My wiki:Éphéméride/16 septembre : Différence entre versions

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1914 : [[Jean Giraudoux]] est blessé au village de Vingré.<br>
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1886 : Naissance à Strasbourg de [[Hans Arp]], sculpteur allemand naturalisé français. Co-fondateur (on l'oublie toujours) de Dada en 1916, à Zurich. Il a le flair de quitter le surréalisme infantile et antiartistique d’[[André Breton]] pour créer le groupe Abstraction-Création avec [[Auguste Herbin]], [[Jean Hélion]] et [[Georges Vantongerloo]]. Enfin, des vrais [[:Catégorie:Peintres|peintres]] qui croyaient à la [[Thèmes#La peinture|peinture]] et savaient la faire ! Chacun trouvera son style de modules plus ou moins géométriques flottant ou plaqués dans l'espace… Par exemple, pour Arp, ce seront plutôt des fragments arrondis, des morceaux d’icebergs tahitiens qui se courbent et se frôlent sous le vent calme de l’ironie (souvent des bois gravés sur papier). Le pur Arp est surtout connu pour ses sculptures phalliques mais timides, ludiques, ressemblants à des jouets, pour ne pas dire à des jouets sexuels, des sex-toys ou des plugs anaux… La sculpture qui se trouve sur sa tombe à Locarno (Tessin) ne dépareillerait pas dans un lot de vibromasseurs ! Sans le vouloir, Arp a annoncé les godes les plus modernistes d'aujourd'hui. À comparer sur catalogue.<br>
1922 : Naissance du chanteur et [[:Catégorie:Acteurs|acteur]] [[Marcel Mouloudji]] (évoqué par [[Marc-Édouard Nabe|Nabe]] dans ''[[Lucette]]'').<br>
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1922 : Naissance du chanteur et [[:Catégorie:Acteurs|acteur]] [[Marcel Mouloudji]]. Rencontré et bien connu par [[Marc-Édouard Nabe|Nabe]]. Évoqué par lui dans son ''[[:Catégorie:Journal intime|Journal]]'' et dans ''[[Lucette]]'' (1995).<br>
1936 : Mort de l'explorateur polaire [[Jean-Baptiste Charcot]] dans son bateau le ''Pourquoi Pas ? IV'' après une tempête en Islande.<br>
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1922 : Naissance de [[Jacques Brenner]], critique littéraire homo sans intérêt français (que de pléonasmes !). A tenu et publié un journal intime de 4000 pages qui a inspiré celui de [[Yann Moix]] que cette ordure-ci vient de faire paraître aux éditions Bouquins, tout en projetant ce rapprochement, comme il en a l'habitude, sur un autre que lui, toujours le même : [[Marc-Édouard Nabe]]. La mauvaise foi du tâcheron Moix va jusqu'à comparer négativement les [[:Catégorie:Journal intime|journaux]] de Nabe à ceux de Brenner (« ''Des journaux de seconds couteaux aigris, de délateurs envieux comme ceux de Nabe ou de Jacques Brenner, que je mets dans le même panier''. » (''dixit'' Moix à [[Louis-Henri de La Rochefoucauld]] dans ''L’Express'', le 7 septembre 2023) ! Cela fait d'abord rire tellement c'est ridicule de la part d’un plagiaire nabien notoirement repéré comme lui, mais ensuite ça pose question sur l’absence de mémoire des journalistes qui semblent avoir oublié complètement d'où est partie, avec 22 ans de retard, l'idée de publier son journal intime dans un être aussi vil, aussi vide, aussi veau que Yann Moix.<br>
1982 : Massacre de réfugiés palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila (banlieue de Beyrouth-Ouest) par les phalangistes chrétiens libanais avec l'autorisation de l'armée israélienne et l'aide de soldats israéliens ayant facilité l'opération de nuit à l'aide de fusées éclairantes.<br>
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1927 : Naissance de [[Peter Falk]], [[:Catégorie:Acteurs|acteur]] américain, célèbre pour son immortalisation du personnage de policier Columbo dans la célèbre série télévisée, mais on pourra produire tous les Columbos qu'on voudra, des milliers des milliers d'épisodes de Columbos, plus amusants les uns que les autres, ils seront tous balayés par les prestations de Falk dans les films de son grand ami et complice, le réalisateur et acteur [[John Cassavetes]]. Que ce soit dans ''Husbands'' (1970) ; ''Une femme sous influence'' (1974) ; ''Opening Night'' (1977) et ''Big Trouble'' (1986), Peter Falk, quand on le voit partir avec Cassavetes et [[Ben Gazzara]] dans des équipées alcoolisées et donquichottesques, fait partie de ces hommes humains bien trop humains qui donneraient presque envie de vanter les grandeurs de [[Thèmes#L'amitié|l'amitié]].<br>
1985 : [[Marc-Édouard Nabe|Nabe]] découvre le numéro 11 de ''[[Bibliographie de Marc-Édouard Nabe#L’Infini|L’Infini]]'' où est publié son texte sur [[Billie Holiday]].<br>
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1936 : Mort de l'explorateur polaire [[Jean-Baptiste Charcot]] à l'âge de 69 ans lors du naufrage de son bateau le ''Pourquoi Pas ? IV'' (un seul survivant) alors qu'il s’apprêtait à retourner à Saint-Malo du Groenland où il était allé livrer du matériel à [[Paul-Émile Victor]]. Le ''Pourquoi Pas ? IV'' était passé le 15 septembre par Reykjavik pour faire réparer sa chaudière… C’est en repartant que le bateau de Charcot-la-légende fut pris dans une violente tempête et s’écrasa contre les récifs de la péninsule Álftanes.<br>
1990 : Prise de contractions, [[Hélène Hottiaux|Hélène]] prend un taxi pour rejoindre, avec [[Marc-Édouard Nabe|Nabe]], l’hôpital de Clamart et accoucher d’[[Alexandre Zannini|Alexandre]].<br>
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1977 : Mort, à l'âge de 53 ans, de tristesse, de dépit, de chagrin d’amour mais aussi d’une embolie pulmonaire due à son absorption alternée de barbituriques et d’excitants, et encore des conséquences d’une insuffisance cardiaque provoquée par la cortisone suremployée dans sa jeunesse pour se soigner de son surpoids ainsi qu'au moment du déclin de sa voix, de [[Maria Callas]], la plus grande chanteuse « classique » grecque de tous les temps, dans son appartement parisien du 36 avenue Georges-Mandel (16e). Maria Callas, c'est le [[:Catégorie:Réalisateurs|réalisateur]] baroque underground allemand (l'un des préférés de [[Marc-Édouard Nabe|Nabe]]) [[Werner Schroeter]] qui en parle le mieux. Dans ''Der Spiegel'' en 1977, à la mort de la Diva, Werner écrivit un article, extrait : « La fin singulière de la vie de [[Maria Callas]], “l'arrêt de cœur” qui survient à un moment où on aurait pu espérer qu'elle ferait sur scène un travail d'actrice différent, à un moment où sa vie privée semblait être paisible et équilibrée, est pour moi la preuve qu'elle partage le sort de tous ceux qui sont voués à succomber dans une société peu crédible, parce qu'ils font trop généreusement don de leurs propres forces et de leur propre personnalité sans rien obtenir d'aussi beau en échange. Maria Callas serait morte au 19<sup>e</sup> siècle dans les mêmes conditions que maintenant, son public aurait porté lui-même son cercueil en terre en signe d'amitié et de reconnaissance. Aujourd'hui, son enterrement aura été aussi glacial que le furent probablement les dernières années de son existence, qui ont conduit à ce qu'une femme de 53 ans, encore pleine de vitalité et d'une grande beauté, succombe à un arrêt du cœur. À l'époque de Novalis, plus empreinte de sentimentalisme, on aurait certainement désigné cette disparition de “mort engendrée par un cœur brisé”. Je n'ai jamais compris comment elle a pu supporter de vivre ses dernières années d'existence dans le monde stérile et violent de la “high society”, de manière à ne plus jamais pouvoir modifier sa situation, que sa position sociale et sa célébrité avaient bétonnée. » Schroeter raconta une autre fois que Maria Callas était la vision érotique de son enfance, quand il avait 14 ans et qu’il se branlait, il imaginait La Callas pisser, et lui devant en train de la regarder. Pour lui, homo, elle était « LA femme érotique », c'était sa « passion totale » et en même temps, il n’en avait pas peur contrairement à tant d’autres. Schroeter le lui avait dit d'ailleurs quand il avait eu la chance de la rencontrer à Paris, un an avant sa mort. La voyant dans une telle solitude, il lui avait proposé de publier un article dans ''France soir'' « Maria Callas cherche un homme ». Ça l'avait fait beaucoup rire, de ce rire en cascade inversée montant au ciel jusqu'à Zeus ! Un autre grand artiste baroque underground, qui s’exprimait aussi en allemand, a parlé de La Callas comme personne, mais il ne l’a jamais su. Il s'agit de [[Franz Kafka]]. En 1924, il écrit, au sanatorium, son dernier texte (trois mois après, il était mort), ''Joséphine la Cantatrice ou Le peuple des souris'',  qui est interprété depuis de toutes les façons, politique, religieuse, métaphorique, mais certainement pas callassienne. ''Joséphine'' raconte, vue d’une souris hargneuse, ce que représente cette chanteuse qui se la joue, qui se prend pour une diva, que tout le monde écoute mais que personne n'aime au fond. La souris narratrice s’interroge sur le chant, la musique, le peuple des souris, le public, son exigence, son enfantillage, sa vieillesse précoce, et sur l’inutilité de l’art ; et en même temps sur le caractère hautain, fier, vaniteux de cette Joséphine, qui ne fait somme toute que comme toutes les autres souris de son peuple : elle siffle ! Elle a l’illusion que son chant sauve les gens, alors que tout le monde s’en fout. En vérité, pour les souris, son chant divin n’est que banals couinements. Écœurée, Joséphine finit par chanter de moins en moins, de plus en plus mal, par se taire et disparaître. À bien des coins de paragraphes, si on remplace « Joséphine » par « Maria Callas », on s'aperçoit que c'est elle dont parle Kafka (c'est vrai que Maria avait un petit peu le profil d'une souris)… « Joséphine ne veut pas seulement être admirée, elle veut l'être exactement de la façon qu'elle décide. L'admiration tout court lui est indifférent. » Et ça ? « Ne chante-elle pas à son avis pour des sourds ? On ne lui refuse ni l'enthousiasme, ni les applaudissements mais il y a longtemps, pense-t-elle, qu'elle n'a plus à attendre de nous une véritable compréhension. » Ou alors : « Frêle femme, vibrante, le sein palpitant d'une façon qui nous effraie, on dirait qu'elle a ramassé toutes ses forces pour le chant, qu'elle n'habite plus que dans le chant, que tout en elle a disparu de ce qui n'est pas au service du chant, toute vigueur, toute possibilité de vie ; on dirait qu'elle est dépouillée, livrée, abandonnée à la seule protection de ses beaux anges, et tandis que, entièrement hors d'elle, elle n'habite plus que dans le chant, on dirait qu'un souffle un peu froid va la tuer, pour peu qu’il l’effleure au passage. » Mais le plus beau, c'est la fin de la nouvelle, n'oublions pas que ce sont les dernières lignes de fiction écrites par Kafka, il les a même validées puisqu'il les a publiées, pour une fois. Tout du destin de scandaleuse de La Callas, jusqu’à sa fin dramatique de tragédienne innée, est là. Kafka, par un prodige de prophétie, a écrit, au moment où la cantatrice grecque naissait, ce qu'elle allait devenir, comprenant d’avance toutes les souffrances et l'incompréhension qu'elle allait essuyer, toute la jalousie à la fois du public et des autres chanteuses, mais aussi des actrices, et des [[Thèmes#Les femmes|femmes]] en général, ces misérables petites souris… « Et elle a disparu, oui, disparu. Au moment où on attendait son chant, son cortège va la chercher, il ne s'y applique pas seul, une foule de gens se mettent en quête, tout en vain ; Joséphine a disparu, oui, disparu, elle ne veut pas chanter, elle ne veut même pas qu'on l’en prie, elle nous a cette fois-ci complètement abandonnés. Il est étrange qu'elle, si rusée, calcule si faux ; c'est au point qu'on croit qu'elle ne calcule même pas, elle se laisse porter par son destin, un destin qui dans notre monde ne peut devenir que très triste. C'est elle-même qui se dérobe au chant d'elle-même, qui anéantit la puissance qu'elle s'est acquise sur les esprits. Comment a-t-elle pu acquérir une telle puissance quand elle les connaît si peu ? Elle se cache et ne chante pas mais le peuple, qui reste calme, ne marque pas sa déception, ce peuple maître-souverain qui ne peut jamais que donner, et non recevoir, ce peuple passe son chemin. Et Joséphine ne pourra que décliner. Le temps viendra bientôt, et sa dernière action s'éteindra. Elle n'est qu'un petit épisode dans l'histoire de notre peuple et notre peuple surmontera sa perte. Ce ne sera pas chose aisée, comment, au sein d'un silence complet, les réunions seront-elles possibles ? Joséphine n'était-elle pas muette aussi ? Son sifflement réel était-il notablement plus fort, plus puissant, que n'en sera le souvenir ? Si notre peuple, dans sa sagesse, a placé si haut le chant de Joséphine, n'était-ce pas précisément pour ne rien perdre en la perdant ? Aussi ne serons-nous pas trop privés de Joséphine. Délivrée tout le moins de cet exil terrestre, elle ira se perdre joyeusement dans la foule innombrable des héros de notre peuple et, comme nous ne faisons pas d'histoires, se verra bientôt enfouie dans le même oubli que tous ses frères. » Évoquée par [[Marc-Édouard Nabe|Nabe]] dans ''[[L'Âme de Billie Holiday]]'' (1986) et ''[[Alain Zannini]]'' (2002).<br>
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1982 : Massacre de réfugiés palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila (banlieue de Beyrouth-Ouest) par des phalangistes chrétiens libanais sous l’ordre de l'armée israélienne qui avait envahi, ce culot ! le sud du pays, et qui a facilité l'opération à l'aide de fusées éclairantes pour permettre aux assassins de mieux cibler dans la nuit leurs victimes lâchement exterminées.<br>
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1985 : [[Marc-Édouard Nabe|Nabe]] découvre le numéro 11 de ''L’Infini'' où est publié son texte sur [[Billie Holiday]].<br>  
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1990 : Prise de contractions vers 21h, [[Hélène Hottiaux|Hélène]] est emmenée par [[Marc-Édouard Nabe|Nabe]] en taxi à l’hôpital de Clamart, afin qu’elle accouche de [[Alexandre Zannini|leur fils]].<br>
 
1998 : [[Marc-Édouard Nabe|Nabe]] écrit la préface de son recueil ''[[Non]]''.<br>
 
1998 : [[Marc-Édouard Nabe|Nabe]] écrit la préface de son recueil ''[[Non]]''.<br>
2002 : Dans ''Voici'', [[Frédéric Beigbeder]] publie un article positif sur ''[[Alain Zannini]]''.<br>
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2002 : Dans ''Voici'', [[Frédéric Beigbeder]] publie un article positif sur le roman de [[Marc-Édouard Nabe|Nabe]] qui vient de paraître, ''[[Alain Zannini]]''.<br>
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2009 : Mort à 35 ans d’overdose de médocs de [[Filip Nikolic]], gymnaste, danseur, chanteur serbe orthodoxe français. Leader du boysband, les 2B3, idolâtré dans les années 90. Petit protégé de l’[[:Catégorie:Avocats|avocat]] [[François Gibault]], Filip a fréquenté avec lui toute la [[Louis-Ferdinand Céline|célinie]] de Meudon et d'ailleurs. Rencontré et très bien connu par [[Marc-Édouard Nabe|Nabe]] chez [[Lucette Destouches]], [[Jérôme Béglé]], [[Hélène Hottiaux|Hélène]] dans le 15e, au Voltaire avec [[Daphné Roulier]], etc, etc. Affectueusement évoqué dans ''[[Lucette]]'' (1995) et ''[[Coups d'épée dans l'eau]]'' (1999).<br>
 
2015 : Mort de l’auteur-compositeur-interprète et animateur de télévision [[Guy Béart]] (voir les ''Éphémérides'' du 16 juillet et du 14 août).<br>
 
2015 : Mort de l’auteur-compositeur-interprète et animateur de télévision [[Guy Béart]] (voir les ''Éphémérides'' du 16 juillet et du 14 août).<br>

Version actuelle datée du 17 septembre 2023 à 00:09

1886 : Naissance à Strasbourg de Hans Arp, sculpteur allemand naturalisé français. Co-fondateur (on l'oublie toujours) de Dada en 1916, à Zurich. Il a le flair de quitter le surréalisme infantile et antiartistique d’André Breton pour créer le groupe Abstraction-Création avec Auguste Herbin, Jean Hélion et Georges Vantongerloo. Enfin, des vrais peintres qui croyaient à la peinture et savaient la faire ! Chacun trouvera son style de modules plus ou moins géométriques flottant ou plaqués dans l'espace… Par exemple, pour Arp, ce seront plutôt des fragments arrondis, des morceaux d’icebergs tahitiens qui se courbent et se frôlent sous le vent calme de l’ironie (souvent des bois gravés sur papier). Le pur Arp est surtout connu pour ses sculptures phalliques mais timides, ludiques, ressemblants à des jouets, pour ne pas dire à des jouets sexuels, des sex-toys ou des plugs anaux… La sculpture qui se trouve sur sa tombe à Locarno (Tessin) ne dépareillerait pas dans un lot de vibromasseurs ! Sans le vouloir, Arp a annoncé les godes les plus modernistes d'aujourd'hui. À comparer sur catalogue.
1922 : Naissance du chanteur et acteur Marcel Mouloudji. Rencontré et bien connu par Nabe. Évoqué par lui dans son Journal et dans Lucette (1995).
1922 : Naissance de Jacques Brenner, critique littéraire homo sans intérêt français (que de pléonasmes !). A tenu et publié un journal intime de 4000 pages qui a inspiré celui de Yann Moix que cette ordure-ci vient de faire paraître aux éditions Bouquins, tout en projetant ce rapprochement, comme il en a l'habitude, sur un autre que lui, toujours le même : Marc-Édouard Nabe. La mauvaise foi du tâcheron Moix va jusqu'à comparer négativement les journaux de Nabe à ceux de Brenner (« Des journaux de seconds couteaux aigris, de délateurs envieux comme ceux de Nabe ou de Jacques Brenner, que je mets dans le même panier. » (dixit Moix à Louis-Henri de La Rochefoucauld dans L’Express, le 7 septembre 2023) ! Cela fait d'abord rire tellement c'est ridicule de la part d’un plagiaire nabien notoirement repéré comme lui, mais ensuite ça pose question sur l’absence de mémoire des journalistes qui semblent avoir oublié complètement d'où est partie, avec 22 ans de retard, l'idée de publier son journal intime dans un être aussi vil, aussi vide, aussi veau que Yann Moix.
1927 : Naissance de Peter Falk, acteur américain, célèbre pour son immortalisation du personnage de policier Columbo dans la célèbre série télévisée, mais on pourra produire tous les Columbos qu'on voudra, des milliers des milliers d'épisodes de Columbos, plus amusants les uns que les autres, ils seront tous balayés par les prestations de Falk dans les films de son grand ami et complice, le réalisateur et acteur John Cassavetes. Que ce soit dans Husbands (1970) ; Une femme sous influence (1974) ; Opening Night (1977) et Big Trouble (1986), Peter Falk, quand on le voit partir avec Cassavetes et Ben Gazzara dans des équipées alcoolisées et donquichottesques, fait partie de ces hommes humains bien trop humains qui donneraient presque envie de vanter les grandeurs de l'amitié.
1936 : Mort de l'explorateur polaire Jean-Baptiste Charcot à l'âge de 69 ans lors du naufrage de son bateau le Pourquoi Pas ? IV (un seul survivant) alors qu'il s’apprêtait à retourner à Saint-Malo du Groenland où il était allé livrer du matériel à Paul-Émile Victor. Le Pourquoi Pas ? IV était passé le 15 septembre par Reykjavik pour faire réparer sa chaudière… C’est en repartant que le bateau de Charcot-la-légende fut pris dans une violente tempête et s’écrasa contre les récifs de la péninsule Álftanes.
1977 : Mort, à l'âge de 53 ans, de tristesse, de dépit, de chagrin d’amour mais aussi d’une embolie pulmonaire due à son absorption alternée de barbituriques et d’excitants, et encore des conséquences d’une insuffisance cardiaque provoquée par la cortisone suremployée dans sa jeunesse pour se soigner de son surpoids ainsi qu'au moment du déclin de sa voix, de Maria Callas, la plus grande chanteuse « classique » grecque de tous les temps, dans son appartement parisien du 36 avenue Georges-Mandel (16e). Maria Callas, c'est le réalisateur baroque underground allemand (l'un des préférés de Nabe) Werner Schroeter qui en parle le mieux. Dans Der Spiegel en 1977, à la mort de la Diva, Werner écrivit un article, extrait : « La fin singulière de la vie de Maria Callas, “l'arrêt de cœur” qui survient à un moment où on aurait pu espérer qu'elle ferait sur scène un travail d'actrice différent, à un moment où sa vie privée semblait être paisible et équilibrée, est pour moi la preuve qu'elle partage le sort de tous ceux qui sont voués à succomber dans une société peu crédible, parce qu'ils font trop généreusement don de leurs propres forces et de leur propre personnalité sans rien obtenir d'aussi beau en échange. Maria Callas serait morte au 19e siècle dans les mêmes conditions que maintenant, son public aurait porté lui-même son cercueil en terre en signe d'amitié et de reconnaissance. Aujourd'hui, son enterrement aura été aussi glacial que le furent probablement les dernières années de son existence, qui ont conduit à ce qu'une femme de 53 ans, encore pleine de vitalité et d'une grande beauté, succombe à un arrêt du cœur. À l'époque de Novalis, plus empreinte de sentimentalisme, on aurait certainement désigné cette disparition de “mort engendrée par un cœur brisé”. Je n'ai jamais compris comment elle a pu supporter de vivre ses dernières années d'existence dans le monde stérile et violent de la “high society”, de manière à ne plus jamais pouvoir modifier sa situation, que sa position sociale et sa célébrité avaient bétonnée. » Schroeter raconta une autre fois que Maria Callas était la vision érotique de son enfance, quand il avait 14 ans et qu’il se branlait, il imaginait La Callas pisser, et lui devant en train de la regarder. Pour lui, homo, elle était « LA femme érotique », c'était sa « passion totale » et en même temps, il n’en avait pas peur contrairement à tant d’autres. Schroeter le lui avait dit d'ailleurs quand il avait eu la chance de la rencontrer à Paris, un an avant sa mort. La voyant dans une telle solitude, il lui avait proposé de publier un article dans France soir « Maria Callas cherche un homme ». Ça l'avait fait beaucoup rire, de ce rire en cascade inversée montant au ciel jusqu'à Zeus ! Un autre grand artiste baroque underground, qui s’exprimait aussi en allemand, a parlé de La Callas comme personne, mais il ne l’a jamais su. Il s'agit de Franz Kafka. En 1924, il écrit, au sanatorium, son dernier texte (trois mois après, il était mort), Joséphine la Cantatrice ou Le peuple des souris, qui est interprété depuis de toutes les façons, politique, religieuse, métaphorique, mais certainement pas callassienne. Joséphine raconte, vue d’une souris hargneuse, ce que représente cette chanteuse qui se la joue, qui se prend pour une diva, que tout le monde écoute mais que personne n'aime au fond. La souris narratrice s’interroge sur le chant, la musique, le peuple des souris, le public, son exigence, son enfantillage, sa vieillesse précoce, et sur l’inutilité de l’art ; et en même temps sur le caractère hautain, fier, vaniteux de cette Joséphine, qui ne fait somme toute que comme toutes les autres souris de son peuple : elle siffle ! Elle a l’illusion que son chant sauve les gens, alors que tout le monde s’en fout. En vérité, pour les souris, son chant divin n’est que banals couinements. Écœurée, Joséphine finit par chanter de moins en moins, de plus en plus mal, par se taire et disparaître. À bien des coins de paragraphes, si on remplace « Joséphine » par « Maria Callas », on s'aperçoit que c'est elle dont parle Kafka (c'est vrai que Maria avait un petit peu le profil d'une souris)… « Joséphine ne veut pas seulement être admirée, elle veut l'être exactement de la façon qu'elle décide. L'admiration tout court lui est indifférent. » Et ça ? « Ne chante-elle pas à son avis pour des sourds ? On ne lui refuse ni l'enthousiasme, ni les applaudissements mais il y a longtemps, pense-t-elle, qu'elle n'a plus à attendre de nous une véritable compréhension. » Ou alors : « Frêle femme, vibrante, le sein palpitant d'une façon qui nous effraie, on dirait qu'elle a ramassé toutes ses forces pour le chant, qu'elle n'habite plus que dans le chant, que tout en elle a disparu de ce qui n'est pas au service du chant, toute vigueur, toute possibilité de vie ; on dirait qu'elle est dépouillée, livrée, abandonnée à la seule protection de ses beaux anges, et tandis que, entièrement hors d'elle, elle n'habite plus que dans le chant, on dirait qu'un souffle un peu froid va la tuer, pour peu qu’il l’effleure au passage. » Mais le plus beau, c'est la fin de la nouvelle, n'oublions pas que ce sont les dernières lignes de fiction écrites par Kafka, il les a même validées puisqu'il les a publiées, pour une fois. Tout du destin de scandaleuse de La Callas, jusqu’à sa fin dramatique de tragédienne innée, est là. Kafka, par un prodige de prophétie, a écrit, au moment où la cantatrice grecque naissait, ce qu'elle allait devenir, comprenant d’avance toutes les souffrances et l'incompréhension qu'elle allait essuyer, toute la jalousie à la fois du public et des autres chanteuses, mais aussi des actrices, et des femmes en général, ces misérables petites souris… « Et elle a disparu, oui, disparu. Au moment où on attendait son chant, son cortège va la chercher, il ne s'y applique pas seul, une foule de gens se mettent en quête, tout en vain ; Joséphine a disparu, oui, disparu, elle ne veut pas chanter, elle ne veut même pas qu'on l’en prie, elle nous a cette fois-ci complètement abandonnés. Il est étrange qu'elle, si rusée, calcule si faux ; c'est au point qu'on croit qu'elle ne calcule même pas, elle se laisse porter par son destin, un destin qui dans notre monde ne peut devenir que très triste. C'est elle-même qui se dérobe au chant d'elle-même, qui anéantit la puissance qu'elle s'est acquise sur les esprits. Comment a-t-elle pu acquérir une telle puissance quand elle les connaît si peu ? Elle se cache et ne chante pas mais le peuple, qui reste calme, ne marque pas sa déception, ce peuple maître-souverain qui ne peut jamais que donner, et non recevoir, ce peuple passe son chemin. Et Joséphine ne pourra que décliner. Le temps viendra bientôt, et sa dernière action s'éteindra. Elle n'est qu'un petit épisode dans l'histoire de notre peuple et notre peuple surmontera sa perte. Ce ne sera pas chose aisée, comment, au sein d'un silence complet, les réunions seront-elles possibles ? Joséphine n'était-elle pas muette aussi ? Son sifflement réel était-il notablement plus fort, plus puissant, que n'en sera le souvenir ? Si notre peuple, dans sa sagesse, a placé si haut le chant de Joséphine, n'était-ce pas précisément pour ne rien perdre en la perdant ? Aussi ne serons-nous pas trop privés de Joséphine. Délivrée tout le moins de cet exil terrestre, elle ira se perdre joyeusement dans la foule innombrable des héros de notre peuple et, comme nous ne faisons pas d'histoires, se verra bientôt enfouie dans le même oubli que tous ses frères. » Évoquée par Nabe dans L'Âme de Billie Holiday (1986) et Alain Zannini (2002).
1982 : Massacre de réfugiés palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila (banlieue de Beyrouth-Ouest) par des phalangistes chrétiens libanais sous l’ordre de l'armée israélienne qui avait envahi, ce culot ! le sud du pays, et qui a facilité l'opération à l'aide de fusées éclairantes pour permettre aux assassins de mieux cibler dans la nuit leurs victimes lâchement exterminées.
1985 : Nabe découvre le numéro 11 de L’Infini où est publié son texte sur Billie Holiday.
1990 : Prise de contractions vers 21h, Hélène est emmenée par Nabe en taxi à l’hôpital de Clamart, afin qu’elle accouche de leur fils.
1998 : Nabe écrit la préface de son recueil Non.
2002 : Dans Voici, Frédéric Beigbeder publie un article positif sur le roman de Nabe qui vient de paraître, Alain Zannini.
2009 : Mort à 35 ans d’overdose de médocs de Filip Nikolic, gymnaste, danseur, chanteur serbe orthodoxe français. Leader du boysband, les 2B3, idolâtré dans les années 90. Petit protégé de l’avocat François Gibault, Filip a fréquenté avec lui toute la célinie de Meudon et d'ailleurs. Rencontré et très bien connu par Nabe chez Lucette Destouches, Jérôme Béglé, Hélène dans le 15e, au Voltaire avec Daphné Roulier, etc, etc. Affectueusement évoqué dans Lucette (1995) et Coups d'épée dans l'eau (1999).
2015 : Mort de l’auteur-compositeur-interprète et animateur de télévision Guy Béart (voir les Éphémérides du 16 juillet et du 14 août).