En 2003, le cinéma est mort

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En 2003, le cinéma est mort est un texte de Marc-Édouard Nabe sur la mort de Maurice Pialat, Jean Yanne, Leni Riefenstahl et Elia Kazan, publié dans le deuxième numéro de La Vérité en décembre 2003.

Plus le mort est important, moins on le pleure. Maurice Pialat, dans son cercueil, a continué d’être stigmatisé pour son mauvais caractère de tortionnaire d’actrices et de vieil ours aigri... Jean Yanne n’a pas été salué pour ses films subversifs des années soixante-dix, mais comme un excellent acteur de téléfilms français, un bourru au coeur tendre, tout juste bon à balancer des vannes aux Grosses Têtes... Leni Riefenstahl, bien sûr, ne pouvait être considérée autrement que comme une nazie copine de Goebbels, alors que c’était une créatrice d’images si géniales qu’elle restera, tout simplement, la plus grande cinéaste femme de l’histoire du cinéma... Quant à Elia Kazan, au lieu d’être jugé pour ses chefs d’œuvres permanents, il le sera, avant tout et pour toujours, en tant que traître et mouchard portant l’infamie du Mac-Carthysme... Il serait facile d’écrire de beaux articles fouillés sur chacun de ces grands artistes du XXe siècle, mais les nécrologies ne sont pas le fort de La Vérité. Que la Culture se démerde !