My wiki:Éphéméride/12 avril

Sauter à la navigation Sauter à la recherche

65 : Mort de Sénèque, philosophe, sénateur romain, consul suffect, tour à tour conseiller de Caligula, précepteur de Néron, relégué en Corse, etc. S'ouvre les veines dans son bain sur les ordres de Néron. Tarte à la crème du stoïcisme, le moins bon des punch liners de cette époque : « Si tu veux être heureux et libre, laisse les autres te mépriser. » Bof... « Le style est le vêtement de la pensée. » C'est tout ? « On ne se moque pas de qui rit de lui-même. » Tu parles ! « Le plus grand obstacle à la vie est l'attente qui est suspendue au lendemain et qui gâche le jour présent. » Banal. Et la pire sentence (fausse) qui a donné du grain à moudre à tous les conspis à venir : « Le coupable est celui à qui le crime profite. » (démontée par Nabe dans Les Porcs 1).
1204 : Ces enculés de Croisés, menés par ce plouc de Baudoin, franchissent les remparts de Constantinople après le siège de celle-ci, afin de prendre la ville à Alexis V et de la saccager. Énième absurdité du principe même de croisade : les Constantinopolitains étaient byzantins, donc autant chrétiens que leurs agresseurs pilleurs voleurs latins !... Les catholiques ont toujours été les premiers (et les plus prompts) à vouloir détruire les autres chrétiens (orthodoxes, protestants). Que les islamophobes d'aujourd'hui réfléchissent à ça.
1869 : Naissance de Henri Désiré Landru, criminel français (voir Éphéméride du 25 février).
1880 : Naissance de Harry Baur, acteur français de cinéma et de théâtre colossal, d'une palette prodigieuse et d'un pathos grandiose dans des rôles impérissables : M. Lepic (Poil de carotte de Julien Duvivier, 1932) ; commissaire Jules Maigret (La Tête d'un homme de Julien Duvivier, 1932) ; Jean Valjean (Les Misérables, de Raymond Bernard, 1934) ; Hérode (Golgotha de Julien Duvivier, 1935) ; Porphyre (Crime et châtiment de Pierre Chenal, 1935) ; Rodolphe II (Le Golem de Julien Duvivier, 1935) ; Brachart (Samson de Maurice Tourneur, d'après Henry Bernstein, 1935) ; Tarass Boulba (Tarass Boulba d’Alexis Granowsky, 1936) ; Ludwig van Beethoven (Un grand amour de Beethoven d’Abel Gance, 1936); Justin Mollenard (Mollenard de Robert Siodmak, 1937) ; César Sarati (Sarati le terrible d’André Hugon, 1937) ; Alain Regnault-père Dominique (Un carnet de bal, de Julien Duvivier, 1937) ; Raspoutine (La Tragédie impériale de Marcel L'Herbier, 1938) ; Volpone (Volpone de Maurice Tourneur, 1940) ; le père Cornusse (L'Assassinat du Père Noël de Christian-Jaque, 1941)... Et ce n'est pas du remplisage d'éphéméride : chacune de ces compositions de Baur est à étudier... Son dernier film, tourné en Allemagne nazie, est Symphonie d'une vie (Symphonie eines Lebens) de Hans Bertram (1943), et il lui sera fatal. C'est Goebbels qui est à l'origine de cet engagement fait pour « laver » Baur des accusations de judéité (alors qu'il était alsacien) qu'il essuyait à cause des rôles de Juif dans lesquels il excellait : David Golder de Julien Duvivier (1930) ; Le Juif polonais de Jean Kemm (1931) ; Rothchild de Marco de Gastyne (1932)... Or, jaloux de Goebbels, son collègue et rival Heydrich s'arrangea pour qu'Harry Baur, à peine revenu en France après son tournage, soit arrêté par la Gestapo avec sa femme juive (qui, prise pour musulmane, fut relâchée aussitôt), et torturé en tant que Juif alors qu'on aurait pu s'attendre à ce que ce soit des résistants qui fassent ce sale boulot, le considérant comme collabo ! Baur, pas juif mais collabo, a donc été torturé en tant que juif par ceux avec lesquels il avait collaboré, c'est-à-dire des nazis qui savaient très bien qu'il n'était pas juif ! L'acteur subit pendant plusieurs jours des séances horribles de coups. Résultat : une fois libéré, Harry Baur mourut de ses blessures quelque temps après (le 8 avril 1943, à quelques jours de ses 63 ans).
1885 : Naissance du peintre Robert Delaunay.
1893 : Inauguration de l’Olympia, 28 boulevard des Capucines à Paris.
1904 : Léon Bloy s’installe à Montmartre, 13 rue Girardon.
1912 : Naissance du réalisateur Georges Franju (évoqué par Nabe dans Inch'Allah et Kamikaze).
1966 : Naissance de Grégoire Bonnet, acteur français et ami, lecteur des livres et collectionneur des tableaux de Marc-Édouard Nabe.
1987 : Nabe regarde le film de Jean-François Stévenin, Double Messieurs.
1987 : Mort de René Hardy, écrivain, résistant français et suspect dans l'arrestation de Jean Moulin (évoquée par Nabe dans Inch'Allah, 1996).
1989 : Mort du boxeur Sugar Ray Robinson (évoquée par Nabe dans Kamikaze, 2000).
2023 : Mort de l'ex-évêque Jacques Gaillot (évoqué par Nabe dans « Arrêtez de sourire ! Lettre ouverte à monseigneur Gaillot », L'Idiot international n°20, 27 septembre 1989, repris dans Non, 1998).