Dominique de Roux

Sauter à la navigation Sauter à la recherche
Dominique de Roux

Dominique de Roux est un écrivain et éditeur né le 17 septembre 1935 à Boulogne-Billancourt et mort le 29 mars 1977 à Suresnes.

Liens avec Marc-Édouard Nabe

Marc-Édouard Nabe évoque Dominique de Roux dès le premier tome de son journal intime, Nabe’s Dream, publié en 1991 :

« Lundi 11 juin [1984]. — [...] Je recueille une interview radiophonique de Dominique de Roux. J’ai toujours aimé ce d’Artagnan pas gnangnan du monde des lettres, cet animateur hernique, ce célinien exalté, ce comprenant rare. Je l’entends parler ici des aveuglements des éditeurs, de leurs devoirs, de l’importance pour l’auteur de lire son texte à haute voix dans les maisons d’édition, de son refus de se laisser classer à droite ou à gauche, de la suprématie du talent sur les sympathies, de l’argent infect, de la carence d’écritures, de la nécessité du terrorisme, de l’universalité de Céline, bref autant d’évidences pour moi mais que je n’ai jamais retrouvées chez un autre vivant.[1] »

En 1997, Nabe publie dans Les Dossiers H un article sur Dominique de Roux, « Le Grand Duc »[2]. Il en parle aussi dans l’éditorial du premier numéro de L’Éternité, ainsi que dans Les Porcs (2017), au sujet de l’évolution pro-arabe de de Roux à la fin de sa vie[3].

Citations

Nabe sur de Roux

  • « La mort de De Roux, outre la frustration littéraire qu’elle creuse (il allait devenir le plus grand), m’est égoïstement très cruelle : je sais qu’il était mon type. Que, seul, il m’aurait défendu contre tous, qu’il m’aurait publié “immédiatement”, qu’on aurait été frères. De la génération des Sollers, des Hallier, il a été le premier à dire non à la dictature pré puis post-soixantehuitarde imposée à l’intelligence. » (Nabe’s Dream, 1991, p. 470) 
  • « Dominique de Roux, c’était quelqu’un qui a eu raison au bon moment : il a été célinien quand il fallait l’être et pas maoïste quand tant de monde l’était. Toutes les petites bêtes qu’il avait repérées dans la chevelures des années hippies, on les voit aujourd’hui passer sur le boulevard, en frac et en chapeau claque, cigare aux lèvres. De Roux a vu et a dit : c’était un prophète, un vrai, exactement ce que les hommes de lettres de sa génération n’ont pas su être de peur de louper le Goncourt, l’Académie, ou pire : une place en or de “non-conformiste”. Ils ont tous cru que ça suffirait de virevoltiger en papillons pompettes de pollen au-dessus de l’abîme. Maintenant qu’il n’y a plus d’abîme, ils ne comprennent pas comment ils ont pu être assez bêtes pour voir tout en noir ! Résultat : personne ne les aime. Tous les lecteurs dignes de ce nom méprisent les écrivains contemporains de Dominique de Roux. Ils n’admirent que lui et ses non-livres, ses ambiguïtés et ses manipulations... Pourquoi ? Parce qu’il avait de l’envergure. Dominique de Roux était un Grand Duc. Il n’a pas fini de sortir la nuit pour hululer à la mort sous les fenêtres des endormis. » (« Le Grand Duc », Les Dossiers H « Dominique de Roux », mai 1997)
  • « Tour à tour dans l’incantation, la polémique ou l’entrisme, Dominique de Roux, Jean-Edern Hallier et Philippe Sollers ont superbement échoué. À mon tour de perdre. » (« Éditorial », L’Éternité, février 1997, repris dans Non, 1998)
  • « Tous ces racistes de base, déroulant le tapis rouge mité du patriotisme, se croyaient gaulliens à la de Roux, mais oubliaient que Dominique de Roux avait été hyper antisioniste et avait appelé de ses vœux pas pieux du tout un de Gaulle, oui, mais un de Gaulle arabe : Nasser !... » (Les Porcs, 2017, p. 42)

Intégration littéraire

Notes et références

  1. Marc-Édouard Nabe, Nabe’s Dream, Éditions du Rocher, 1991, p. 470.
  2. Marc-Édouard Nabe, « Le Grand Duc », Les Dossiers H « Dominique de Roux », mai 1997, repris dans Oui, Éditions du Rocher, 1998, pp. 306-311.
  3. Marc-Édouard Nabe, Les Porcs tome 1, anti-édité, 2017, pp. 42-44.