Zouc

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Zouc, 2015

Isabelle von Allmen, dit Zouc, est une humoriste suisse née le 29 avril 1950 à Saint-Imier (Suisse).

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Nabe rencontre Zouc dans les années 1970, dans les coulisses des théâtres où la grande comédienne d’humour noir se produit. À l’époque, il semblait au jeune Zannini qu’elle était déjà une « ancienne » alors que leur différence d’âge était tout à fait raisonnable (8 années). En effet, c’est Zanini la première fois qui a emmené son fils voir les spectacles de Zouc, et avec le plus d’assiduité possible. Le futur Nabe, qui ne cessera de brocarder les « humoristes » des années 1980-1990 (« Des comédiens vulgaires, qui se croient seulement grossiers, balancent des vannes minables à une salle de vaches qui en rient. Et les femmes surtout — toutes horribles ! — viennent transcender les névroses du cageot moyen...[1] ») observera avec le plus grand sérieux la mise en génie par Zouc de son talent de transposition sur scène des caractères humains les plus divers. Nabe n’oubliera jamais Zouc, même bien après l’abandon par cette dernière de sa carrière en France. Par un croisement de circonstances bien connu des lecteurs attentifs, le destin de Nabe le fera se rapprocher de Zouc en 2018 puisque son exil le mènera en Suisse d’où est originaire l’actrice et où elle vit encore, à Neuchâtel, Nabe étant à Lausanne.

Dans le premier tome des Porcs, Nabe critique l’interprétation par Dieudonné de ses personnages, dans son spectacle Le divorce de Patrick (2003), la comparant à ce que faisait Zouc avec des situations similaires : « Quand il crachait sur sa femme (un mannequin, je le rappelle) dans une apothéose de beaufitude, il se sentait obligé de sortir de son personnage, presque de s’excuser, de convenir que “ça ne se fait pas”, et de prétexter qu’il était contraint de jouer un con pareil pour nourrir ses gosses... On était loin de Zouc ! Vous la voyez arrêter de faire l’infirmière sadique ou la mère de famille hystérique pour tempérer les réactions de son public ?[2] »

En mars 2019, dans son entretien avec Antoine Rosselet sur sa conversion au protestantisme (Nabe’s News n°19), Nabe reparlera de Zouc :

« Combien de théâtreux bigleux parlottent de Shakespeare pendant des heures sans prendre en compte son protestantisme ? Où que je tape, c’en sont, et c’est devenu presque un jeu… Mondrian, protestant ! Bernard Palissy, protestant ! Dickens, protestant !… La grande comédienne, qui faisait des one man shows que j’adorais et que j’allais voir avec mon père quand j’étais enfant, enfin adolescent, parce que finalement elle n’était pas si vieille que ça, c’est Zouc ! Eh bien, Zouc, c’est une Suisse protestante et c’est elle qui a tout inventé…[3] »

Citations

Nabe sur Zouc

  • « Jeudi 1er décembre [1983]. - [...] Vu à la télévision le one-woman show de Zouc. Nous fûmes, Marcel et moi, parmi les premiers à courir l’applaudir au début des années 70. Beaucoup de sketches de ce soir étaient déjà très au point à cette époque, mais les nouveaux sont tout simplement géniaux. De toute cette race qu’on appelle les humoristes, et qui m’horripilent avec leurs sardoniques vannes politico-sociales, Zouc est vraiment “l’artiste” qui s’en détache. Une véritable actrice, close, unique, seule, avec ses propres références et son univers spécifique. Que c’est beau de la voir passer de l’imitation, ou plutôt de la transfiguration, d’un bébé à celle d’une infirmière, d’une mère de femme comme celle d’une petite fille ! » (Nabe’s Dream, 1991, pp. 176-177)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, « Fini de rire », L’Imbécile de Paris n°2, 5 septembre 1991, repris dans Non, Éditions du Rocher, 1998, pp. 189-194.
  2. Marc-Édouard Nabe, Les Porcs tome 1, anti-édité, 2017, p. 100.
  3. « À 60 ans, Nabe se convertit au protestantisme ! », Nabe’s News n°19, 1er mars 2019, lire : http://www.nabesnews.com/nabe-se-convertit-au-protestantisme/