Roger Gilbert-Lecomte

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Roger Gilbert-Lecomte

Roger Gilbert-Lecomte est un poète et écrivain né le 18 mai 1907 à Reims et mort le 31 décembre 1943 à Paris.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Marc-Édouard Nabe évoque Roger Gilbert-Lecomte, notamment le jour de son Apostrophes, le 15 février 1985, où, dans son journal intime, il compare sa prestation à l’écrivain : « [...] je comparerais mon météorique passage à la télévision française à ces expériences parapsychologiques du Grand Jeu. Ce que Gilbert-Lecomte a fait avec la drogue, je l’ai avec les caméras d’Antenne 2. Comme tout seul devant une glace, je me suis shooté avec ma propre image.[1] ». En 1986, Nabe publie dans Zigzags un texte sur « Sa Très Frêle Majesté » et, en 1993, dans les Dossiers H, publiés par l’Âge d’Homme, consacré à René Daumal, il écrit un article intitulé « Je préfère Lecomte ».

Citations

Nabe sur Lecomte

  • « Roger Gilbert-Lecomte m’a toujours fait penser à un jazzman blanc autodestructeur, complètement défoncé, vous savez une sorte de saxophoniste “West-Coast”. De loin, on peut le prendre pour un Desnos qui n’aurait écrit qu’en revenant de Térézin. En fait, il n’est pas doué pour rire. Il a une espèce de grandironiloquence qui le déchire. On commence à mieux le comprendre. Son élan fou de beau jeune homme fantasque et poète, avec tout ce que ça comporte de prétentions, de bagout et de grands gestes, s’avance trop près du vertige pour que sa fantaisie ne tourne pas au chrysanthème. Comme un chat, pour le seul plaisir de se remettre à l’endroit, on voit que bien, depuis toujours, Roger Gilbert-Lecomte tombe. Et jamais il ne s’écrase. La tête à l’envers, Sa Très Frêle Majesté descend au fond du tube humide, aux alentours de lui-même, dans la vapeur et les buées. Oui, Roger Gilbert-Lecomte a été assez fou pour vouloir remonter la vie. » (« Sa très frêle majesté », Zigzags, 1986, p. 164).
  • « Le vers chimique de Roger Gilbert-Lecomte est plus éprouvant, on mousse dessus... Sa prose est dédaigneuse, coruscante et d’une acuité morbide. La phrase de Lecomte est tendue comme la corde d’amarrage d’un bateau ivre de mots. Lui seul a su comprendre les courbes, les jets de la Religion par l’épiphyse (il préparait un “traité de théologie expérimentale”). Ses poèmes d’os sales sont ceux qui ont le mieux parlé de la Révélation à une époque où l’on croyait aux révolutions. Lecomte ne serait jamais allé rechercher son “Abominable Moi des Neiges” comme Daumal. La drogue bien sûr l’empêchait, remplaçant tous les voyages, tous les enseignements, parce qu’il ne faut jamais oublier que, chez Lecomte, la drogue c’est la vie. Sans la dope-excès, il n’était plus Lecomte ; sans elle il ne pouvait pas se tuer, et ne pas pouvoir se tuer, c’était pour Lecomte ce qui pouvait arriver de pire à un être vivant. » (« Je préfère Lecomte », Les Dossiers H « René Daumal », mars 1993)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, Nabe’s Dream, Éditions du Rocher, 1991, pp. 824-825.