988 : Naissance de Mohammed Merah (évoqué par Nabe dans Les Porcs 2).
1988 : Nabe écrit à Istanbul 27 cartes postales à, entre autres, Albert Algoud, Marc Dachy, Jackie Berroyer et Claude Nougaro dans lesquelles il exprime sa déception.