My wiki:Éphéméride/12 septembre

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1883 : Naissance de Raïssa Maritain, femme du ménage à trois : Jacques Maritain, elle-même et sa sœur Véra. Juive russe convertie au catholicisme par Léon Bloy qui sera son parrain. Contemplative presque toute sa vie auprès d'un grand esprit bouillonnant, disciple de Saint Thomas jusqu’à la connerie d’une œuvre colossale. Raïssa laissera un livre de souvenirs, Les Grandes Amitiés (1949), qui est un témoignage déterminant sur ce petit milieu catholique d'intellectuels de haut niveau qui cachaient beaucoup de choses de leur vie privée (cachez ce cul sous ce faux-cul que je saurais montrer) par le subterfuge d'une exigence abstraite de la Vérité. Évoquée par Nabe dans son Journal Intime (voir Kamikaze).
1888 : Naissance de Maurice Chevalier, chanteur français (voir Éphéméride du 1er janvier).
1896 : Naissance de Elsa Triolet, autre femme d’un grand esprit, et juive russe comme Raïssa Maritain (c'est un hasard). Elsa fut plus que la muse de Louis Aragon, elle fut sa mouise, car elle l'a appauvri. Sans Triolet, il aurait pu devenir vraiment un très grand génie de la littérature mais, tombant dans le panneau d'Elsa avec ce faux Amour fou aussi faisandé que l’était l'Absolu rationaliste chez les Maritain, Aragon a triché toute sa vie de poète, de romancier et d'amant hétéro, uniquement pour plaire à cette petite bonne femme horrible et antipathique qui a massacré Tchekhov en tant que traductrice et qui a poussé son Aragon dans les plus épaisses ténèbres du stalinisme le plus con (et pas d’Irène). Littérairement, Elsa Triolet ne valait rien, bien entendu, rien que les titres de ses daubes sont à pleurer de rire : L'Âge de nylon (1959) ; Roses à crédit (1968, pas gênée, la chienne !) ; Le Rossignol se tait à l'aube (1970)… Prendre au sérieux la façon ridicule dont Aragon a chanté son Elsa pendant 40 ans vous dégoûtera à la fois de l'amour et de la poésie. D'ailleurs, il ne s'y est pas trompé lui-même puisque dès qu'elle est morte en 1970, il a pu donner libre-cours à son vrai penchant qui était l'homosexualité, et ouvertement. Aragon est devenu la plus grande vieille pédale de Paris, ce qui lui permit d’écrire enfin ses meilleurs textes : Henri Matisse, roman, roman (1971) ; Théâtre/Roman (1974, le préféré de Nabe) et Le Mentir-vrai, (1980), le bien nommé qui résume toute sa vie et son œuvre.
1913 : Naissance de Jesse Owens, athlète noir américain, célèbre pour avoir participé aux Jeux olympiques d'été de 1936, (filmés par Leni Riefenstahl) au stade olympique de Berlin, et où Owens remporta quatre médailles d'or, au nez pincé et la moustache en bataille, bientôt en guerre, d'Adolf Hitler. On a raconté que le Führer n'avait pas voulu serrer la main du Nègre triomphant mais c'est plutôt à l'idée d'un contact avec un autre Noir, Cornelius Johnson, qu'Adolf a refusé de salir sa pogne en lui serrant la sienne. Par un effet de dominos (noirs et blancs), aucun Noir ne s'est vu autorisé à toucher la main d'Hitler, donc Owens était dans le tas, c’est tout, ça ne le visait pas spécialement. Owens lui-même révéla plus tard qu'Hitler avait été plutôt sympa avec lui et lui avait même fait un signe de la main de loin, un coucou d'admiration, après sa performance, ce que les anti-nazis professionnels ont du mal à avaler encore aujourd’hui (difficile de leur faire admettre également que le Reich n'avait aucune intention meurtrière envers les Noirs, comme envers les Arabes d'ailleurs). Quant à Jesse, il était sur le cul devant « le chancelier » qui avait si bien redressé l’Allemagne. Owens ajoutait même : « Hitler ne m'a pas snobé, c'est le Président ses États-Unis qui m'a snobé ! Il ne m'a même pas envoyé un télégramme… » Le dépit d’Owens ne s'arrêta pas là, car il constata que les mêmes qui critiquaient Hitler dans son refus de s'approcher physiquement des Noirs trouvaient tout à fait normal que, de retour en Amérique, le champion ne puisse toujours pas s'asseoir n'importe où dans les bus et qu'il doive subir la ségrégation des années 30-40, époque terrible. Le héros Owens n'était pas traité comme un homme normal dans son « propre » pays. Hitler avait peut-être refusé de serrer la main de Jesse Owens, mais c'est Franklin Roosevelt qui refusa de le recevoir à la Maison Blanche, la bien nommée. Le racisme en démocratie est-il moins grave que sous une dictature ? Alors quoi ? Alors Owens deviendra un has been parce que noir dans le pays qu'il avait si bien représenté à Munich, et il fut obligé de faire le champion de foire dans des courses organisées entre lui et… des chevaux ! Et qu’il gagnait d'ailleurs à plates coutures, mais pas parce qu'il courait plus vite, parce que le cheval, affolé par le coup de pistolet au départ, était ralenti dans son élan et désorienté. Quelle vie !
1916 : Naissance de Cat Anderson, trompettiste noir américain de jazz, une des stars de l'orchestre de Duke Ellington pendant 30 ans. Connu pour sa virtuosité dans les suraigus, mais également par son art de la sourdine, et celui de lever ou d’abaisser lentement les pistons de sa trompette pour parvenir à des glissandos narquois et sensuels. Cat s’était tellement usé les lèvres qu’à la fin, il avait perdu en justesse et en détaché, les canards abondaient, mais qu'importe ! Cat Anderson restera l'ascensionniste inégalé des notes de l'au-delà de la trompette, des impossibles Everests du contre-ut ! Son morceau de bravoure : El gato avec trois autres trompettistes de chez Duke ou bien tout seul. Anderson a également joué avec l'orchestre de Moustache « Les petits français » (avec Zanini) en 1979 pour l’album The Giants of Jazz play Brassens dans lequel, comme ses collègues Eddie Lockjaw Davis, Harry Edison ou Joe Newman, il s’était montré étonné par la musique de Brassens dont les chansons sont souvent dans un ton inusité en jazz, et en changent en cours de route de leur mélodie d'une façon déroutante, rendant ardue l’improvisation (d'ailleurs, en écoutant les solos des jazzmen sur les grilles de Brassens, on s'aperçoit qu'ils ont dû en chier, comme Cat Anderson sur Le temps ne fait rien à l'affaire ; un jour peut-être on étudiera sérieusement l'enchaînement des accords dans les musiques de Brassens car c'est sur ce plan-là, harmonique, que le chanteur surévalué poétiquement parlant — rythmiquement, n'en parlons pas ! — restera digne d'intérêt). Un des gimmicks humoristiques de Cat Anderson chez Duke était de terminer un morceau en gravissant les échelons des différents octaves menant à la note ultime, et n'arrivant pas à la décrocher, s'arrêtait net en ôtant l'embouchure de sa bouche, retournait sa trompette vers le public, et se la mettait sous le bras comme un type qui se serait pris un râteau, sa bite, avant de regagner sa place dans le pupitre des trompettes, et laisser l'orchestre terminer par la dernière note sans lui.
1924 : Naissance de Jean Le Poulain, acteur français (voir Éphéméride du 1er mars).
1940 : Marcel Ravidat, 16 ans, avec sa bite et son coutelas, part « élargir l'orifice » découvert par lui trois jours avant, lors d’une balade en Dordogne à Montignac, à 500 mètres du château de Lascaux. C’est grâce à son chien qu’il a trouvé ce trou de 20 cm de diamètre, mais il n'imaginait pas qu'il s'ouvrait sur une vraie grande grotte qu'il va explorer ce jour avec trois potes. Les ados la pénètrent et, lampes à huile aux poings, tombent sur des peintures aux murs de la cavité ancestrale. Ils prennent des croquis des dessins préhistoriques, et la grotte dite de Lascaux est classée monument historique le 27 décembre 1940. Le monde entier, et pas seulement les scientifiques, les artistes aussi, et parmi les plus grands (Picasso, etc), découvrent ces figurations pariétales datant de plus de 19 000 ans. Par tamponnage de touffes de paille colorées, ou par tracés au manganèse (Manganese, un thème peu connu de Monk !), et sur des parois hautes en plus, il s’agit de représentations animales comme celles de gigantesques taureaux ou de bisons en fuite ; de fauves pissant ; d'aurochs face à face, de chevaux galopant et même d’une bête inconnue tirant sur la licorne. Un renne court aussi par-là, sans son traîneau, orphelin de son Père Noël sans doute. En rouge, sont peints aussi six cerfs et un ours. Souvent, les dessins et les écritures se superposent car il y aussi des bâtons, des pointillés et des rectangles. On est déjà entre les « Transparences » de Picabia et les couvrages de surfaces et les graffitis savamment orchestrés d'un Jean-Michel Basquiat. Les plafonds et les voûtes également sont peintes par ces Michel-Anges en peau de bête, ces Diego Rivera du paléolithique… Le plus fort, c'est que tout cela forme des scènes découpées par images successives qui, même si elles s’interpénètrent et sont parfois difficilement décryptables, sont plutôt à ranger dans l'ordre de la bande dessinée que dans celui de la peinture à proprement parler.
1942 : Naissance de Michel Drucker, présentateur de télévision français. Rencontré par Nabe enfant, ado, adulte mais pas encore vieux !
1953 : John Fitzgerald Kennedy épouse Jacqueline Bouvier dite « Jackie » (future veuve et future femme d’Aristote Onassis).
1962 : John F. Kennedy prononce son discours We choose to go to the Moon, dans lequel il annonce qu’à coup sûr un Américain posera le pied sur la Lune avant la fin des années 1960. Kennedy avait vu juste, sauf que lui ne le verrait pas.
1970 : Mort de l'éditeur et critique d'art Christian Zervos (voir Éphéméride du 1er janvier).
1983 : Nabe lit le texte qu’il a écrit sur le batteur Lolo Bellonzi, comme il le fait chaque soir sur la scène du club de jazz Le Twenty-One pour tous les concerts. À l'époque, un des plus enthousiasmés par ses présentations était l'acteur Pierre Richard qui comparait Nabe à Groucho Marx lorsque le futur écrivain parlait de jazz au public (voir Nabe's Dream, p. 128).
1986 : Attentat au centre commercial des Quatre-Temps, dans le quartier de la Défense (évoqué par Nabe dans Inch'Allah, 1996).
1990 : Nabe reçoit chez lui, rue de la Convention, le docteur du Sénat Monique Contencin qui sera une grande amie et un grand soutien de pendant toutes les années 90, mettant à sa disposition sa maison de fonction dans le jardin du Luxembourg où se tiendront toutes ses fêtes (vernissages d'expositions de ses peintures ; sorties des tomes de journaux intimes ; concerts privés ; rencontres…).
2000 : Mort de Stanley Turrentine, saxophoniste ténor noir américain (voir Éphéméride du 5 avril).
2010 : Mort de Claude Chabrol, réalisateur français (voir Éphéméride du 24 juin).