James Joyce

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James Joyce

James Joyce est un écrivain irlandais né le 2 février 1882 à Dublin (Irlande) et mort le 13 janvier 1941 à Zurich (Suisse).

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Marc-Édouard Nabe est un lecteur joycien depuis son adolescence. Joyce sera l’objet de sa première intervention publique dans le milieu littéraire : en effet, en 1982, alors qu’il assistait à un colloque sur le centenaire de l’auteur d’Ulysse, Nabe (23 ans), alors complètement inconnu et pas encore écrivain, se lève et prend à partie violemment les intervenants de la table ronde, qui « blablatent pour rien depuis deux heures alors qu’à côté de moi, il y a le petit-fils de Joyce, Stephen, à qui je vous ordonne de donner la parole ! »

En 1986, Marc-Édouard Nabe publie un texte sur Joyce, « Joyce sur les bords », dans Zigzags, publié aux éditions Barrault. En 1987, dans un entretien avec Marc Dachy dans L’Infini, « Une jubiliation pas très française », Nabe reparle de Joyce et de sa technique romanesque :

Marc Dachy : Tu parles de modernité... entre les romans à l’ancienne et les romans dits d’avant-garde, est-ce que d’emblée tu te situes dans un camp plutôt que dans un autre ou est-ce que ce n’est pas aussi tranché que ça ?
Marc-Édouard Nabe : C’est aussi tranché que ça pour les autres. Merde ! On dirait qu’il n’y a que ou bien le petit roman de deux cents pages anecdotico-psychologique très années cinquante, ou alors le pavé pseudo-ardu qui singe Joyce et Pound. Dans les deux cas, ils évitent de s’affronter aux vrais problèmes : c’est-à-dire en gros joyciser Tolstoï ! Parce que le roman ce n’est ni Sagan ni Maurice Roche tu comprends ? Il faut prouver qu’on a su digérer Joyce et dans un cas comme dans l’autre, il leur reste à tous sur l’estomac : soit par ignorance soit par plagiat. “Ça y est, nous n’avons plus besoin de faire des trouvailles typographiques, nous avons avalé l’avant-garde, nous pouvons écrire clairement !” En vérité, c’est une excuse pour revenir lamentablement à une écriture blanche, sobre, neutre, sèche, qui est un affront à Ulysse ou à Rigodon[1]

Dans son premier roman, Le Bonheur, le plus joycien de tous, on remarquera que celui-ci commence par le monologue de l’héroïne Athénée (alors qu’Ulysse se termine par celui de Molly Bloom), et le chapitre 24 commence par une traduction inédite du début de Finnegans Wake par Nabe. Enfin, le dernier mot du roman est « oui » comme celui d’Ulysse.

En 2012, Marc-Édouard Nabe réalise une série de portraits de James Joyce, qu’il expose en 2013 dans sa galerie, à Aix-en-Provence.

En 2015, à cause de ses problèmes oculaires, Nabe se rapprochera encore plus de Joyce, exerçant son œil opéré et convalescent à la lecture assidue de Finnegans Wake. En 2018, une fois exilé en Suisse, et après être passé à Zurich, Nabe refera une nouvelle série de Joyce en peinture.

Citations

Nabe sur Joyce

  • « J'étais dans Joyce. Je faisais tous les efforts du monde pour être victime de son apparition : je modelais sa fiole un peu sinistre : des milliards de cheveux courts, renversés en arrière comme une tête au soleil, une poitrine de front ridé d'une seule portée sans clef ni notes, une peau rouge s'éventrant sous une moustache de martre rousse, une bouche à cran d'arrêt et un menton mal retenu par un minuscule cache-cicatrice impérial. » (« Joyce sur les bords », Zigzags, 1986, p. 231)
  • « Lundi 6 avril 1987. — [...] Je montre à Dachy ma traduction très personnelle de la phrase de Finnegans Wake que j'ai placée dans Le Bonheur parmi les bribes de paroles des passants sous la fenêtre... Il me dit que personne n'avait enore pensé à valiser le mot inaugural riverrum en “rivierrante” (ce qui me semble naturel) : ni André du Bouchet (“courrive”), ni Philippe Lavergne (“rrevie”). Quant au from swerve of shore to bend of bay, j'ai osé aller plus françaisement loin que du Bouchet (“des courbes de la côte aux bras de la baie”) : “des méandres du rivage en virage” ! ! ! Ces problèmes de traduction passionnent notre steinien subtile. Mais qui, à part Dachy, repèrera dans une phrase tronquée d'un pékin des Épinettes une nouvelle traduction des premiers mots de l'illisible mais surtout “illue” dernière machinerie de James Joyce ? » (Inch’Allah, 1996, p. 2087)
  • Rivierrante, une fois nos Adam et Ève passés, des méandres du rivage en virage... (Chapitre XXIV « Pin-Up », Le Bonheur, 1988, p. 436)
[Au lieu de : Erre-revi, passe’Evant notre Adame, d’erre rive en rêvière (traduction de Philippe Lavergne)
Texte de Joyce : riverrun, past Even and Adam’s, from swerve of shore to bend of bay]

Intégration littéraire

Portraits

Portraits de James Joyce sur le site de Marc-Édouard Nabe

Notes et références

  1. Repris dans Marc-Édouard Nabe, « Une jubilation pas très française », Coups d’épée dans l’eau, Éditions du Rocher, 1999, p. 57.