Lawrence d'Arabie

Sauter à la navigation Sauter à la recherche
T.E. Lawrence

Thomas Edward Lawrence, dit Lawrence d’Arabie, est un officier britannique né le 16 août 1888 à Tremadoc (Royaume-Uni) et mort le 19 mai 1935 près de Wareham (Royaume-Uni).

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Dans Patience 1, publié en décembre 2014, Nabe fait le lien entre le projet de califat porté par l’État islamique et la révolte arabe contre l’Empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale, coordonnée militairement par « Lawrence d’Arabie » :

« Allez, un peu d’histoire !... Au début de la guerre de 14, les Arabes voulaient profiter de la raclée inévitable qu’allait subir l’Empire ottoman (qui s’était connement allié à l’Allemagne) pour se révolter et refaire le califat des Omeyyades (capitale Damas)... Ils n’appelaient pas encore ça le “Califat” mais le “Royaume arabe”. Le Colonel T.E. Lawrence, petit pédé hypercourageux et loyal, envoyé sur le terrain par son pays l’Angleterre, leur proposa le deal suivant : en échange de leur aide pour vaincre les Turcs, l’Angleterre, une fois la victoire arrachée, filerait aux Arabes leur putain de royaume ! “Tope là !” lui dit d’abord le cheikh de la Mecque Hussein, puis son fils, l’émir Fayçal, boss des tribus... Et c’était parti ! Quatre ans de guérilla fabuleuse, où Lawrence se révéla un chef hors-pair, aussi tacticien que cruel, qui faisait exploser les rails des Ottoboches avec autant d’entrain qu’il chargeait les soldats ennemis, à la tête de ses guerriers déchaînés pré-Daech !
À coups de faux mirages et de vrai harcèlement, les Turcs germanisés doivent battre en retraite face aux Bédouins britishisés... Lawrence est désormais d’Arabie ! Dans sa tenue immaculée de shérif du désert galopant de dune en dune sur son chameau déblatérant le brouillon des Sept piliers de la sagesse, sa légende est assurée ! La suite, on la connaît : “al-Lawrence” est fait prisonnier à Deera (en Syrie) par des Turcs qui l’enculent... Mais ce sont les siens qui l’enculeront le plus ! En effet, les Anglais, avec leurs sales et méchants alliés français, ont décidé dans son dos que le Royaume arabe ne se ferait pas. Après la guerre, ils se partageraient à eux seuls le gâteau proche et moyen-oriental avec comme cerise dessus : le futur Israël ! Tout est cartographié par deux belles ordures : Mark Sykes et François-Georges Picot... Ce sont les fameux “accords Sykes-Picot”. Des frontières totalement inventées par les Occidentaux : l’Angleterre aura l’Irak, la Jordanie, la Palestine et plus tard l’Égypte ; la France aura le Liban et la Syrie. Niqués, Lawrence et Fayçal ![1] »

Dans Les Porcs (2017), Nabe reviendra à plusieurs reprises sur Lawrence, en partie sur le film qui lui avait été consacré dans les années 1960.

Citations

  • « Premier invité : Omar Sharif. Ardisson le reçut sur la musique de Lawrence d’Arabie (Maurice Jarre)... Ça le faisait chier, Omar, qu’on lui rappelle éternellement son rôle de bédouin dans le film de David Lean, autant dire le navet de Lean... Quel surfait “chef-d’œuvre”, quelle tarte à Oscar !... J’ai toujours eu horreur de cette grandiloquence hollywoodienne, plate et creuse à la fois. Ils croient rendre hommage à la grandeur d’un homme qu’ils rapetissent plutôt. Ils en donnent une image effacée, un mirage.
Un grand film ?... Un long film, oui ! On est obligé de l’accélérer pour le voir. Insupportable ! À la vitesse multipliée par un et demi ou deux, on se croit dans un film au tempo normal. Et ça prend quand même deux heures pour se taper de jolis paysages de cartes postales, la plupart filmés au Maroc... David Lean avait maghrébinisé l’épopée de Lawrence ! Lawrence d’Arabie était un biopic pitoyable, réducteur, malgré Peter O’Toole qui faisait ce qu’il pouvait — il y avait quelques beaux plans de lui sur son chameau —, mais dans l’ensemble, quel dépit ! Putain, c’était pourtant pas compliqué de filmer la biographie d’un tel héros !
D’abord, Lawrence n’était pas grand, comme Peter O’Toole. 1 mètre 65. Encore un de ces nabots qui font le grande Histoire !... En plus, le film se voilait la face. Lorsque Lawrence était mis sur le ventre et se faisait fouetter avec des Turcs (aucun Turc dans le casting), on devinait mal qu’il allait se faire enculer, comme ce fut réellement le cas... » (Les Porcs tome 1, 2017, pp. 126-127)
  • [À propos de Michael Jackson] « Dans le genre masochiste protestant, ça me rappelait le colonel Lawrence qui, après avoir été d’Arabie, s’était volontairement engagé dans une caserne britannique pour devenir un simple nettoyeur de chiottes incognito afin de se faire payer sa propre célébrité. » (Les Porcs tome 1, 2017, pp. 826-827)
  • « Dans leur pamphlet, Vergès et Dumas appelaient BHL « Lévy d’Arabie ». Pas mal. Sauf que c’était lui faire trop d’honneur. Ah, il ne fallait pas toucher à mon Lawrence ! Je dirais même à mes Lawrence... Pendant longtemps, j’avais négligé T.E. pour D.H.. Mais désormais j’aimais les deux, qui n’avaient rien à voir l’un avec l’autre, à part d’être de grands Protestants et d’être rangés côte à côte dans ma bibliothèque. Mais plus éloigné encore de Lawrence d’Arabie que DHL, BHL !... Pour commencer, la principale différence entre Lévy et Lawrence, c’était que contrairement à Lawrence, Lévy n’aimait pas les Arabes. Alors que Lawrence s’était battu avec eux, il ne les avait pas fait se battre entre eux ! En 2011, Lévy se fit envoyer par Sarkozy pour “libérer” la Libye de Kadhafi. En 1914, Lawrence fut envoyé par les Anglais pour dégager les Arabes du joug ottoman. Et il s’était mis de leur côté, sans hésitation... Lévy ne s’était investi dans sa guerre que pour en être le déclencheur honteux, pas le noble combattant d’une cause juste.
On pourrait passer des pages entières à détailler ce qui ne permet pas de comparer, même pour rire, B.H. Lévy et T.E. Lawrence... Par exemple, à ce que je sache, et malgré son joli minois, Lévy ne s’était jamais fait enculer sauvagement par des musulmans (ça viendrait ?). Tandis que Lawrence... L’anecdote où, en 1917, il se fit kidnapper par les Turcs et violer était bien réelle, quoiqu’on colportât que son viol de Deraa (c’est “drôle”, c’est de là qu’était partie la révolution syrienne, à même où le petit Hamza s’était fait torturer), il l’aurait inventé pour symboliser ce qu’il méritait, à ses yeux, de se manger dans le cul pour avoir trahi les Arabes...
Pour avoir trahi les Arabes”, non... Certains ignorants l’ont accusé de duplicité, mais en aucun cas Lawrence ne fut complice de l’ignominie trahisseuse des vainqueurs de 1918... Il en a été plutôt la victime, le malgré-lui total ! S’il avait accepté de combattre avec les Arabes les Turcs alliés des Allemands, c’était sur la promesse des Anglo-Saxons d’unifier tous les pays de l’Arabie en les aidant à former, après la victoire, un nouveau califat remplaçant l’Empire Ottoman. Fut-ce sa faute si, encore en pleine guerre, en 1916, les accords Sykes-Picot tombèrent ? C’est même Picot, l’enculé français (pléonasme), qui convainquit Sykes l’Anglais de bien baiser les Arabes. L’Angleterre aurait l’Irak, la Jordanie et la Palestine, et la France le Liban et la Syrie. Des frontières totalement inventées par les Occidentaux.
Écœuré, le Colonel Lawrence démissionna de l’armée alors qu’il était au top de la célébrité, auréolé d’exploits et de sa légende montante. “Lawrence d’Arabie” disparut. Il s’engagea comme simple soldat dans une caserne, et sous un faux nom, pour faire les corvées de chiottes. C’est comme si aujourd’hui, Bernard-Henri Lévy troquait soudain la chemise blanche pour le tablier noir, et se faisait engager comme serveur lambda au Flore !
— Lambda, un allongé, s’il vous plait !
À plus de trente ans, en tant que seconde classe, Lawrence dut donc se déguiser, se teindre les cheveux pour paraître plus jeune et surtout se rendre méconnaissable. On finit par le découvrir et il fut sanctionné. Il faut bien comprendre ça : Lawrence était une star qui jeta l’éponge et s’en alla nettoyer, avec une autre, les porcheries d’Augias !... Un côté Rimbaud à vouloir rentrer dans l’anonymat, s’effacer aux yeux du monde qui cherche à faire de lui un mythe. Le Harrar de Lawrence, ce fut la RAF d’Uxbridge ! C’est même dans cette caserne qu’en secret, il construisit Les Sept piliers de la sagesse et qu’il...
Stop ! Il ne faut pas me lancer sur Lawrence, sinon je suis capable, dans ce livre, de bouffer vingt-cinq chapitres sur lui et son œuvre !... » (Les Porcs tome 2, 2020, pp. 326-327)

Intégration littéraire

Portraits

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, Patience 1, anti-édité, 2017, p. 10.