Max Roach

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Max Roach

Max Roach est un batteur américain de jazz né le 10 janvier 1924 à Newland et mort le 16 août 2007 à New York.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Le père de Marc-Édouard Nabe, Marcel Zannini, a eu la chance de voir jouer à New York, entre 1954 et 1956, le fameux Quintet de Max Roach avec Clifford Brown à la trompette avant que ce dernier ne se tue en voiture. Le batteur dit « de Be-Bop » est l’un des innovateurs rythmiques et philosophiques sur cet instrument qui ne pouvait qu’inspirer Nabe. Avec Sam Woodyard, Kenny Clarke et Art Blakey, Max Roach complète un quatuor de ses grands batteurs préférés, car ils sont également des constructeurs de solos, ce n’est pas donné à n’importe quel autre jazzman. La stylistique de Roach, fondée comme chez Blakey sur un africanisme découpé à la façon cubiste par une grande culture harmonique du jazz, laisse pantois les connaisseurs. Le son de Roach (on renverra, par exemple, à son accompagnement de Thelonious Monk aux timbales dans Brillant Corners, 1957), mais aussi sa façon presque parodique de faire le tempo sur la cymbale droite est une véritable écriture. Ayant expérimenté beaucoup de styles musicaux, Max Roach, que Nabe a eu l’occasion de rencontrer en 1983 dans le club de jazz Le Twenty-One (voir Journal), se produisait vers la fin de sa carrière de plus en plus fréquemment en solo, et même avec une seule partie de sa batterie… Ainsi, l’auteur de L’Âme de Billie Holiday a pu assister à un concert en 1996 à la Cité de la musique lors du festival de jazz à la Villette, où Max Roach, tout seul, s’est présenté sur scène pendant une bonne heure aux prises avec sa seule charleston… Nul doute que l’analyse de cette prestation se retrouvera quelque part dans un œuvre future de l’écrivain !

À noter : dans son recueil de poèmes Loin des fleurs, Nabe retranscrit à sa façon quelques solos de batteurs qui l’habitent, avec bien sûr un de Max Roach.

Citations

Nabe sur Roach

  • « Lundi 10 octobre [1983]. — […] Tout à coup, comme par miracle, la nuit s’allume ! Liliane Rovère démarque avec Klook, Marcel et Bisceglia avec Slim Gaillard, et Paudras avec Max Roach et sa bande ! Max is back in town ! J’ai très peur de sa réaction face aux statues. Il ne descendra jamais. Charlie a intérêt à se garer. J’observe tout. Max Roach passe devant la statue principale du Nègre qui tend la main et lui jette un regard qui la brise en mille morceaux ! Je n’oubliera jamais ce regard extraordinairement désintégrateur, noir, si noir !… Je m’approche. Max Roach est magnifique, moins grand que je ne le croyais, mais beaucoup plus souriant, curieux, intéressé. Griffin, en le voyant, retrouve sa bonne humeur. Y a-t-un batteur dans la salle ? C’est presque un peu vexé que ce petit con de Dervieu laisse sa place au plus grand batteur bop du monde ! Max prend l’affaire en main. Tout le monde est sidéré, nous jouissons tous. Je n’avais jamais vu le style mathématique de Max de si près. Dans le blues il faut un chorus époustouflant, un découpage unique, très architectural (pas graphique comme ceux de Kenny), par blocs qui tombent comme ça, roulements précipités, éternuements énervés de la charleston, grosse caisse très puissante, cymbale enlevée. Francis et moi sommes aux anges. Il filme tout le turbin. C’est pas Charlie qui brancherait sa caméra, occupé là-haut à compter son fric. Il est si inculte qu’il ignorera toujours avoir eu ce soir à l’œil un plateau inabordable… Quand Max, Capricorne en sueur, arrête de jouer après une heure, et qu’il demande une bière au bar, le Chacal la lui fait payer au prix fort, comme à un client !!! Même Klook ne rit plus. Des bombes se perdent. Quelle fantastique ultime soirée. Nous buvons les étoiles, moi entre Kenny Clarke et Slim Gaillard. Les connaisseurs qui restent n’en croient pas leurs oreilles. “Ici, c’est Le Birdland ! C’est le Birdland !” hurle un excité. » (Nabe’s Dream, 1991, pp. 135-136)
  • « Vendredi 16 mars 1990. — […] Je suis très en colère d’être malade. J’ai horreur de ça, surtout que le temps est splendide. Le ciel bleu, je le vois noir. Une qui le voit noir, ou plutôt qui devrait le voir encore plus noir que moi, c’est Anita qui vient déjeuner. Elle n’a pas plus mauvaise mine que lorsqu’elle n’était pas cocue et qu’elle n’avait pas le cancer ! On la reçoit le plus gentiment possible. Entre deux séances de chimio, elle nous raconte qu’elle a vu Max Roach qui, très capricorniennement et très élégamment (pléonasme), l’a invitée en limousine à aller dîner avec lui à la Tour d’Argent. Du haut de son génie, le grand artiste de la batterie prend la peine de consoler la femme larguée et malade d’un fan de Bud Powell. Il y a des choses qui ne s’oublient pas au Royaume des Seigneurs ! » (Kamikaze, 2000, p. 3619)
  • « Entre un solo de Max Roach et le dernier débat parlementaire je n’hésite pas une seconde. » (Quoi qu’il en soit, France Inter, 26 novembre 1996)
  • « Tching, frartoclop ! Tigiding
Tching, Tong-tomtouf - Tigiding
Tchong, Tongtouftom - Tigidang
Tching, Bung/Ting - Tigiding
Tching, Bung/Tingbong - Tigiding
Tchong,
Tchiong, Tchong ?
Tching, Bendong…
Tchong, Chabadeng - Ta
Tching, Chabadong - Ta
Tching, Chabadeng - Ta
Tchong, Klosh ! - Ta
Tchong, Klosh ! Ta :
Tagadoun - Ta
Tagadoun - Ta
- Ta
poumpoumdaboum - Tigiding
Tching (Pampambadam) Tigiding

Tchînnn.                                     - Vrômb ! » (« Max Roach », Loin des fleurs, 1998, p. 41)

Intégration littéraire

Notes et références