My wiki:Éphéméride/5 septembre

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1534 : Jacques Cartier, navigateur et explorateur breton, ramène en France, de ce qui sera un jour le Canada, deux Indiens. Racontons l'histoire puisqu'on y est… Parti de Saint-Malo en avril pour Terre-Neuve, Cartier rencontra d’abord dans la baie des Chaleurs des Indiens micmaques qui lui proposèrent des peaux de castor en échange de pots et de casseroles. En juillet, dans la baie de Honguedo, cette fois, Jacques Cartier sympathise avec d’autres « indigènes » venus de Stadaconé dont Donnacona, chef iroquois charismatique. Et tout ce que trouve à faire ce catho indélicat de Cartier, c’est d’ériger une croix géante sur la péninsule ! Donnacona prend la mouche, et comprend que, pire que de vouloir lui imposer une religion, le Malouin pas très malin veut aussi lui prendre son territoire. Cartier, d'ailleurs, se dégonfle des couilles en disant au chef peau-rouge que cette croix n'est qu'un repère pour d’autres bateaux qui viendraient d'Europe… Pas vraiment convaincu mais calmé, Donnacona autorise Cartier à repartir pour Saint-Malo, mais avec deux de ses fils, les jeunes Taignoagny et Domagaya… C’est en mai 1535 que Cartier (sur l’esquif La Grande Hermine) reviendra pour un deuxième voyage, avec les deux garnements iroquois parlant désormais français et dessalés par leur séjour en France. Domagaya et Taignoagny avaient beau avoir l'air punk, ils n'étaient pas idiots. Ils ont compris que l'intention de l'arnaqueur Cartier, c'était de s'enrichir sur le dos des Indiens en leur troquant n'importe quel truc de merde contre leur or et leurs diamants. Cartier expose à leur père son intention de remonter le fleuve Saint-Laurent jusqu’à Hochelaga, un village situé derrière Stadaconé (le futur Québec), et de s’y installer. Donnacona est contre bien sûr, et cherche à dissuader Cartier, mais Cartier y va quand même et rebaptisera même Hochelaga « Mont Royal » (futur Montréal). Ce culot ! Dans la foulée, Cartier veut se débarrasser de l’encombrant Donnacona, il le trahit en favorisant son rival Agona qui veut sa place. En mai 1536, Cartier (encore vénéré aujourd'hui à Saint-Malo !) kidnappe carrément Donnacona, ses fils et sept autres Iroquois, et les embarque tous pour la France. Désormais prisonnier de guerre, Donnacona, espérant quand même revenir chez lui pour reprendre le pouvoir, enfume le roi François Ier en lui faisant miroiter de munificentes richesses qui se trouveraient dans le royaume de Saguenay, croulant sous l’or et les bijoux… Aussi sec, François Ier renvoie Cartier pour un troisième voyage dans ce paradis à piller, avec une petite mission de colonisation à la clé. Mais Donnacona meurt en 1539, fragilisé par le climat dégueulasse de cette France encore plus dégueulasse. La punition de Cartier, c'est que lorsqu'il retourna là-bas et crut piquer les trésors de ce Saguenay qui n’existait pas plus que dans un conte de Swift ou d’Andersen, et qu’il les rapporta à François Ier, il s’aperçut que l'Iroquois l'avait bien baisé : aucun or, aucun diamant, que du quartz et de la pyrite… Le Breton n'avait plus qu'à crever de dépit dans son Saint-Malo… Même la création du Canada, il l'a loupée, il faudra attendre 200 ans pour que ça se fasse vraiment, par un ramassis d’Anglais, de Français et d'Espagnols s’entretuant, et sur le dos d'autres Indiens, évidemment.
1634 : Bataille de Nördlingen entre Allemands / Espagnols et Suédois (victoire : Allemands / Espagnols).
1638 : Naissance de Louis XIV.
1697 : Bataille de la baie d’Hudson entre Français et Anglais (victoire : Français).
1781 : Bataille de la baie de Chesapeake entre Anglais et Français (victoire : Français).
1847 : Naissance de Jesse James, dévaliseur de banques américain (voir Éphéméride du 3 avril).
1895 : Charles Ferdinand Ramuz commence à écrire son journal intime.
1914 : Mort de l’écrivain Charles Péguy à Villeroy, près de Meaux, lors de la bataille de l'Ourcq, d'une balle au front tiré par « l’ennemi », alors qu'il se mettait dangereusement à découvert pour galvaniser sa compagnie dans une bravade patriotarde à la con, indigne de son génie littéraire. Évoquée dans Les Porcs 1 (chapitre XLVI « Et si ce n'était pas Lee Harvey Oswald qui avait assassiné Charles Péguy ? », pp. 147-150), Les Porcs 2 (chapitre CXLVI « Nouvelle chiure de Moix sur la statue de Péguy », pp. 411-412) et Nabe's News (« Le Journal de Lugano 2 par Jessica Dinkova », numéro 33, 12 juin 2023).
1940 : Naissance de l'actrice Raquel Welch.
1942 : Naissance de Werner Herzog, réalisateur allemand proche esthétiquement du peintre Caspar David Friedrich, né le même jour que lui. Auteur de films faussement forts comme Aguirre, la colère de Dieu (1972) et Fitzcarraldo (1982) qui ne tiennent que grâce à l'acteur réellement fort, lui, Klaus Kinski. Meilleur dans ses premiers films, Les nains aussi ont commencé petits (1970) ; L'Énigme de Kaspar Hauser (1974), et dans ses documentaires, et encore. En 2001, Herzog sort Invincible, l'histoire vraie d’un forgeron juif polonais qui devient artiste de music-hall à Berlin et dont l'imprésario devient, lui, nazi. C’est un remake de Der Eisenkönig (1923) par Max Neufeld. Herzog a complètement foiré son film en tordant la véracité de l’histoire. Car Zishe Breitbart, le vrai personnage de fortiche juif, était fabuleux, il a inspiré Superman et a été amputé en effet, suite à un clou rouillé, mais des deux jambes, pas d’une seule ! Ça n'empêchera pas Jean-Luc Godard (comme on se retrouve) de vanter ce téléfilm long et larmoyant, aux reconstitutions ridics, baignant dans l’invraisemblance historique et psychologique… Il fallait le mauvais goût et la non-compréhension de la judéité d’un Godard pour admirer l’Invincible de Herzog. Et quand on voit la scène où un soi-disant Goebbels et un pseudo-Himmler sont sur un bateau, on se dit : « C'est tout ce qu’ils ont appris du nazisme, les Allemands d’aujourd’hui ? » Herzog a eu beau employer deux acteurs fassbindériens (Udi Kier et Hark Bohm), son navet est perclus de clichés. Jusqu'au petit frère qui s’envole à la fin, sauvé du nazisme, vers Israël, avec les crabes roses sur le rocher… Pourquoi Godard adore cette daube ? Parce que ça a l’air de rendre hommage aux Juifs et ça a l’air de se moquer du nazisme, et qu’il était obligé, ou plutôt il s'était obligé à trouver ça bien car Godard était coincé : ou bien c’était antisémite de trouver ça « juif », ou bien c’était anticinéphilique de trouver ça nul !
1972 : Prise d'otages aux Jeux olympiques de Munich par un commando de l'organisation pro-palestinienne Septembre noir de onze membres de l'équipe israélienne qui seront exécutés. Évoquée par le truchement du film Munich (2005) de Steven Spielberg analysé par Nabe, et par les informations précieuses de Carlos dans Les Porcs 1 (chapitre XC « Munich », pp. 282-287 ; chapitre CCCX « La vérité de Carlos », pp. 972-980).
1980 : Ouverture à la circulation du tunnel du Saint-Gothard.
1984 : Nabe écoute des disques de Charlie Christian.
1985 : Nabe apprend la mort des deux batteurs, Joe Jones et Philly Joe Jones.
1986 : Prise d’otages du vol Pan Am 73 à Karachi, tuant 42 personnes (évoquée par Nabe dans Inch'Allah, 1996).
1996 : Parution du quinzième livre, et troisième tome du journal intime, de Nabe, Inch’Allah.