My wiki:Éphéméride/30 juillet

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1818 : Naissance de Emily Brontë, la meilleure des trois filles du pasteur Brontë, écrivaine britannique, monstre de protestantisme romanesque et romantique. Déscolarisée comme une racaille, dégoûtée comme une Musulmane par les cathos hypocrites (pléonasme) de Bruxelles où elle va en pension avec sa sœur Charlotte (qui écrira elle aussi un best-seller, Jane Eyre), elle sombre vite dans une mélancolie sauvage et trouve un refuge affectif chez les animaux (chiens, chats, oies, et même un faisan et un faucon). Emily se crée un monde parallèle fait de morale à elle et de rejet social, le Gondal. Folle d'amour pour son frère Branwell, alcoolo et drogué à cause d'un chagrin d'amour avec une bourgeoise à la con dont il fut l'esclave sexuel, Emily s'occupe de lui comme si c'était elle, son frère, et il meurt de tuberculose après avoir contaminé sa sœur. Un petit côté Emily Dickinson et Simone Weil. Miss Brontë mourra à son tour à l'âge de 30 ans. Heureusement, Emily laisse un chef-d'œuvre, Les Hauts de Hurlevent, emboîtement virtuose de récits d'amour noir baignés de cruauté humaine à la sauce du Bien. Le livre cartonne jusqu'à ce qu'on apprenne que c'est une jeune femme qui l'a écrit. Alors, scandale.
1863 : Naissance de Henry Ford, industriel automobile américain, créateur de la Ford Motor Company, puis carrément du « fordisme », une pensée économique et une technique d'enculerie capitalistique très intelligente basée sur une production optimisée sans cesse par la division du travail des ouvriers et l'élévation de leurs salaires, ce qui augmente le pouvoir d'achat et la consommation de voitures par les pauvres, et donc sa propre fortune. Empereur de la standardisation, Ford a humanisé les machines-outils en machinisant les humains travaillant à son service. Il a également joué sur la rationalisation et la simplification de la fabrication des pièces qui ne pouvaient que booster la productivité, son seul objectif. Grand connaisseur de la psychologie envieuse des prolos, cette ordure de patron était un fin stratège : dans le même mouvement, il payait ses ouvriers 5 dollars de plus et il réduisait leur temps de travail quotidien d'une heure (passer de 9 à 8 h, c'est lui !). Ce qui lui permettait d'accéler les cadences du travail à la chaîne où ses ouvriers et cadres se crevaient à la tâche, ravis. Sans parler de l’augmentation des salaires des uns qui, étant fixée une fois pour toutes pour ne plus y toucher ensuite pendant des années, le dispensait d'embaucher d'autres sans qu'on puisse le lui reprocher. Ford se faisait ainsi passer pour « grand humaniste » alors qu'il faisait des économies ! Les adeptes de Mélenchon et de la Nupes ont-ils étudié la stratégie de Ford pour bien contrer le libéralisme d'aujourd'hui ? Non, bien sûr ! On préfère s'appitoyer sur les victimes plutôt que de comprendre comment fonctionnent les tyrans.
Malgré ses aspects négatifs, l'Empire de Ford et sa personnalité ont inspiré des œuvres d'art dans trois disciplines, et par trois génies contemporains révolutionnant leur art respectif : D'abord, Céline qui décrit de l'intérieur l'enfer Ford de Detroit dans Voyage au bout de la nuit (1932) mais aussi dans un article pas assez connu (et plus ambigu où une certaine fascination point) : « La médecine chez Ford », d'après « Note sur l'organisation des usines Ford à Detroit » écrit en 1925 et donné en conférence en 1928, puis publié par Denoël dans la revue littéraire de Jean Fontenoy, Lectures 40 (1941). Ensuite, Diego Rivera, accompagné de sa Frida Kahlo, peint à l'Institut d'art de Détroit, et sous la commande du fils de Ford (donc du père), des fresques grandioses reproduisant dans toute leur cruauté maléfique et bénéfique à la fois les machines et les ouvriers fordiens (1933). Enfin, l'astre (but not least) Charlie Chaplin qui, dans son film Les Temps Modernes (1936) sublime en s'en moquant le rendement ridicule des usines Ford et la sévérité de leur démiurge.
En 1938, Ford fut médaillé de la « Grand-Croix de l'ordre de l'Aigle allemand », la plus haute distinction nazie pour un étranger. Les Américains font la gueule mais la ferment aussi car Ford est trop puissant et malin : il est copain aussi avec les communites de Russie qui le trouvent « socialiste ». À l'orée de la deuxième guerre mondiale, Ford travaille sur trois fronts à la fois : les États-Unis, l'Union soviétique et l'Allemagne pour laquelle il produit des blindés pour la Wehrmacht.
Pour couronner le tout, Henry Ford est antisémite. Et pas depuis hier. Dès 1920, il fustige les Juifs en les accusant d'avoir poussé à la guerre (Céline reprendra ça pour l'autre guerre, en 37). Ford réunit 80 articles antijuifs, et hélas conspis, parus dans le journal The Dearborn Independent dans un livre, The International Jew, édité en 1922, et que Hitler a lu et dont il s'est galvanisé pour son Mein Kampf. Traduit en allemand, le livre est cité comme une référence absolue par Baldur von Schirach, l'un des principaux nazis de l'entre-deux guerres : « Je l'ai lu et je suis devenu antisémite. À cette époque, ce livre a fait une si profonde impression sur mes amis. et moi-même parce que nous avons vu en Henry Ford le représentant du succès, aussi l'interprète d'une politique sociale progressiste. Dans l'Allemagne misérable et misérable de l'époque, la jeunesse regardait vers l'Amérique, et Henry Ford pour nous représentait l'Amérique. » Tout ça afin de démonter la thèse faible d'un Hitler inspiré soi-disant par l'esclavagisme négrier pour établir sa politique génocidaire. Non, c'est le plus grand capitalo yankee qui a poussé le Führer à la Solution finale. Hitler l'appelait « le seul grand homme », et avait son portrait géant dans son bureau de Munich. Eh oui, bande d'ignorants qui allez dare-dare googéliser toutes les références de cette éphéméride, c'est comme ça !
1898 : Naissance de Henry Moore, sculpteur britannique, meilleur avec le recul que ce qu'on pouvait croire, un authentique morphologiste de la femme. Ses statues d'elle, l'air de rien, prolongent Maillol, en tordu et en ajourant le modèle d'espaces intérieurs... Un sculpteur « plein de trous » comme s'en moquait Salvador Dalí.
1919 : Charlie Chaplin commence le tournage de The Waif (L'Orphelin), qui deviendra Le Kid.
1945 : Naissance de Patrick Modiano, écrivain français, prix Nobel de littérature en 2014 (si ça peut lui faire plaisir).
1945 : Naissance de David Sanborn, saxophoniste alto américain de jazz-fusion. Né le même jour que Modiano dont il partage le talent « smooth », insipide, surévalué et bien blanc.
1995 : Dans Votre Dimanche, Nabe répond à l’enquête « Que lisez-vous ? » (repris dans Coups d’épée dans l’eau, 1999).
1996 : Mort de Magda Schneider, actrice allemande nazie, mère de Romy Schneider (rien à voir...).
1998 : Mort de Maurice Bardèche, écrivain, biographe et polémiste français nazi, beau-frère de Brasillach (rien à voir...).
2007 : Mort du réalisateur Ingmar Bergman.
2007 : Mort du réalisateur Michelangelo Antonioni.
2009 : Jérôme Dupuis publie dans L’Express un article sur la relation entre Albert Spaggiari et Marc-Édouard Nabe.
2013 : Nabe prononce un discours le jour du décrochage de son exposition de portraits à Aix-en-Provence.