Georges Wolinski

Sauter à la navigation Sauter à la recherche
Georges Wolinski, décembre 2013

Georges Wolinski est un dessinateur né le 29 juin 1934 à Tunis (Tunisie) et mort le 7 janvier 2015 à Paris.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Wolinski et Nabe à la galerie Glénat, le 11 décembre 2013

En août 1974, Marc-Édouard Nabe, âgé de 15 ans, se rend rue des Trois-Portes, à Paris, pour porter ses dessins d’humour à la rédaction de Hara-Kiri : c’est Georges Wolinski qui l’accueille, ouvre son carton de dessins, et éclate de rire avant d’appeler Gébé qui lui en choisira trois pour le numéro suivant. Tout au long de sa vie de dessinateur, puis d’écrivain, Nabe a toujours croisé, plus que côtoyé, Wolinski, avec beaucoup d’amitié réciproque. Jusqu’en décembre 2013, dans la galerie Glénat, pour la sortie de La Gloire de Hara-Kiri, où Nabe retrouve Wolinski.

Le jour du décrochage de l’exposition de ses dessins de jeunesse pour Hara-Kiri, le 7 janvier 2015, ont lieu les attentats perpétrés par les frères Kouachi qui assassinent une partie de la rédaction de Charlie Hebdo, dont Wolinski. En septembre 2015, Nabe publie le second numéro de sa revue, Patience, consacré aux attentats de janvier 2015, dans lequel il fait le portrait de Wolinski.

Citations

Nabe sur Wolinski

  • « Wolinski était plus lucide sur lui-même, sur son évolution. Avec une sorte d’autocynisme subtil et hilarant. Toujours la narine frétillante... Wolinski est l’auteur de la phrase définitive sur 1968 : “Nous avons fait 68 pour ne pas devenir ce que nous sommes devenus.” Il avait beaucoup plus d’humour que Cabu. Au moins, lui revendiquait sa lâcheté, son suivisme, sa cupidité, son inconséquence politique (Wolinski, c’est quand même le type qui applaudit l’arrivée des chars soviétiques à Kaboul en 1979 !). Wolinski aurait été le premier à rire de sa mort. Il y a quelque chose de comique dans cette exécution. Pour se consoler, Maryse Wolinski pense que Georges est mort d’un infarctus avant d’être touché par les balles qui lui ont troué le thorax, d’où son beau visage intact et rajeuni qu’elle a vu à la morgue... “Souriant”, dit-elle. En effet, il y avait de quoi sourire. Cette absurdité l’aurait même fait éclater de rire, il aurait compris que c’était une sorte d’hommage, non à son “combat pour la liberté d’expression”, mais à l’esprit choronien dont il continuait à être habité, malgré sa bourgeoisie germanopratique avec femme au nez refait, gentille fifille, petit chien “trop cute”, gros cigare et belle maison de campagne en Provence. Hommage également à son père qui avait été assassiné aussi, à Tunis, quand lui était enfant, par un ouvrier, un Arabe certainement. Ô fatalité ! Il aurait fallu comprendre que Georges aussi serait assassiné ; une espèce de continuité du père au fils, et ça c’est très très beau. » (Patience 2, 2015, pp. 95-97)

Intégration littéraire

Notes et références