My wiki:Éphéméride/24 mai
1494 : Naissance de Pontormo, peintre florentin dit « maniériste », disciple d'Andrea del Sarto et maître de Bronzino. Remarquable par ses rendus d'étoffes aux couleurs acidulées et les regards souvent effarés de ses personnages. Pontormo est aussi l'inspirateur posthume de Pier Paolo Pasolini pour son grand court-métrage La Ricotta (1963) où, dans la fameuse scène du tableau vivant, le cinéaste reconstitue la « Déposizione » exécutée par Pontormo pour la chapelle Capponi à Santa Felicita à Florence de 1525 à 1526.
1743 : Naissance à Boudry (Suisse) de Jean-Paul Marat, homme politique protestant, pamphlétaire, directeur et imprimeur de journal, écrivain (auteur de Les Aventures du jeune comte Potowski, roman inédit), le tout raté mais en grand, car Marat était beaucoup plus cohérent qu'on ne l'a dit malgré ses contradictions de révolutionnaire fanatique. Anti-royaliste, Marat veut un vrai procès de Louis XVI et désapprouve l'expéditif qui amènera le roi à la condamnation à mort que Marat a pourtant signée avec les autres. C'est justement parce qu'il défend le peuple en soi que le sort des peuples noirs lui importe aussi et qu'il devient l'un des plus farouches anticolonialistes de son temps. Il est contre les privilèges et les abus de pouvoir de la classe dominante mais ça le pousse à être en même temps le massacreur en chef de la Terreur.
1900 : Naissance à Naples de Eduardo De Filippo, connu dans toute l'Italie par son seul prénom « Eduardo », dramaturge d'inspiration pirandellienne, acteur dans son propre théâtre (écrit parfois en dialecte napolitain), mais aussi dans le cinéma des autres (L’Or de Naples de Vittorio De Sica, 1954 ; La Grande Pagaille de Luigi Comencini, 1960... ). Ses films (Naples Millionnaire, 1950 ; Mariage à l’italienne, 1951...) et ses pièces (Sacrés fantômes, 1946 ; Le Haut-de-forme, 1946 ; La Grande Magie, 1948 ; Samedi, dimanche et lundi, 1959 ; L'Art de la Comédie, 1964... ) sont des comédies tragiques nimbées d'amertume antisociale. Hélas, un projet restera avorté, non par sa mort mais par celle de Pasolini en 1975, Porno-Teo-Kolossal, où Eduardo devait jouer un roi mage. Film évoqué par Nabe dans sa vidéo Pasolini à cent ans (2022). De Filippo était aussi un des auteurs préférés de Marcel Zanini qui lisait toutes ses pièces et courait aux théâtres les voir représenter.
1931 : Naissance de Michael Lonsdale, acteur franco-britannique catholique à la voix inconfondable et au physique imposant, diseur théâtral de Becket, Proust, Duras, Péguy... Mystérieuse fin de carrière quasi-monastique où il s'est investi dans la propagande catholique et ecclésiastique alors que toute sa vie il multiplia les rôles de pervers et de grands dégueulasses bourgeois. Sa filmographie est gigantesque. Lonsdale a joué aussi bien chez Michel Boisrond, Michel Deville, Gérard Oury, Jean-Pierre Mocky, Edouard Molinaro, François Truffaut, et Jean-Jacques Annaud que chez Orson Welles (Le Procès, 1962), Alain Robbe-Grillet (Glissements progressifs du plaisir, 1973) ou Luis Buñuel (Le Fantôme de la liberté, 1974). Ses rôles marquants dans des films couçi-couça sont celui qu'il tient dans La Mariée était en noir de François Truffaut (1967) ou bien dans Baisers volés (1968) du même où il interprète Georges Tabar, le mari de Delphine Seyrig qui aura été dans la vraie vie son seul et unique amour. Lonsdale est à voir également dans Le Souffle au cœur de Louis Malle (1971) ; Stavisky… d’Alain Resnais (1974); India Song de Marguerite Duras (1975) ; Folle à tuer d’Yves Boisset (1975) ; Le Téléphone rose d’Édouard Molinaro (1975) ; Nelly et Monsieur Arnaud de Claude Sautet (1995) ; Les Acteurs de Bertrand Blier (2000) ; Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois (2010)... Mais ses prestations les meilleures sont dans les quatre grands films suivants : Bartleby de Maurice Ronet (1976) d'après Melville ; Monsieur Klein de Joseph Losey (1976) ; Une sale histoire de Jean Eustache (1977) et Munich de Steven Spielberg (2005).
1937 : Naissance d'Archie Shepp, saxophoniste ténor de jazz noir américain, héros du free jazz dans les années 60 avec des albums mythiques chez Impulse! ou chez BYG-Actuel comme Four for Trane (1964) ; Fire Music (1965) ; New Thing at Newport (avec John Coltrane, 1965) ; Mama Too Tight (1966) ; The Magic of Ju-Ju (1967) ; Blasé (1969) ; Live at the Pan African Festival (1969) ; Yasmina, a Black Woman (1969); Poem for Malcolm (1969) ou bien encore Black Gipsy (1969)... S'est « reconverti » depuis les années 80 dans un jeu plus cadré et dans un répertoire de standards de jazz axé sur des ballades, dans la lignée des « anciens » Ben Webster et Don Byas, mais toujours avec son son sourd, comme étouffé par des sanglots, et son feeling déchiré. Rencontré par Nabe en 1977 à Nancy.
1946 : Naissance de l’auteur et comédien Jackie Berroyer (évoqué par Nabe dans le Journal intime et Coups d'épée dans l'eau).
1956 : Sonny Rollins enregistre en une journée l'album Tenor Madness.
1974 : Mort du musicien de jazz Duke Ellington.
1988 : Nabe invite à dîner Jacqueline de Roux et Jean-Marie Turpin chez lui, rue Vergniaud (Paris, 13e).
1991 : Publication du premier tome du journal intime de Marc-Édouard Nabe, Nabe’s Dream.
1998 : Diffusion sur Canal Jimmy de l’émission Le Meilleur du Pire (Pascal Bataille, Laurent Fontaine) où sont invités Nabe et le Professeur Choron.
2014 : Attentat au musée juif de Bruxelles, perpétré par Mehdi Nemmouche (évoqué par Nabe dans Patience 2, 2015).